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Vu de la place Victor-Hugo - Page 973

  • SANS SES AGRICULTEURS LA FRANCE N’EST PLUS LA FRANCE

    SANS SES AGRICULTEURS LA FRANCE N’EST PLUS LA FRANCE
    Vu avec beaucoup d’émotion hier soir, samedi peu avant vingt heures dans l’émission de Thierry Ardisson, Salut les terriens, un agriculteur qui s’est opposé au ministre de la fonction publique. L’homme, indigné et au bord des larmes, expliquait comment il avait, acculé, pris la décision de faire arracher ses pommiers car il vendait aux grandes surfaces ses pommes à 17 cts d’Euros le kg alors que cela lui revenait nettement plus cher. Et surtout qu’il retrouvait ses pommes à plus de 2 € le kg dans ces mêmes grandes surfaces. C’était déchirant à entendre et à vivre.
    Il fut aussi question de ces agriculteurs qui se suicident, de ces productrices de lait qui travaillent à perte et de ces contrats envisagés par le parlement européen de Strasbourg qui ouvrent la voie aux produits d’Afrique du Nod et d’Amérique du sud. Ce qui va donner le coup de grâce à nos productions agricoles et laitières.
    Qu’on se le dise : la France sans ses agriculteurs, ses éleveurs et ses producteurs de lait ne sera plus la France. Aurait-on oublié la phrase frappée au coin du bon sens qui vantait les deux mamelles de la France ?
    Ceux qui admettent ce changement brutal, voire la mutation de la France qui irait d’un pays dévoué à l’agriculture à un pays comme l’Allemagne, spécialiste des industries lourdes et de pointe, arguent de la mondialisation. Qu’est-ce à dire ? Tout simplement que le travailleur africain ou arabe ou chinois se fait payer  nettement moins cher que l’ouvrier français… Cet argument n’est pas dépourvu de fondement : mais alors devons nous avaliser une baisse constante du pouvoir d’achat de nos agriculteurs ? J’avoue ne pas savoir.
    Ce que je sais en revanche, c’est que nous tenons tous à la France de notre enfance avec son lait, son beurre et ses excellents fromages. Je goûte aussi, cependant, le bon gruyère suisse…

  • UNE AUTRE LECTURE DE L’ACTION DU PR OBAMA DURANT LA CRISE EGYPTIENNE…

    UNE AUTRE LECTURE  DE L’ACTION DU PR OBAMA DURANT LA CRISE EGYPTIENNE…
    Pour être équitable et donner la parole à d’autres sensibilités et tendances, différentes de la mienne, je veux bien prendre la question par un autre bout, plus favorable à l’action du Président US bien que de grands journaux tels Le Monde aient pris le même angle d’attaque que moi.
    Selon cette thèse, c’est le discours du président US l’année dernière au Caire qui aurait fait fonction de semence de la dissolution et de la disparition  soudaine du régime de Moubarak en Egypte et ouvert les yeux aux jeunes et aux femmes du monde islamique dans son ensemble.
    Le Président US y disait que le monde arabo-musulman n’avait rien à craindre de l’Amérique, que celle-ci ne serait jamais son ennemie et qu’il avait lui aussi, Obama, des musulmans dans sa famille. Soit dit en passant : une telle affirmation a conduit 30% de ses compatriotes à voir en lui, un non chrétien , étranger aux USA. M. Obama soulignait que l’islam était soluble dans la démocratie et que son milliard de croyants n’était pas condamné à vivre sous la dictature…
    Selon les partisans d’Obama, ce serait ce discours qui aurait fait des petits, s’immisçant insidieusement dans l’esprit des masses et des foules arabes, leur montrant la voie à suivre. Ce même discours aurait été, comme Fichte en son temps, un appel à la notion arabo-musulmane, comme le célèbre  professeur d’Iéna en avait appelé à la nation allemande, du temps des guerres napoléoniennes…  Les femmes, elles aussi, auraient été touchées par un tel appel et ont joué un rôle indéniable dans la révolution de –Meydane al-Tahrir
    Ce discours aurait mis plus d’un an à germer mais on en a vu les résultats en Tunisie et en Egypte. Selon les pronostics, le prochain maillon faible serait le Yémen, suivi soit par la Jordanie soit par l’Algérie.
    Selon cette interprétation très généreuse à l’égard de M. Obama, l’homme aurait su trouver le canal pour agir sur ce monde arabe si compliqué… C’est possible mais je ne suis pas convaincu. Je préfère –et de loin- le bel article publié par M Luc Ferry en cette fion de semaine dans Le Figaro.

