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GEORGES MANDEL, L’HOMME QU’ON ATTENDAIT DE JEAN-NOËL JEANNENEY

GEORGES MANDEL, L’HOMME QU’ON ATTENDAIT DE JEAN-NOËL JEANNENEY, PARIS, TALLANDIER, 2009.
L’auteur cite une belle phrase tirée d’un livre de Jaurès : il est toujours permis à l’Histoire d’opposer des hypothèses au destin. Cette commande vraiment le projet éditorial de M. Jeanneney. Il s’interroger, en faisant défiler devant nous avec maestria, l’existence de son héros, ce qu’eût été la vie de Mandel s’il avait bien voulu accepter la proposition de Churchill, le Général Spears, de le suivre de Bordeaux à Londres !
Le destin, ou simplement une gravissime erreur d’appréciation, de jugement, lui commettre la bévue qui allait lui coûter la vie. Maintes fois ministre, né en France d’un père tailleur (fils d’immigré allemand) et d’une femme de Lorraine (dont il reprendra le nom car son nom de naissance était Rothschild, la branche pauvre) Mandel fit une scolarité médiocre, s’y prit à deux fois pour réussir son bac et réussit à rentrer comme jeune rédacteur au journal L’aurore où sévissait un certain Clemenceau. Difficile cohabitation entre le Tigre et le jeune intellectuelle juif qui se vit demander par le futur Président du Conseil s’il était asiatique ou bien français… Les relations entre les deux hommes furent plutôt difficiles, même si Clemenceau ne manquait pas de témoigner un peu de considération à son jeune collaborateur. Lorsqu’il fut nommé au gouvernement, il ne le prit pas immédiatement dans son cabinet mais le relégua auprès de son secrétaire d’Etat. C’est plus tard qu’il dut recourir à ses services.

 

GEORGES MANDEL, L’HOMME QU’ON ATTENDAIT DE JEAN-NOËL JEANNENEY, PARIS, TALLANDIER, 2009.
L’auteur cite une belle phrase tirée d’un livre de Jaurès : il est toujours permis à l’Histoire d’opposer des hypothèses au destin. Cette commande vraiment le projet éditorial de M. Jeanneney. Il s’interroger, en faisant défiler devant nous avec maestria, l’existence de son héros, ce qu’eût été la vie de Mandel s’il avait bien voulu accepter la proposition de Churchill, le Général Spears, de le suivre de Bordeaux à Londres !
Le destin, ou simplement une gravissime erreur d’appréciation, de jugement, lui commettre la bévue qui allait lui coûter la vie. Maintes fois ministre, né en France d’un père tailleur (fils d’immigré allemand) et d’une femme de Lorraine (dont il reprendra le nom car son nom de naissance était Rothschild, la branche pauvre) Mandel fit une scolarité médiocre, s’y prit à deux fois pour réussir son bac et réussit à rentrer comme jeune rédacteur au journal L’aurore où sévissait un certain Clemenceau. Difficile cohabitation entre le Tigre et le jeune intellectuelle juif qui se vit demander par le futur Président du Conseil s’il était asiatique ou bien français… Les relations entre les deux hommes furent plutôt difficiles, même si Clemenceau ne manquait pas de témoigner un peu de considération à son jeune collaborateur. Lorsqu’il fut nommé au gouvernement, il ne le prit pas immédiatement dans son cabinet mais le relégua auprès de son secrétaire d’Etat. C’est plus tard qu’il dut recourir à ses services.
C’est vrai, le cours de son existence s’il avait suivi les conseils du général britannique au lieu de se rendre de Bordeaux en Afrique du Nord où les autorités locales n’attendaient qu’un signe de Vichy pour rallier le camp de la capitulation et de la honte. Mandel avait pourtant prévenu, jusques et y compris Pétain : si l’on signe avec les Nazis, ils vont utiliser nos ports et aérodromes, nos outils et tous nos moyens pour combattre l’Angleterre… Il ne fut pas entendu et sitôt transféré en France métropolitaine, Pétain le fit arrêter par les sbires de la Milice.
Interné à Buchewald, Mandel partagera un espace plutôt réduit avec un autre détenu de marque, Léon Blum. Bien que tous deux anciens parlementaires et hommes de gouvernement, juifs aussi, leurs désaccords idéologiques ne les rapprochaient pas vraiment. Cependant, ils entretinrent des relations dignes tout en supportant stoïquement la captivité.
On raconte que Mandel prenait de très haut les officiers du camp, qu’il circulait ganté et tiré à quatre épingles et que le jour où l’on vint le chercher pour l’exécuter, il ne se doutait de rien, paraissait d’un calme olympien, sans avoir le moindre pressentiment…
Que se serait-il passé si Mandel avait rejoint Londres et éclipsé de Gaulle ? L’Histoire eût suivi un autre cours… Mais je préfère conclure sur la phrase de Jaurès : il est toujours permis à l’Histoire d’opposer des hypothèses au destin.  Mandel, un destin.

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