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Vu de la place Victor-Hugo - Page 973

  • La Turquie et l'Europe

    La Turquie et l'Europe: encore et toujours

     

    Mais qu'attendent les Turcs de l'Europe? Pourquoi cette idée fixe qui ressurgit lors de la visite éclair du président français à Anakar et lors de la visite du premier ministre turc M. Erdogan en Allemagne. Depuis l'ancien président français jusqu'à Madame Merkel, l'attitude réservée de l'Europe à l'égard d'une adhésion n'a pas changé: ce pays, si attirant et si exotique soit-il, ne paraît pas séduire les démocraties européennes qui le lui ont fait savoir.

    Mais au fait qu'attend la Turquie de l'Europe? Ce continent n'est plus aussi riche qu'avant et en outre la politique en faveur de l'Iran, de la Syrie et des Palestiniens ne concorde pas vraiment avec ce que pense et fait la diplomatie européenne. On l' a encore vu lorsqu'il s'est agi de voter des sanctions contre le régime libyen: M. Erdogan, plaidant pour l'Iran, a dit que les sanctions ne réglaient rien. C'est à se demander si le premier ministre turc pèse ses déclarations avant de les prononcer. Agissant comme il le fait, il se sépare toujours un peu plus de l'Europe qui n a pas oublié les provocations turques concernant Gaza. Pour ne parler que de la dernière en date.

    Vous pouvez regarder les conseils que M. Erdogan donne à ses compatriotes qui ont choisi de (mieux) vivre en Allemagne. Imagine t on de telles déclarations au sein de l'Europe.

    Enfin, il suffit de regarder la population ottomane et son taux de croissance: aucun pays, ni surtoiut la Grèce, ni l'Allemagne ni aucun autre pays de l'UE n'accepterait un parlement européen avec une pondération des voix qui donnerait aux élus turcs une telle prépondérance.

    La chancelière allemande est dans le vrai lorsqu'elle suggère un partenariat privilégiée. ET en plus, elle est dans la position d'un pays qui connaît le mieux les Turcs si nombreux dans son pays. Et, à l'évidence, elle ne veut pas favoriser l'entrée de la Turquie dans l'UE....

    Nes erait-il pas plus sage de chercher autre chose? Il est vrai que les Européens avaient jadis commis l'erreur de donner un petit espoir à ce projet d'ahésion. Mais un espoir n'est pas un pacte

  • Les leaders de l’opposition iranienne en prison…

    Les leaders de l’opposition iranienne en prison…

    Où sont donc passés les deux hommes, Karoubi et Moussaoui, deux candidats aux élections présidentielles en Iran, face à l’actuel président Ahmaninedjad ? On dit qu’eux mêmes mais aussi leurs épouses seraient au secret dans une prison de Téhéran.

    Les révoltes contre la dictature mettent généralement du temps à se concrétiser. On dit, par exemple, que les manifestations anti-Moubarak en Egypte remontent au moins à l’an 2000 mais qu’on en parlait peu et que la chape de plomb des services sécuritaires ne leur laissait alors aucune chance. C’est ce que j’ai entendu ce matin dans l’entretien de France 24 où un écrivain, auteur d’un recueil intitulé TAXI, détaillait les prémisses de ce bouleversement.

    Mais en Iran, la situation qui est déjà explosive, risque de connaître un dénouement plus dramatique, à l’image peut-être de ce qui se passe en Libye où les puissances occidentales vont peut-être intervenir militairement. Il est vrai que la dernière interview de Kaddafi par des télévisions étrangères nous a montré un homme en plein délire, niant les évidences et s’estimant victime des menées d’al-Qaïda.

    Le président iranien n’en est pas loin, lui aussi : il a dit dans un discours, retransmis par la TV israélienne, son étonnement de voir que Kaddafi massacre son propre peuple, alors que le monde entier sait comment les Gardiens de la Révolution ont sauvagement réprimé les manifestations qui dénonçaient les fraudes électorales… Souvenez vous de la jeune fille tuée dans une balle en pleine tête

    Au fond, ces révolutions arabes et islamiques, si inattendues et imprévisibles, peuvent dénouer bien des situations dans le monde. La Syrie et l’Iran sont menacés par des troubles intérieurs. Si ces régimes venaient à être remplacés par des équipes démocratiques refuant le terrorisme et les ingérences, la situation au Liban changerait du tout au tout. Le Hezbollah, privé de ces deux soutiens, n’aurait plus d’espoir de se maintenir et serait en voie de disparition.

    Cette idée, développée par des think tanks US commence à faire son chemin, au point que certains songeraient même à donner un petit coup de pouce… Chacun sait aujourd’hui que la CIA a aidé les manifestants du Caire, que les USA étaient à la manœuvre en Tunisie et que la VIe flotte fait actuellement mouvement au large des côtes libyennes.

    Comment les événements se combinent-ils pour donner l’histoire que nous vivons tous les jours ? Nous ne le saurons jamais vraiment. Les Allemands utilisent le terme Fügung pour désigner ces concours de circonstances sur lesquels nous n’avons aucune prise . Toutes proportions gardées, la même chose s’est effectuée autour de la réussite du messianisme de Jésus : à cette même époque, tant d’exaltés s’autoproclamèrent Messies d’Israël et pourtant ce rêve n’a survécu à aucun d’eux… Un seul a pu réussir ? Comment ? Pourquoi ? Nous ne le saurons jamais.

    Nul ne peut déchiffrer les carnets de la Providence car l’avenir n’est pré-écrit nulle part….

  • Existe-t-il une politique arabe de la France ?

    Existe-t-il une politique arabe de la France ?

    Voici un sujet sensible, s’il en est. Et surtout depuis la mini révolte de quelques diplomates anonymes qui ont critiqué la politique étrangère du président de la République, allant jusqu’à stigmatiser son amateurisme. Il faut bien reconnaître que le président Sarkozy ne s’est jamais reconnu dans ce style diplomatique vieille France, un peu compassé et peu adapté à notre époque où seuls les aventuriers et les téméraires réussissent. Mais voilà, la carrière, comme on disait jadis, n’attirait que les descendants des vieilles aristocraties qui en firent l’une de leurs dernières forteresses. Je ne suis pas contre, mais au moins trois fois par ans je prends le petit déjeuner avec des hommes élevés à la dignité d’Ambassadeurs de France et je vois aisément comment ils pensent et surtout comment ils ont pensé durant toute leur vie.

    Voyez vous un de ces ambassadeurs négocier avec Khaddafi, Saddam Hussein ou Ahmaninedjad ? Impossible. Ce sont deux mondes, deux cultures, deux époques qui n’ont rien de commun.

    Depuis le général de Gaulle, on a tenté de se concilier les bonnes grâces d’un monde qu’on avait combattu durant la colonisation, dans l’espoir de l’arrimer à la civilisation occidentale et à ses valeurs. En vain. Mais aujourd’hui, à notre grande stupéfaction, ce même monde secoue le joug qui l’oppresse depuis des décennies et aspire à rejoindre les mêmes valeurs que nous. En somme, il leur aura fallu plus d’un demi siècle pour comprendre… Etrange.

    Je pense que la politique arabe de la France dépend de l’acclimatation de la démocratie dans ces pays. Or, la démocratie est une culture, c’est comme l’Europe qui est plus qu’un continent, c’est une culture, une attitude face à la vie. Ce que les Turcs n’ont pas encore compris au lieu de se livrer à une saine auto critique qui leur ferait le plus grand bien.