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  • La victoire du président Trump

    La victoire du président Donald Trump…

    procureur a bien dû se rendre à l’évidence : aucune preuve digne de ce nom n’a pu être apportée pour convaincre le président ou des membres de son équipe d’actions illégales ou répréhensibles. Mais cela ne suffit pas à désarmer le camp démocrate qui n’a toujours pas digéré sa défaite. Le pays est gravement divisé, on dit même qu’au sein d’une même famille ou d’une même fratrie, les gens ne s’adressent plus la parole car les uns sont pour Trump et les autres contre…

    Jamais auparavant, le divorce n’avait été aussi violent et la haine partisane aussi forte. Il y a ici plus que la rage d’avoir perdu le pouvoir, surtout après ces deux mandats désastreux d’Obama qui a vraiment handicapé la politique extérieure US en laissant la Russie de Vladimir Poutine mener la danse en Syrie. Par ailleurs, il a commis un péché que personne en Israël ou dans les communautés juives ne lui pardonnera : il a laissé le Conseil de sécurité condamner Israël, en s’abstenant et en refusant de mettre son veto…

    Ce qui motive la haine du camp anti-Trump, c’est avant tout le style du nouveau président qui est, certes, madré et très rusé, mais qui n’a rien d’un homme politique traditionnel ; ce n’est pas le produit du sérail, ce n’est pas un politicien classique qui doit sans cesse agir en ayant les yeux fixés sur les sondages, ce n’est pas un président qui se laisse dicter sa conduite par les grands organes de presse, comme c’était toujours le cas avant son élection.   A l’évidence, les rédactions des grands journaux se sont sentis déposséder de leur pouvoir, le président les critiquait ouvertement, il les néglige, voire les contourne et préfère agir et communiquer via twitter… Mais cette grande presse et ces intellectuels libéraux (donc de gauche) ont cru pouvoir engager le combat contre lui et d’aucuns misaient gros sur les conclusions du rapport du procureur spécial. Si ce dernier avait trouvé le moindre indice, la moindre début de preuve, cette même presse aurait sonné l’hallali , sans la moindre compassion pour leur victime qu’ils honnissent.

    Pour le moment, on sent que les ennemis politiques du président Trump essaient de voir comment ils peuvent réagir et poursuivre le combat. D’aucuns suggèrent qu’il est temps de ranger les couteaux au vestiaire et de voir venir. Après tout, Trump commet tant d’actions inconsidérées qu’il sera possible de s’en prendre de nouveau à lui.

    Mais les ennemis de Trump ne se trouvent pas qu’en Amérique, dans son propre pays. A part Israël et le Brésil, le monde entier s’en prend à lui, au point que lors de dîners en ville, il vaut mieux s’abstenir d’en dire du bien, cela évite des esclandres avec certains convives. Je pense que cette détestation est excessive car au fond, Trump a visé un certain électorat qui l’a élu et qui lui demeure fidèle ; cette frange de la population US se recrute surtout dans des milieux évangélistes et religieux. Or, ces gens se comptent par millions. Ce ne sont pas des intellectuels ni des hommes de science (je parle de la majorité d’entre eux), ce sont des gens qui ont été mis en réserve par les grands intellectuels de la côte est, majoritairement démocrates… Pendant des années, voire des décennies, cela a marché, les laissés pour compte ayant accepté leur triste sort. Mais Trum a compris qu’il fallait leur parler, leur tenir le discours politique qu’ils aiment et leur rendre la parole.

    Au début, les adversaires du président Trump pensaient que ce mandat n’irait pas jusqu’au bout et les accusations de collusion avec les Russes laissaient espérer une telle issue. Depuis deux jours, nous savons qu’il n’en est rien. Et il faut le rappeler, les adversaires ont tout employé, même des arguments en dessous de la ceinture (au propre comme au figuré) : la diffusion de cassettes compromettantes, la divulgation de relations extraconjugales avec des actrices de films pornographiques, la publication d’enregistrements au cours desquels le futur président traitait les femmes comme une simple chair à plaisir, etc… Rien n’y fit, l’électorat est resté fidèle à Trump.

