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e discours de Nicolas SARKOZY :Ne pas sacrifier l’avenir au présent.

Le  discours de Nicolas SARKOZY :Ne pas  sacrifier l’avenir au présent.
l’allocution du président de la République, au cours de laquelle ont été  présentées les mesures arrêtées après la rencontre avec les partenaires sociaux, avait des accents churchilliens. Ouvert aux propositions de ses interlocuteurs, sans jamais perdre de vue les intérêts supérieurs de la nation tout entière, le président a montré qu’il tenait fermement la barre tout en comprenant les problèmes rencontrés par les Français durant cette crise.

Le  discours de Nicolas SARKOZY :Ne pas  sacrifier l’avenir au présent.
l’allocution du président de la République, au cours de laquelle ont été  présentées les mesures arrêtées après la rencontre avec les partenaires sociaux, avait des accents churchilliens. Ouvert aux propositions de ses interlocuteurs, sans jamais perdre de vue les intérêts supérieurs de la nation tout entière, le président a montré qu’il tenait fermement la barre tout en comprenant les problèmes rencontrés par les Français durant cette crise.
Nous allons tenter d’analyser cette allocution dans son essence, pour elle-même et non pas au travers du verre déformant de l’idéologie.
Le principe qui gît au fondement de l’allocution fut, sans contredit, le souci de justice et d’équité. Nicolas Sarkozy y ajouta une touche plus personnelle en parlant de partage. Il sait combien les Français sont attachés à la trilogie républicaine où le mot égalité prend le pas sur les deux autres.    Nous laissons à de véritables experts le soin d’analyser dans leurs détails les mesures annoncées. Certains les jugeront suffisantes, d’autres dénonceront leur nature chétive, en comparaison des efforts consentis en faveur de l’investissement, dans les secteurs des banques et de l’industrie.  D’autres, animés d’une opposition viscérale au chef de l’Etat, vont jusqu’à établir une péréquation entre le plan de sauvetage des USA et celui adopté en France, ignorant  qu’on se doit de comparer des grandeurs comparables.
Il faut rendre justice à l’action du chef de l’Etat qui a prouvé, aux yeux de tous, sa volonté de préserver les emplois de demain, de ne pas céder aux sempiternelles demandes catégorielles ; en une phrase, de ne pas sacrifier l’avenir au présent.
Pourquoi bute-t-on en France sur tant de pesanteurs sociologiques ? Si l’on remonte à l’époque du général de Gaulle, on voit les prémisses du mal français. Le chef de la France libre avait bien compris la sensibilité profonde du pays. IL avait tenté d’instaurer la participation afin de combler le fossé d’incompréhension séparant le capital du monde du travail, sans y parvenir. Son successeur Georges Pompidou, connu pour son conservatisme, avait même évoqué un jour l’arrivée probable d’un homme casqué et botté qui tranchera ce nœud gordien. On se souvient encore des efforts déployés par son premier ministre Jacques Chaban-Delmas pour remédier aux dysfonctionnements d’une société bloquée. Jacques Delors y avait apporté sa contribution. Cela n’a pas suffi car, près de quatre décennies après, on rencontre des variantes de ce malaise.  Par sa culture politique et ses pesanteurs sociologiques, la France demeure un cas à part. Cette situation fut même théorisée par une expression qui ne veut pas dire grand chose mais que l’on a érigé en concept constitutif, l’exception française.
Toutes ces choses qui relèvent plus de l’histoire des mentalités que de la conjoncture économique proprement dite constituent, qu’on le veuille ou non, l’arrière-plan du discours du chef de l’Etat. Certains commentateurs ont critiqué les passages sur l’impossibilité de prédire l’étendue et la gravité de la crise. Loin de signer une quelconque impéritie de la part du chef de l’Etat, ces réserves attestent plutôt sa sincérité et sa volonté de dire la vérité aux Français. Après tout, Valéry Giscard d’Estaing n’avait rien dit d’autre lors  des premiers chocs pétroliers qui désorganisèrent l’économie française en obérant considérablement la facture de ses importations d’hydrocarbures.  A cette époque, le chef de l’Etat avait dit que si le monde savait où il allait il découvrirait qu’il allait à la catastrophe…Nicolas Sarkozy n’est pas allé aussi loin et pourtant la crise actuelle est nettement plus grave puisqu’elle affecte tous les fondements de l’économie mondiale et pas uniquement le prix de revient du pétrole.
Est-ce que les mesures annoncées vont contribuer à calmer la situation et à remettre le pays au travail ? Il faut l’espérer en dépit de la volonté des syndicats de maintenir la journée d’action du 19 mars. Ainsi la France se livre à son jeu favori, passer d’une grève à l’autre.
Si on laisse de côté les baisses d’impôts, les aides personnalisées, les exonérations et autres mesures destinées à faciliter la vie des ménages, on trouve aussi une proposition qui tranche par rapport à tout ce qui fut fait jusqu’ici : le droit de regard des comités d’entreprise, donc des syndicats, dans la répartition des dividendes et l’avenir des salariés. Après tout, a dit Nicolas Sarkozy, toutes les aides de l’Etat en direction des entreprises proviennent des cotisations des contribuables. Qu’il y ait un souci, voire une exigence de transparence,  n’est que justice.
Mais ce n’est plus la France qu’il faut réformer, c’est la mentalité des Français qu’il convient de changer.

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