le temblement de terre en Haîti
Un proverbe oriental ancien prétend que plus l’orphelin pleure et se plaint et plus Dieu l’accable de soups du sort… Vrai ou faux, ce vieux dicton me revient à l’esprit en regardant tôt ce matin les amges et les interviews qui nous viennent de Port au prince, la capitale de ce petit pays d’Amérique latine, le plus pauvre nous dit-on, de toute la planète.
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En voyant le tremblant de terre, cette nuée de poussière, ces masses de gravats et ces rescapés, j’ai pensé au tremblement de terre d’Agadir en février 1961, si je ne m’abuse, et j’y étais. Mes parents, mes frères et sœurs y étaient. Ce furent des visions que je n’ai jamais pu oublier.
En écoutant les pleurs, les hurlements et les gémissements des blessés ou des affligés par cette catastrophe, j’ai repensé à toutes ces scènes gravées dans ma mémoire.
Les spécialistes auront beau nous expliquer le mouvement des plaques tectoniques qui sont dramatiquement naturels, je continue de penser que c’est un coup du sort, une calamité, une sorte d’action de la Providence aveugle qui précipite soudain, sans savoir pourquoi, la mort et la destruction sur une région du monde : les hommes sont alors considérés comme des insectes dans une fourmilière que la botte d’un insouciant promeneur écraserait sans se rendre compte de rien… Sait-on ce que pensent les fourmis à ce moment là ? Si elles sont dotées d’une certaine forme (primitive) de conscience, elles doivent se dire que c’est la fin du monde, de leur monde. Un peu comme ces pauvres habitants de Port au Prince pris au piège d’une nature aveugle et déchaînée… Nous pensons aussi au texte de Voltaire sur le tremblement de terre de Lisbonne.
Espérons que les USA et l’Europe vont voler au secours des populations éprouvées par le sort.