L’avenir des retraites
Depuis la fin du XIXe siècle, on parle des droit à la retraite comme d’un acquis social irremplaçable et c’est juste ainsi. Après une vie de travail et d’effort, il est juste que les hommes et les femmes puissent calmement profiter du fruit de leur travail.
Il est malheureusement loin le temps où le chancelier du IIe Reich Otto von Bismarck faisait du prolétariat prussien la classe ouvrière la mieux protégée au monde en lui garantissant le repos dominical et le droit à la retraite (Rentenversicherung).
On ne va pas remonter à Mathusalem pour parachever cette historique : depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les choses ont radicalement changé. Les crises économiques à répétition, les augmentations sauvages et inattendues de la facture énergétique des pays industrialisés ont fait, entre tant d’autres choses que nos systèmes ont été affaiblis de l’intérieur, ce qui a provoqué des répercussions sur l’emploi.
Aujourd’hui, nous faisons face à un problème grave qui menace le maintien même du droit à la retraite : des comptes publics dans le rouge, un surendettement des Etats qui va croissant, une démographie qui en est à peine à quelques frémissements dans le bon sens et une pyramide des âges qui se rétrécit chaque année un peu plus : de moins en moins d’actifs pour de plus en plus de retraités.
Comment faire pour obvier à cette situation ? Il n y a pas de miracle : il faut travailler plus longtemps et cotiser plus. Ce n’est pas populaire mais c’est ainsi. Certes, il faudra aménager ce temps de travail pour les métiers les plus pénibles et les gens qui ont travaillé à partir de 16 ou 17 ans.
Mais pour ce qui est de la retraite à 60 ans, je doute que l’on puisse continuer longtemps à ce rythme. Un simple coup sur l’endettement de la France, son déficit budgétaire et l’indice de la population, tous ces tableaux montrent que cela ne peut pas durer.
A quand un consensus enfin intelligent pour se tirer de cette mauvaise passe : le droit à la retraite n’est pas un enjeu électoraliste, c’est une grande cause nationale. Au-dessus des partis et au bénéfice de la nation dans son ensemble.