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La récente victoire du Président des Etats Unis face à un Congrès à majorité démocrate nous révèle un Georges Walker BUSH bien plus pugnace et ferme qu’il n’y paraissait. Ce vote favorable qui a permis de débloquer les crédits militaires marque probablement un tournant non seulement dans la guerre sur le terrain mais aussi dans le cœur des citoyens américains. On se souvient d’un célèbre éditorial de Jean-Jacques Servan-Schreiber dans l’Express où ce dernier expliquait la victoire du Vietcong en partie grâce un point de propagande marqué à l’intérieur des USA : les communistes avaient réussi, grâce à une communication très habile : avoir réussi à introduire la haine et la peur de la guerre dans le cœur même de la jeunesse américaine…
Le Président BUSH a peut-être réussi l’opération inverse : insérer dans la pensée des citoyens des USA que la guerre d’Irak vaut la peine d’être conduite et qu’elle se soldera par la défaite finale du terrorisme d’al-Quaida…
Même cette perspective optimiste laisse néanmoins bien des questions sans réponse :
a) pourquoi donc les stratèges américains n’ont-ils pas pensé au jour d’après (the day after ?)
b) Pourquoi ont-il permis à l’éphémère gouverneur de l’Irak, Paul Bremer, de dissoudre d’un trait de plume l’armée irakienne, mettant sur le pavé des dizaines de milliers d’hommes aguerris et amers, prêts à se venger de l’occupant en proposant leurs services au plus offrant ?
c) Quand on voit tous ces attentats, ces voitures piégées, ces bombes télécommandées qui explosent au bord des routes, on peut se demander pour quelle raison l’US army ne remonte pas les filières ? Après tout, il y a nécessairement des ateliers et des entrepôts où sont montées de telles voitures, où sont entraînés tous ces kamikazes : comment se fait-il que ces réseaux ne soient pas vraiment inquiétés, alors que la CIA, le FBI et d’autres services moins connus, opèrent sur place ?
Autant de questions dont il faut se préoccuper. La victoire est à ce prix et nul n’a l’éternité devant soi…
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Le style SARKOZY
Il y a tout juste une petite trentaine d’années, lorsqu’un Jacques CHIRAC triomphant donnait, au cours d’un congrès du Rassemblement Pour la République (RPR), la parole, pour un court instant, à un jeune homme, gauche et à la voix mal assurée, il ne se doutait guère que ce militant, tout juste sorti de l’adolescence, lui succéderait un jour et l’expulserait sans ménagement du pouvoir… Pour expliquer ce curieux mouvement de balancier dont l’histoire politique semble avoir le secret, certains diront qu’il existe une justice immanente et qui use à l’égard des hommes de la même mesure qu’ils ont utilisée pour les autres…
Ce qui vient de se passer est une véritablement révolution copernicienne de la vie publique : en quelques heures, en quelques jours, le nouveau président de la République vient de pousser son ancien mentor dans les oubliettes de l’Histoire ; ce dernier, qui incarnait hier encore la solidité et la pérennité (apparentes) du pouvoir en place, a pris, en si peu de temps, un terrible «coup de vieux». Aujourd’hui, tout le monde, les radions, les télévisions, les journaux, les blogs, tous, absolument tous changent de ton et font précéder le nom de Nicolas SARKOSY de son titre de président. Plus personne n’évoque l’ancien titulaire du poste qui était une figure incontournable de la politique française depuis quatre décennies.… Sans même parler de la rivale socialiste dont la mention semble introuvable, y compris dans la presse de gauche.
Le philosophe trouverait ici une occasion rêvée d’exercer son ingéniosité sur la nature ingrate et oublieuse de l’homme, la fugacité du pouvoir ici-bas, l’inconstance et la poursuite effrénée du pouvoir et de ses avantages…
Mais un dernier mot aussi, d’espoir et d’optimisme : le nouveau Président semble décidé à agir au plus vite : dès ce vendredi 18 mai il part pour Toulouse, et à son retour il présidera le tout premier conseil des ministres, nommés à peine quelques heures plus tôt. Auparavant, ou dans l’intervalle, les ministères auront changé de locataires… Gageons qu’à ce rythme la France aura changé de visage en quelques mois. Et surtout, aussi, de mentalité : il faut enfin comprendre que les trente glorieuses sont mortes et ne ressusciteront pas, que l’Etat providence à la française appartient à une époque révolue et que le pays et ses habitants doivent désormais se faire à leur nouvel environnement. C’est peut-être cela aussi le style Sarkozy : arracher la France à sa douce léthargie.
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Nicolas Sarkozy et la mentalité française
D'entrée de jeu, le nouveau Président de la République, a insisté sur ses origines immigrées: il a, dès les premières heures de son élection, rappelé que la France lui a tout donné et qu'il entendait, lui aussi, tout lui rendre. Sauf erreur de ma part, c'est bien la première fois que nous avons un président de la république dans cette situation.
Ceci explique peut-être le syle de l'homme et sa façon de procéder. Je fais assurément allusion aux vacances écourtées du Président élu sur un yacht à Malte. Qu'y a-t-il de choquant là-dedans? Dans l'héxagone, nous avons toujours caché les avoirs et la fortune de nos grands dirgeants, comme si le legs sévérement égalitariste de la Révolution française nous interdisait de le faire. Avocat, M. Sarkosy n'a jamais été fonctionnaire, n'est pas sorti du moule de l'ENA ou d'un autre grand institut où l'on formate les élites dirigeantes françaises.
C'est dire que le nouveau Président aura beaucoup à faire, lui qui veut changer le pays.Or, un tel programme revient à transformer la mentalité des habitants. C'est un pari périlleux mais Ô combien exaltant! Le meilleur de tous les Français, le général de Gaulle s'y était essayé et chacun, aujourd'hui, est libre d'apprécier, à sa guise, les limites ou l'étendue de son succès.
Le nouveau Président est en train de mieux mesurer les fameuses pesanteurs sociologiques dont ses prédécesseurs ont parlé; mais nul doute qu'il ne renoncera pas aisèment. Nous lui souhaitons bonne chance dans cette courageuse entreprise de rénovation de la FranceLien permanent Catégories : Philo