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La justice, le ressentiment et la vengeance

 

  J'avoue avoir hésité avant de choisir le classement de cette note: politique ou philosophie? Ce sont les derniers développements de l'affaire de l'Arche de Zoè qui expliquent cette hésitation. Résumons nous: au terme d'un procès marathon, la justice criminelle tchadienne vient de condamner les six Français, membre de cette association, à huit ans de travaux forcés.

 Ce verdict soulève une indignation générale: on entend parler de mascarade, de parodie de justice etc… Pouvons nous, sans passion, dire quelques paroles sur cette question?

 Il y a tout d'abord l'impréparation ou l'inconscience de gens qui sont allés chercher des enfants dans un pays où on leur a menti: menti sur la nationalité de ces enfants, menti sur leur situation familiale. Une fois ce fait établi, il fallait aussi tenir compte (pour une justice digne de ce nom) de la bonne foi et du souci humanitaire des Français… Or, que voyons nous?  Un procès baclé, une défense qui s'est démenée en pure perte, et un verdict qui ne fait pas dans le détail, comme si tous les membres de l'association avaient le même degré de responsabilité.

 Cela, en ce qui concerne les choses dites clairement. Le plus grave, c'est le non-dit: on a entendu le resentiment, voire le désir de vengeance, s'exprmier par la bouche des avocats des parties civiles. On sentait en pointillé la volonté de se venger de l'ancienne puissance coloniale. Je préfère ne pas reprendre des expressions que leurs auteurs auraient dû penser un peu plus avant de les prononcer.

Et comme un divorce entre des parents, les vrais oubliés sont les enfants pour lesquels toute affaire a commencé.  

 Les plus gros dégâts ne sont pas ceux que l'on croit: les plus gros dégâts ont été infligés à l'image que s'est la France, que se fait l'Europe des Africains et de leurs mœurs.

 Et cela est bien dommage car, comme partout ailleurs, et notamment sur le continent africain, il y a des gens sincères, humanistes, attachés aux idéux de justice et d'équité. Les vraies victimes sont celles là. Et nul autre.
 

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