    En politique étrangère, le président Trump a pratiqué la diplomatie du marteau : il n’a pas voulu emboîter le pas aux présidents précédents qui reculaient la reconnaissance de Jérusalem comme capitale indivisible d’Israël, il a transféré son ambassade dans la ville sainte, sans se soucier le moins du monde des réactions que l’on supposait terribles… Et après, il ne s’est rien passé. Il a récidivé récemment en reconnaissant la souveraineté israélienne sur le Golan et les réactions arabes ont été plus que modérées, le service minimum, mais aucun pays n’a voulu rompre les relations diplomatiques ni boycotter les USA. Il faut dire que tous se sont éloignés du désastreux exemple de Mahmoud Abbas qui refuse tout contact avec l’hyperpuissance. Résultat, il siège seul à Ramallah, totalement isolé.

    Trump est le seul dirigeant à pouvoir s’opposer efficacement aux projets hégémoniques de la Chine. Lorsque E. Macron (qui est dans une situation intérieure très critique, voire inquiétante) prétend combattre l’unilatéralisme avec d’autres pays européens, c’est Trump qu’il vise. C’est une erreur. Il est vrai que Trump devrait mieux traiter ses alliés de l’OTAN et de l’Occident en général ; mais tout de même ! Comment prétendre s’allier avec un dirigeant chinois dont les tendances autoritaires et hégémoniques sont évidentes. Trump a les moyens de sa politique, E. Macron ne les a pas. Il suffit de voir combien il peine à juguler la révolte hebdomadaire des gilets jaunes. Avant de pester contre l’unilatéralisme de Trump, il faut remettre de l’ordre chez soi, non seulement dans les rues, mais aussi dans l’économie, la sécurité, bref la paix sociale.

    1. Macron a commis un grand nombre d’erreurs et je ne parle même pas de ces petites phrases qui le desservent tant dans l’opinion. On ne les compte plus tant elles sont récurrentes. Et puis il y a l’isolement de l’actuel président français dont la fameuse lettre sur la renaissance de l’Europe, publiée dans tous les pays de l’Union, a disparu sans laisser de trace. Les commentateurs ont aussi relevé que le partenaire allemand refuse désormais d’emboîter le pas au président français ; les déclarations de la nouvelle présidente de la CDU, Madame AKK, devraient nous inquiéter.

    Avant de critiquer les autres, il faut d’abord mettre de l’ordre chez soi.

    Quand je pense qu’on nous promettait le nouveau monde et qu’on montrait du doigt les ruines de l’ancien… Quand je pense qu’on nous parlait de Jupiter il y a tout juste quelques mois ! Aujourd’hui, les rangs se clairsement autour de Jupiter. Il faudrait faire preuve d’un peu de modestie et d’humilité. Le respect de la France et de sa place dans le monde l’exige.

     

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  • Martin Heidegger, Réflexions II-VI, Cahiers noirs (1931-1938) (Gallimard)

    Martin Heidegger, Réflexions II-VI, Cahiers noirs (1931-1938) (Gallimard)

    On n’en a jamais vraiment fini avec l’auteur de Sein und Zeit (Être et temps) et c’est bien ainsi car en dépit de sa personnalité très controversée en tant que citoyen (surtout durant l’épisode nazie), il demeure l’un des plus grands penseurs du XXe siècle. Même Emmanuel Levinas, dont la vie a été bouleversée par la Shoah et qui ne lui a jamais pardonné son engagement transitoire ou temporaire auprès des bourreaux du peuple juif, range pourtant son œuvre majeure, citée ci-dessus, parmi les cinq plus grandes œuvres de la philosophie, aux côtés de la Phénoménologie de l’esprit de Hegel, le Phèdre de Platon, les Données immédiates de la conscience de Bergson et la Critique de la raison pure de Kant. Prestigieux voisinage s’il en est…

    J’avoue que la lecture, même attentive de ce livre, m’a demandé beaucoup de travail et d’application. Comme l’indique le titre un peu rébarbatif du livre (deux tomes, au moins), il s’agit de notes ou de notules que l’auteur consignait par écrit lorsqu’il souffrait de nuits d’insomnie… Le traducteur François Fédier signale dans sa lumineuse introduction (mais hélas un peu courte et qui aurait gagné à être bien plus développée), que Heidegger posait de quoi écrire (papier et stylo) sur sa table de nuit afin de garder trace des idées qui lui venaient à l’esprit. Et au lever du jour, il recopiait avec application toutes ces pensées éparses qu’il développait ensuite dans des écrits plus systématiques… D’où l’appellation qu’il a donné à ces cahiers noirs (en raison de la couleur de leur reliure), cahiers de travail

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