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LA RÉFORME CONSTITUTIONNELLE EN FRANCE ET L’ENTRÉE DE LA TURQUIE EN EUROPE

 

LA RÉFORME CONSTITUTIONNELLE EN FRANCE ET L’ENTRÉE DE LA TURQUIE EN EUROPE
    Il semble bien que la Turquie s’invite dans le débat constitutionnel en France puisque  l’on continue d’exiger la consultation référendaire pour l’admission d’un pays d’une certaine  densité de population au sein de l’Europe… L’allusion au cas de la Turquie est transparente. Et on comprend les réticences de la classe politique. Jusqu’à nouvel ordre, l’Europe a obéi à certaines valeurs judéo-chrétiennes, démocratiques, sans être un club chrétien, comme le lui reprochait injustement l’ancien Chancelier fédéral Helmut Kohl.
    Qu’est-ce qui nous sépare au juste de la Turquie actuelle ? Sans lui faire injure et sans méconnaître ses grands efforts : beaucoup de choses.
    Sans même se focaliser sur les problèmes arménien et kurde, qui sont de taille, il y a le respect des valeurs des démocraties occidentales, le rejet de l’exclusivisme religieux, la stricte égalité des hommes et des femmes, la séparation de l’église et de l’Etat et tant d’autres choses… Ce serait illusoire de vouloir ignorer les craintes diffuses des autres pays d’Europe et notamment des Français. On parle peu en Europe de l’inquiétante démarche de la Cour suprême turque qui enquête sur la menace que fait peser sur la laïcité du pays une certaine idéologie…
    Comte tenu de l’importance de la population turque, près de 90 millions d’habitants, ce pays, en cas d’adhésion, aurait le plus fort contingent de députés au Parlement européen de Strasbourg, et ce, de façon mécanique, en raison de la pondération des voix. On voit d’ici les bouleversements que cela entraînerait. Cela dit, sans le moindre irrespect à l’égard d’un grand pays comme la Turquie. Les opinions publiques nationales des grands pays d’Europe en sont conscientes.
    Tout simplement les gouvernements sont moins libres que leurs opinions publiques. Il y a de fortes chances pour que l’on s’oriente vers la solution préconisée en son temps par la Chancelière fédérale Angela Merkel qui opte pour un partenariat privilégié… La Turquie fait de grands progrès sur la voie de la modernisation économique et des avancées démocratiques, mais le compte n’y est pas. Je le répète, ce n’est pas faire injure à ce grand pays que de le constater.
    C’est un pays important, appelé à jouer un rôle non négligeable dans les relations internationales. On le voit dans le rôle clé qu’il joue dans les pourparlers entre les Syriens et les Israéliens. Il peut aussi arrimer à la civilisation européenne les républiques caucasiennes qui émergent difficilement de la longue domination soviétique…
    La Turquie pourra obtenir des aides de l’Europe. Elle y a droit mais ce n’est pas suffisant pour en faire partie. Pas pour le moment. Mais il faut saluer ses progrès et les encourager. Un partenariat privilégié avec elle s’impose pour la paix et la stabilité dans le monde.
 

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