Allez voir le film INVICTUS

Oui, ce film est absolument magique, divin. Je ne parle pas des présupposés idéologiques (la réconciliation entre Blancs et Noirs en Afrique du sud) car de cela on peut penser ce que l’on veut. Non, même s’il s’agit d’un objectif louable, je parle de la manière d’effectuer le tournage, de présenter Nelson Mandela avec une ressemblance incroyable avec l’acteur afro-américain Freemann. Quel jeu, quelle présence à l’écran. Jusque dans la manière de marcher, de sourire, de regarder…

On y parle aussi du rôle joué par l’équipe nationale de rugby dans l’effort de réconciliation et d’unité nationale entre partisans de l’apartheid et militants de l’ANC de Nelson Mandela. Il y a assurément des poncifs à la mode, des yeux doux faits aux victimes d’hier, mais le film est beau et laisse une belle impression, une fois que les lumières s’allument pour quitter la salle de cinéma.

En s’unissant pour atteindre un objectif commun, en bandant ses forces et en faisant tout pour se dépasser, les hommes réalisent que leurs ennemis ne sont pas d’autres hommes à la couleur de peau différente, mais la maladie, les préjugés, la misère et la mort. J’ai aussi beaucoup apprécié le couplet sur la métaphysique du pardon. Cela m’a rappelé un passage de la tradition midrashique qui affirme qu’avant même la création, certains chose préexistaient, comme le repentir et le pardon. C’est une façon de dire que le monde ne saurait subsister sans l’attribut de la grâce dispensatrice de bienfaits et qu’il irait à la ruine s’il n’était régi que par la rigueur implacable du jugement.

En donnant raison à l’équilibre et à la mesure, Mandela a sauvé son pays : mais combien d’Etat d’Afrique noire suivent ses conseils et son mode de raisonnement ?