LE DEPART DE ZINE ALBIDIN BEN ALI : LES LEÇONS D’UN ECHEC
Comme je vous l’annonçais ce matin, cet exemple tunisien va faire école : au prix de quelques dizaines de morts (hélas et qu’il faut déplorer) tout un peuple a pu expulser de chez lui un tyran : en quelques heures, un chef d’Etat est devenu un fugitif, un réfugié accueilli probablement dans un pays d’Europe, désireux de lui offrir une porte de sortie et, surtout, de sauver des vies humaines.
Quelle déliquessence d’une régime qui durait près d’un quart de siècle et qui n’a pas voulu ni su donner au petit peuple de quoi vivre. Cela fait oenser à une phrase en vogue dans l’Algérie des années de sang : hashiyscha bgaht m’icha (un petite herbe qui ne demande qu’à vivre… En d’autres termes, la situation est si tendue qu’o n’a même plus de quoi manger.
Les leçons à tirer sont nombreuses : d’abord, la contagion. A nos yeux, les deux autres pays ne vont pas tarder à suivre le même exemple que les Tunisiens. Ce n’est pas ce que nous souhaitons, loin de là. Mais comme l’enseignait Clausevitz, les conflits ne naissent pas de la volonté des hommes, mais de la rupture d’équilibre. Quand les gens n’ont plus rien à perdre, même leur vie ne représente plus grand chose à leurs yeux.
Récemment, lors des émeutes en Algérie, le Monde titrait en page intérieure : un Etat riche et des Algériens pauvres… Comment expliquer que des citoyens d’un pays riche en hydrocarbures brave tous les dangers pour rejoindre l’eldorado que l’Europe n’est plus, depuis des années ?
Quant au Marco, provisoirement préservé des troubles, la déflagration, si elle venait à produire (ce que nul ne souhaite) serait plus terrible.
Mais ce n’est pas le plus grave, on parle déjà de la Jordanie, et aussi, mais de manière plus timide, de la Syrie où un peuple tout entier vit sous la férule pesante d’une oligarchie clanique qui argue de l’Etat d e guerre avec Israël pour tout contrôler, tout justifier, même les pires abus.
Mé’az yatsa matok : un mal peut générer un bien. Qui sait ?