  • LES SUITES DE LA RÉVOLUTION EGYPTIENNE : DU NATIONALISME AU BELLICISISME ?

    LES SUITES DE LA RÉVOLUTION EGYPTIENNE : DU NATIONALISME AU BELLICISISME ?

     

    Ce matin, les radios et les télévisions se font l’écho des inquiétudes qui assaillent tous les esprits : que vont faire les militaires, détenteurs exclusifs du pouvoir ? En fait, le monde occidental est vraiment pris de court par tout ce qui arrive car il a toujours voulu, consciemment ou inconsciemment, ignoré les Arabes, leurs caractère, leur religion et leurs mœurs en général. Quand on entend certains commentateurs autorisés, même ceux venant du Quai d’Orsay, on se demande comment on peut être si mal informé de l’âme arabe, de ses réactions, de sa sensibilité et de son altérité par rapport aux valeurs occidentales. Seuls quelques universitaires de haut vol savant, mais on ne leur demande jamais leur avis. Et lorsque les catastrophes fondent sur le monde, on leur alors de les commenter. En latin cela s’appelle logificatio post festum

    Un exemple dans le cas égyptien qui nous occupe et nous préoccupe depuis quelques semaines : le rôle de l’armée, son ambiguïté, le jeu trouble joué par elle etc…

    On dit aujourd’hui qu’elle a pris le pouvoir, mais elle ne l’avait jamais rendu ni perdu. On peut simplement dire qu’elle agit désormais au grand jour et qu’elle apparaît en toute première ligne. Le président Moubarak n’a pas pu, à lui seul, tenir tout un pays de près de 85. 000 000 d’habitants s’il n’était pas relayé par d’innombrables infrastructures dont l’armée a toujours été l’âme. Depuis le début des années 50, aucun haut dirigeant de l’Egypte ne fut un civil, tous les chefs sont issus de l’armée de Naguib à Moubarak. S’il existe un pays où le complexe militaro-industriel est présent, c’est bien l’Egypte. Il est vrai aussi que même en Israël tant de premiers ministres ont fait une longue et brillante carrière dans Tsahal ; mais la différence, et elle est de taille, c’est qu’en Israël le régime a toujours été démocratique. Même David Ben Gourion a dû plier lorsque la majorité de Kenését lui retira sa confiance… Ce n’est pas le cas dans ce monde arabe en ébullition.

    Je ne redoute nullement une action militaire aventureuse contre Israël, ni même une mesure au profit du Hamas à Gaza car la haute hiérarchie militaire égyptienne ne veut pas le développement du Hamas ni son extension vers l’extérieur. Non, ce qui me préoccupe, c’est la renaissance d’un nationalisme qui pourrait aboutir à un bellicisme lequel ramènerait quatre décennies en arrière.

    L’Egypte va nous réserver bien des surprises dans les semaines à venir. Mais nous regardons avec une appréhension certaine ce qui va se passer ce samedi à Alger, ce qui risque aussi d’arriver en Syrie… Et dans ces deux pays où la situation est critique, le pire, hélas, est à craindre…

    L’armée algérienne n’est pas l’armée égyptienne. Elle ne reçoit d’ordre que de ses chefs et ne dépend de personne d’extérieur pour ses équipements. Les milliards provenant du pétrole et du gaz lui assurent une autonomie considérable.

    Mais après tout, peut-être existe-t-il une force, une intelligence cosmique qui favorise, sans qu’on le sache, l’émergence, la victoire de l’esprit et de la justice sur les forces maléfiques de l’oppression et de l’iniquité.