La Tunisie, le chemin de la liberté…
J’emprunte cette expression au titre d’un célèbre roman de l’auteur viennois, Arthur Schnitzler, en allemand Der Weg ins Freie… pour parler de ce qui vient de se passer en Tunisie.
A supposer que l’actuel président ait dit vrai, qu’il tienne ses promesses et n’entrave nullement la liberté d’opinion et de la presse, les historiens relèveront que pour la première fois la rue arabe a fait capituler un régime autoritaire. Certes, il a tout fait pour se maintenir, mais tout de même aller à la télévision, reconnaître ses erreurs et faire son mea culpa, c’était inimaginable il y a seulement quelques jours.
Ce soulèvement du peuple tunisien, d’où tout slogan politique était absent (on a bien noté la non présence des syndicats et des partis d’opposition) fera date et servira de modèle aux opinions d’autres pays arabo-musulmans.
A quoi pouvons nous relier cette soudaine prise de conscience ? Avez vous observé l’âge et la tenue des manifestants ? Il ne s’agissait, dans leur écrasante majorité, ni d’intellectuels, d’adhérents à des partis politiques, ni de syndicalistes, mais d’une base simple, confrontée aux difficultés de vivre au quotidien. Je me suis souvenu du discours de Habib Bourguiba, il y a de nombreuses années, lorsqu’il avait imposé des augmentations des denrées de première nécessité : les manifestants l’avaient contraint à reculer. Apparemment, l’actuel président avait oublié cet épisode instructif.
Mais tournons nous vers l’avenir et laissons le passé de côté : il est évident que les populations des arabes maintenues ous la botte de régimes autoritaires vont explorer cette voie tunisienne pour tenter de vivre mieux… de renouer enfin avec la démocratie et de cesser d’avoir une vue manichéenne du monde.
En ce sens, les Tunisiens auront été des précurseurs.