LE JÊUNE DU MOIS DE RAMADAN EN EUROPE
CETTE ANNEE , le jeûne du mois de ramadan, accompli par les musulmans du monde entier commence en Europe. On sent une ferveur et une animation inhabituelles dans certains quartiers de quelques métropoles européennes où les musulmans pratiquants s’organisent pour concilier leur vie religieuse er leur environnement non-musulman.
Nous souhaitons évidemment aux musulmans une bonne fête du ramadan, qui consiste à se purifier, à aimer son prochain et à s’élever vers un degré supérieur de spiritualité et de religiosité. Ne pas se nourrir du lever au coucher du soleil, s’abstenir de tout plaisir, revient à tenter de transcender sa condition humaine pour tenter de se rapprocher un peu des entités supérieures, c’est-à-dire de ce que l’on nomme Dieu.
Les trois religions monothéistes, descendantes de la fraternité d’Abraham, figure tutélaire de la Bible et de l’humanité croyante, ont préconisé le jeûne et l’abstinence depuis toujours. Car par ses besoins stomacaux et infra-stomacaux que l’homme s’apparente à l’animal. En se privant, il se détache de l’animalité pour parvenir à se maintenir dans l’humanité. Dont la règle première est de respecter le prochain, celui pense autrement, croit autrement et prie autrement.
Je voyais ce matin un long reportage sur les musulmans en Espagne sur une télévision étrangère. On y signalait que dans ce pays qui a eu une histoire mouvementée avec la religion musulmane (songez à la Reconquista) l’afflux des musulmans est passé de 100.000 à près d’un 1000 000 d’âmes… Cela nécessité une rénovation des infrastructures et un aménagement des lieux de culte auxquels chacun à droit, à condition qu’il respecte scrupuleusement la loi du pays.
Certains maires espagnols n’ont donc pas hésité à refuser le moindre moyen à des gens dont les idéaux, disent-ils, sont à l’opposé de la culture et de la civilisation occidentales. Ils ont nommé le mépris de la femme, le terrorisme, l’exclusivisme religieux etc…
Il faut être prudent : si un radicalisme musulman fait trop parler de lui, si un certain islamisme condamnable éclipse les musulmans heureux de vivre en paix en tant que minoritaires dans un environnement qui n’est pas celui de leur origine, il ne faut pas pratiquer d’amalgame. L’unification religieuse n’est pas bonne … On peut avoir la même culture sans avoir la même religion. Mon auteur préféré, Ernest Renan, pensait le contraire mais je ne suis pas d’accord avec lui.
Un jour, lors d’un colloque protestant dans le sud-ouest de la France, le grand Théodore Monod m’a dit cette phrase frappée au coin du bon sens :quand on monte, on finit toujours par se rejoindre, sans emprunter obligatoirement le même sentier qui conduit vers le sommet.