’iran et les USA : l’échec de la conciliation Dans le journal Le Figaro en date du 14 décembre on peut lire une intéressante interview du conseiller à la sécurité nationale à la Maison Blanche, M. James Jones. Cet important relais de la politique extérieure américaine reconnaît à demi mot l’échec de la tentative de conciliation américaine auprès du régime iranien.

L’iran et les USA : l’échec de la conciliation

Dans le journal Le Figaro en date du 14 décembre on peut lire une intéressante interview du conseiller à la sécurité nationale à la Maison Blanche, M. James Jones. Cet important relais de la politique extérieure américaine reconnaît à demi mot l’échec de la tentative de conciliation américaine auprès du régime iranien.

Chacun se souvient de la grande tentative de séduction entreprise par l’exécutif US en direction des Arabes en général et des Iraniens en particulier. Aux premiers, on a tenu un discours lénifiant, prononcé au Caire même, devant les étudiants et les caciques du régime, et aux autres on avait gentiment lancé un rameau d’olivier, en flattant leur sensibilité et leur grandeur passée (la Perse antique, une grande civilisation, etc…)

Bien des mois après tout cette offensive de charme, la maison Blanche reconnaît enfin qu’elle a affaire à forte partie : l’Iran a, une fois de plus, mis à profit cette bonne volonté et cet esprit conciliant pour gagner du temps, faire tourner toujours plus de centrifugeuses et refusé l’offre généreuse de la Russie et de la France.

C’est la raison pour laquelle, M. James Jones dit dans cette interview que l’Iran n’a plus qu’un petit mois pour se soumettre, faute de quoi, ce sont de nouvelles sanctions qui tomberont et qui asphyxieront encore un peu plus une économie iranienne déjà bien mal en point. Victime de sa propre rhétorique qui lui masque dangereusement la réalité, l’Iran s’est contentée de critiquer la Chine et la Russie qui, contre des compensations américaines, se sont rangées du côté des USA et de l’ONU.

On ne peut pas trop critiquer les premiers pas de la diplomatie US qui a cru, jusqu’au bout, qu’on pouvait nouer un dialogue constructif avec de tels régimes. La question qui se pose aujourd’hui est la suivante : un régime de ce type ne recule jamais devant des sanctions économiques et financières qui, en tout état de cause, n’affectent que le petit peuple, et pas du tout les oligarques ou les caciques du régime…

Ne craint-on pas que survienne la guerre tout court après la guerre économique ? A Dieu ne plaise ! Mais il est certain que les troubles au sein du régime commencement à inquiéter les autorités qui ont lancé une menaçante mise en garde aux leaders de l’opposition. Le vrai numéro 1 du régime n’a pas mâché ses mots : l’élection présidentielle a été validée une fois pour toutes et on ne reviendra pas là-dessus. Or, c’est précisément ce que réclament des millions d’Iraniens qui s’estiment frustrés de leur victoire… C’est donc probablement une solution d’ordre interne qui dénouera ce nœud gordien.

Cela dit, je ne parviens toujours pas à comprendre comment la saine raison a permis d’engager un si grand pays dans une voie sans issue et à la placer au ban des nations…

Il suffirait que l’ONU vote l’embargo sur les importations de pétrole raffiné pour mettre le feu aux poudres : que ferait l’Iran si l’on bloquait les oléoducs et ses côtes ? Pourra-t-il forcer le blocus ? Mais avec quoi ? Quelques vedettes suicides contre les sous marins et les destroyers US que l’aviation coulera sans problème ? Vivement que la saine raison revienne et nous éloigne du spectre de la guerre.