LES DRAMES DE LA NON INTÉGRATION
Ce qui s’est passé avant hier dans la banlieue de Metz est une tragédie. Avant toute chose, il faut exprimer notre compassion aux familles des victimes et prier pour que les deux jeunes gens sortent de l’état critique dans lequel ce terrible accident les a préciptés…
On connaît les faits, même si les familles ne partagent pas la version des autorités : trois jeunes gens se déplaçaient de nuit, tous feux éteints, sur scooter qui aurait été volé. A la vue d’un voiture de police en patrouille, ils ont pris un sens interdit provoquant une course-poursuite. Que se passa-t-il alors ? La police dit que voulant fuir, le scooter a dérapé et heurté un obstacle provoquant la mort instantanée de l’un des passagers et de graves blessures chez les deux autres… Nous en sommes là.
Ceci pose le problème général des banlieues déshéritées, des jeunes et des familles entières non intégrées avec ce cortège de problèmes quasi-insolubles qui vont avec, si je puis m’exprimer ainsi. Depuis des années, nous avons une politique de la ville, un ministre de la ville, des budgets conséquents pour juguler les problèmes. Et nous n’arrivons pas à les éradiquer, ces problèmes. Pourquoi ? C’est le problème de la poule et de l’œuf : qui est venu avant ? Qui est la cause et qui est l’effet ?
En ces temps de débats sur l’identité nationale, d’aucuns disent que les immigrés et leurs descendants ne veulent pas s’intégrer ne font pas d’effort, bref refusent de se prendre en main et attendent tout d’un Etat qui ‘ne peut plus d’augmenter ses dépenses sociales.
D’autres répliquent que c’est parce qu’on a parqué ces gens dans de lointaines banlieues, privés de tout, sans tissu urbain, que les gens, notamment les gens, ne pensent qu’à tout casser etc… Et on imagine les sentiments profonds de la population française de souche lorsqu’elle voit ces scènes de désastre à la télévision.
Les deux thèses s’affrontent depuis des décennies et nul n’a réussi à les départager. C’est possible, mais, au moins, faisons en sorte que nous n’ayons pas de victimes.