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Le nucléaire iranien, le Hezbollah, Gaza, l’Etat islamique : le paix ne viendra donc jamais ?

Le nucléaire iranien, le Hezbollah, Gaza, l’Etat islamique : le paix ne viendra donc jamais ?

Quand on regarde objectivement cette partie du monde secouée par d’incessants tremblements, on se demande vraiment pourquoi aucun espoir de paix n’a jamais pu germer jusqu’au bout. Pourquoi la région est en état de guerre permanent. Il y aurait tant de problèmes à résoudre, de solutions à apporter à toutes les questions, tous les défis qui se posent. On répond généralement que tant que les droits nationaux des Palestiniens ne seront pas respectés ou simplement restaurés, il n y aura pas de paix. Mais en réalité, il n’en est rien car si c’était vraiment le cas, il y a longtemps qu’une solution acceptable par toutes les parties prenantes aurait été trouvée. En réalité, il existe ce que le premier ministre français a nommé de manière elliptique un conflit, voire une guerre de civilisation. Certes, on pourrait nous reprocher une vision manichéenne de la situation, une sorte de partage entre la barbarie d’un côté et la civilisation et la culture humaniste de l’autre. C’est bien ce qui existe, hélas. Comment en sommes nous arrivés là ? Durant des siècles, les états arabo-musulmans ont sombré dans une décadence entretenue par des forces obscurantistes qui en tiraient parti. Au bout de très longues années marquées par l’absence plus ou moins totale de démocratie et de libertés, ces pays ont fini par secouer le joug de l’oppression intérieure et réalisé une révolution que des journalistes pressés ont hâtivement paré du nom de printemps arabe. En réalité, il ne s’agissait que de soulèvements contre des petits tyrans et des potentats locaux. On ne peut pas nier que l’échec de ces sursauts non aboutis a suscité un profond mouvement de frustration qui s’est trouvé un exutoire facile, l’islamisme, l’intégrisme sous diverses formes, le refuge dans un passé mythique qui n’a jamais existé, si ce n’est dans l’imaginaire fécond et riche de certains. Tous ces pays sont si différents les uns des autres, leurs populations respectives pratiquent un islam différent, parfois antagoniste de l’autre ; il suffit de voir la lutte à mort que se livrent dans tous ces pays les sunnites et les chiites. Mais tous ces gens se fédèrent grâce à un élément, un petit pays qu’ils considèrent comme leur ennemi potentiel et la cause de tous leurs maux, l’Etat d’Israël. Même ce qui se passe en Syrie, en Irak et en Libye est imputé à l’état juif. C’est cette perspective erronée qui est responsable du marasme grave et préoccupant dans lequel les états islamiques (ce qui inclut même l’Iran) sont plongés. Personne ne veut voir objectivement l’apport considérable d’Israël à la région et ceux qui en sont intimement convaincus le gardent pour eux et ne le disent jamais, de peur d’être accusés de félonie ou de traitrise. Sur le plan de la démocratie, des libertés, des avancées technologiques, agricoles, médicales, industrielles, sans même parler de l’écologie, Israël pourrait tant apporter à ses voisins qui, contre l’évidence, l’accusent de tous les maux et se sont jurés sa perte. Ils se sont lancés dans d’interminables guerres, toutes perdues, sans jamais en tirer le moindre enseignement et notamment celui-ci : l’Etat d’Israël est indestructible et s’il se sentait gravement menacé, il dispose de moyens lui permettant de se tirer d’affaire… Ce qui fait penser que maint thuriféraire de la cause palestinienne ne croit pas une seconde à ce qu’il clame et proclame urbi et orbi… Prenons un autre exemple qui signe cet aveuglement volontaire, ce leurre de soi-même : tous ces camions qui pénètrent dans Gaza chargés de ciment et de matériaux de construction n’aboutissent pas là où ils devraient, à savoir la reconstruction de ce territoire. Le Hamas, maître des lieux, détourne une bonne partie de cet apport pour creuser les mêmes tunnels que ceux détruits par Tsahal… C’est très préoccupant. On a susurré récemment qu’Israéliens et membres du Hamas discutent secrètement d’une sorte de trêve ou d’accalmie (houdna) sur plusieurs années : 5, 10, 15 ans, voire plus. On se souvient que l’idée avait été jadis avancée par le Cheikh Yassine. Mais cela n’a pas abouti. L’idée peut nous surprendre, nous Occidentaux, mais pourtant elle fait partie de la civilisation islamique qui l’a maintes fois adoptée au cours de son histoire. Il y a trois catégories de relations, selon cette approche : dar al islam (la maison de l’islam), dar al harb (la maison de la guerre) et enfin dar as solh (la maison de la non-belligérance). C’est cette troisième option, qui brille par sa nature absolument anti-carésienne- qui serait en discussion aujourd’hui, selon certaines sources. Mais cela signifie aussi que l’on met à profit cette non-belligérance pour se renforcer et réduire enfin ceux qui ne font pas partie de la Oumma. De telles conceptions doivent être dépassées. Le philosophe allemand Kant a parlé de pacte de paix et de paix éternelle (ewiger Frieden).

Tout le monde ne lit pas Kant. Vraiment, il faudrait en ordonner la lecture par tous. On irait nettement mieux.

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