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Qui est contre l’enseignement de la Bible dans les écoles ?

Qui est contre l’enseignement de la Bible dans les écoles ?

 

Dans l’histoire intellectuelle de l’Occident judéo-chrétien, la Bible occupe une place fondamentale. Sans elle, l’Occident ne serait pas ce qu’il est. Pour quelle raison ? Parce que ce document est en réalité la grande charte de l’humanité civilisée et a fourni à nos meilleures constitutions politiques leurs valeurs les plus consistantes. La Bible est la Constitution, la loi fondamentale de notre continent.

Il n’existe pas d’autre code éthique plus universel que le Décalogue. Même si l’on ne peut pas nier l’apport parfois plus ancien du Code Hammourabi et d’autres textes babyloniens ou égyptiens.

Quand on parle de l’enseignement de la Bible, à quoi pensons nous au juste ? Souvent, par esprit polémique, les gens s’imaginent qu’on veut introduire subrepticement la religion, et donc le fanatisme religieux, au sein de nos écoles, polluer de jeunes esprits et fomenter une sorte de désunion religieuse. Ce n’est pas du tout le cas. Il faut étudier la Bible comme l’a fait Ernest Renan. Je m’en réfère à Renan et non point à Voltaire qui a pratiqué une anti-cxégèse et fait de l’incrédulité railleuse un idéal de vie.

La Bible, tant la Bible hébraïque que les Evangiles, renferment des doctrines à la fois morales et religieuses, même si quelques épisodes qui y sont relatés ne sont guère édifiants. Ces quelques exceptions ne suffisent pas, cependant, à en discréditer l’ensemble.

Considérez le livre de la Genèse avec son prologue patriarcal : Renan a eu raison, à la suite des biblistes allemands de son temps, d’y voir un recueil de contes et légendes. Il y aussi la littérature prophétique avec ce souffle puissant qui atteste de la force spirituelle d’hommes inspirés. Il y a enfin ces merveilleux livres de sagesse, la littérature sapientiale, si riche d’enseignements.

Certes, nous devons aussi lire la Bible avec un esprit critique, une grande ouverture et le souci permanent de rapprocher au lieu de séparer et d’isoler.

Les grandes langues européennes se sont presque toutes forgées dans l’exercice de la traduction de la Bible : c’est nettement le cas de la langue allemande qui doit tout à la traduction de Luther. Mais c’est aussi le cas de l’anglais avec l’Authorized version of the Bible.

La plupart de nos expressions littéraires aujourd’hui, dérivent de la Bible. Des personnages comme Abraham, Job, David, Goliat etc… en proviennent.

Il faut donc enseigner la Bible comme une littérature en veillant à en donner une interprétation neutre, n’émanant pas d’hommes d’église, mais de chercheurs et d’érudits. Et dans ce domaine, tant Genève que Lausanne disposent de bien des ressources.

Sans l’héritage biblique, nous ne saurions pas qui nous sommes et nous créerions un immense cratère dans l’histoire de notre culture.

Nous y reviendrons.

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