L’HOPITAL PUBLIC EST-IL GERABLE COMME UNE ENTREPRISE PRIVEE ?
Le texte que Madame Roselyne BACHELOT, ministre française de la santé, va proposer au parlement commence à susciter des inquiétudes. N’ayant pas lu le texte, pour le moment, je ne puis me prononcer. Ce que l’on peut faire pour le moment, c’est de réfléchir sur la question des soins, de leur prix et de la dignité des malades.
Un ancien ministre français de la santé, membre du Parti Communiste, avait dit un jour ceci : la santé n’a pas de prix, mais elle a un coût. C’est tout le problème auquel nous sommes confrontés aujourd’hui.
L’HOPITAL PUBLIC EST-IL GERABLE COMME UNE ENTREPRISE PRIVEE ?
Le texte que Madame Roselyne BACHELOT, ministre française de la santé, va proposer au parlement commence à susciter des inquiétudes. N’ayant pas lu le texte, pour le moment, je ne puis me prononcer. Ce que l’on peut faire pour le moment, c’est de réfléchir sur la question des soins, de leur prix et de la dignité des malades.
Un ancien ministre français de la santé, membre du Parti Communiste, avait dit un jour ceci : la santé n’a pas de prix, mais elle a un coût. C’est tout le problème auquel nous sommes confrontés aujourd’hui.
Il existe une solidarité humaine universelle : de même qu’on ne peut pas laisser mourir de faim tout un continent ou un seul individu, de même qu’on doit inconditionnellement se porter au secours de tout un continent ou un pays en guerre, ou seulement d’un civil unique, ainsi on doit, en principe, soigner tous ceux qui, chez nous ou chez eux, requièrent des soins.
Le problème est le suivant : comment et avec quels moyens ? Tout part d’un constat qui ne disparaîtra ni par des conjurations ni par des incantations : comment combler le déficit abyssal qui touche l’assurance maladie, c’est-à-dire principalement les hôpitaux publics et la sécurité sociale.
Le gouvernement juge que l’on ne peut supporter des hôpitaux publics devenus des paniers percés ou des tonneaux des Danaïdes… Les personnels hospitaliers dont il faut absolument –et sans réserve aucune- souligner le dévouement, voire l’abnégation, rétorquent, professeurs et chefs de service en tête, que l’on risque de donner aux directeurs d’hôpitaux des pouvoirs discrétionnaires, susceptibles d’orienter les soins à prodiguer aux malades… C’est probablement exagéré, pour devenir un thème mobilisateur et obtenir des garanties. C’est possible, mais il faut, en tout état de cause, être prudent dans cette affaire.
Lequel d’entre eux nous n’a pas, à un moment ou à un autre de sa vie, dû se rendre aux urgences ou séjourner dans un établissement hospitalier, même pour des soins bénins ? Et nous en sommes toujours sortis en forme, de nouveau sur pied. Nous devons dire un grand merci du fond du cœur aux infirmières, aux médecins, à l’ensemble de la chaîne humaine qui nous a pris en charge. Mais si le déficit va en se creusant, pourrons nous encore longtemps garantir la qualité des soins ? Aucun organisme, même public, ne pourra se le permettre…
Il faut donc une réforme qui tienne compte des réserves des médecins et qui utilise mieux les moyens mis à disposition : la situation actuelle ne saurait perdurer.