L’ENTRÉE AUX GRANDES ÉCOLES : ÉLITISME RÉPUBLICAIN OU SÉGRÉGATION SOCIALE ?
Un récent débat eut lieu qui pourrait bien modifier la socio-culture de la France et surtout l’origine des membres de sa classe dirigeante. Il s’agit tout simplement d’introduire un quota (le mot est important) d’élèves boursiers dans les grandes écoles.
Il faut savoir que l’une des particularités de l’enseignement supérieur en France est la distinction existant entre les universités d’une part et les grandes écoles ou grands établissements, d’autre part. Comme les Français sont très attachés à l’égalité (qu’ils confondent parfois avec l’égalitarisme) ils souhaitent que leurs enfants fréquentes une forme ou une autre de l’enseignement supérieur. Et c’est une très bonne chose.
Mais voilà, cette démocratisation de l’enseignement supérieur ne doit pas se faire aux dépens de la qualité. C’est le paradoxe dans lequel ont vécu tous les ministres successifs de l’éducation nationale.
Aujourd’hui, c’est ce débat qui ressurgit avec les réactions opposées des uns et des autres : qui va trancher ce nœud gordien ?
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Mais voilà, cette démocratisation de l’enseignement supérieur ne doit pas se faire aux dépens de la qualité. C’est le paradoxe dans lequel ont vécu tous les ministres successifs de l’éducation nationale.
Aujourd’hui, c’est ce débat qui ressurgit avec les réactions opposées des uns et des autres : qui va trancher ce nœud gordien ?
Les grands établissements n’ont pas été longs à répliquer : pour leurs dirigeants, les concours sont le mode le plus démocratique d’accès à l’excellence. Ils n’ont pas tort. Mais ils oublient que sans donner un petit coup de pouce, les pauvres resteront ce qu’ils sont et leurs enfants n’auront jamais d’autres perspectives que les sombres matins d’usine ou de pénibles travaux manuels. Qu’est ce qui motive le refus des grands établissements d’accueillir des boursiers ? C’est l’imposition d’un quota !
Car une telle idée impliquerait que dans chaque promotion, il y aurait des places réservées à des gens issus de milieux défavorisés. Et pourtant, il y a là un véritable problème. Comment le résoudre ?
Probablement en permettant à l’école de jouer son rôle d’ascenseur social. Comment ? En réformant tout notre système éducatif et notamment en rénovant l’esprit des enseignants dont la carrière devrait être revalorisée.
Si l’on ne fait rien, le problème restera entier. Il faut diversifier l’origine des élits mais sans baisser le niveau. Voici une phrase Goethe (des Souffrances du jeune Werther, je crois) : wir sind nicht gleich, noch können wir es werden.