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La France et l’Allemagne

La France et l’Allemagne

 

On a l’impression que les positions se figent entre les deux pays. Un récent article de l’économiste Daniel Cohen, paru dans le journal Le Monde, résumait avec beaucoup de justesse l’incompréhension franco-allemande, le contraire même de la deutsch-französische Verständigung.

 

La chancelière fédérale ne veut plus entendre parler de ces Euro-bonds, de sinistre mémoire pour elle. La mutualisation des dettes lui fait horreur et le gouvernement français a probablement commis une erreur (en raison de sa jeunesse et de son inexpérience économique) en axant son propos autour de cette mesure. Aux yeux des Allemands, cela a réactivé l’image assez défavorable que l’on se fait des Gaulois de l’autre côté du Rhin.

 

Il faut savoir présenter la notion de croissance d’une façon plus orthodoxe. Or, les Allemands ont peu goûté (pour parler en termes diplomatiques) les toutes premières mesures du gouvernement français en faveur de la retraite à 60 ans, le smic, etc… Aux yeux de nos voisins, on ne peut revenir à l’équilibre en creusant les déficits.

 

Il y aura donc beaucoup de travail à faire pour rapprocher les points de vue. Cependant, on ne peut pas dire que le nouveau pouvoir n’adapte pas son discours. Il prépare progressivement le pays à de nouvelles mesures fiscales dont la charge serait équitablement répartie entre les différentes classes sociales. Au fond, c’est bien pour cela qu’il a été élu.

 

Ce qui est frappant entre les Français et les Allemands, c’est à la fois cette nécessaire proximité et cette incontournable différence. Je me souviens de mes années passées à l’Université de Heidelberg en qualité C4 Professor : toute la journée, j’étais heureux de travailler en Allemagne, de profiter des bibliothèques, de ce sérieux germanique séculaire, mais le soir j’étais étreint par une irrépressible nostalgie ; nostalgie de la douceur de vie parisienne, de ce laisser-aller, de cette indolence des Français… Qui fait la joie de vivre. En d’autres termes, on ne vit pas que pour travailler.

 

Mais ne dit-on pas que les couples qui tiennent le plus sont basés sur des attirances ou des répulsions surmontées ?

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