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  • Erik Orsenna, La grammaire est une chanson douce (Stock)

    Il faut faire très attention, le caractère lénifiant de ce titre cache une réflexion à la fois approfondie et très vivante du rôle de la langue dans notre vie sociale. Une sorte de métaphysique du langage qui n’échappe pas à l’observateur attentif mais qui est pourtant si présente dans notre univers d’enfant, lorsque nos mamans nous chantaient une chanson si douce… Là, on va enfin comprendre pour quelle raison, c’est la grammaire qui est une chanson douce… Or, qui a aimé vraiment cette grammaire qu’on nous imposait d’apprendre par cœur, quand nous étions enfants, qu’il fallait respecter les accords, les verbes irréguliers, les pluriels, les exceptions, etc…

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  • Michel Serres, Détachement. Apologue III (Suite et fin)

    La mort fait elle avancer le monde ? Les sacrifices de tous ordres sont ils nécessaires pour que le soleil se lève, comme le croyaient les Aztèques ? Féru de Bible, Michel Serres se souvient de ce passage du livre de Josué où ce dernier, en terrible chef de guerre , ordonne au soleil de s’immobiliser afin de poursuivre et mettre à mort le dernier ennemi en fuite. Mais même en ces temps où l’on ne tue plus pour le plaisir de tuer, le soleil est bien là, rendant inefficace et stupide cette ancienne loi d’airain.

    Le philosophe allemand Hegel, adepte et théoricien de la philosophie de l’Histoire, était d’avis que les années de paix de l’humanité étaient les pages blanches de l’Histoire… Comme si la guerre était nécessaire pour que les choses bougent. C’est hélas assez vrai.

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  • Michel Serres (2)

    Michel Serres. Détachement. Apologue (Flammarion)  II.

    C’est à une défense presque désespérée de ce monde, celui des paysans et de la nature qu’appelle l’auteur qui rejette tous ceux qui se portent prétendument au secours d’un monde presque déjà entièrement englouti par les entrepreneurs, les industriels, les banquiers, et même les historiens qui veulent assurer à notre monde agricole un enterrement décent, puisqu’ils ont vraiment contribué à sa condamnation et à sa disparition. On érige des stèles à la gloire d’un monde qui a fait naufrage, on inscrit les noms des disparus dans des livres, mais la mémoire prend le pas sur la vie… Ce n’est plus qu’un souvenir muséal. Ce n’est pas la bonne voie, nous dit l’auteur. Apparemment, le monde des cultivateurs, des laboureurs et des agriculteurs n’a pas su ni voulu s’adapter à cette agriculture intensive qui commande de planter et de semer serré pour ne rien laisser échapper, c’est une totalité criminelle. On tourne le dos au bel exemple du personnage biblique du livre de Ruth, Booz, qui, dans un élan de générosité désintéressée, commandait à ses métayers de laisser tomber des épis  au sol volontairement. Ainsi, les glaneurs pourront survivre et nul ne sera présent lorsqu’ils seront là, tout à leur affaire. Leur dignité s’en trouvera préservée.

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