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  • La Libye : vers des frappes aériennes de l’OTAN ?

    La Libye : vers des frappes aériennes de l’OTAN ?

    Un sujet chasse l’autre : il y a quelques mois c’était la Côte d’Ivoire qui retenait toute notre attention. Ensuite ce furent les révolutions arabes qui explosaient comme des champignons pendant la nuit et à présent même la crise libyenne va provisoirement céder la place au tremblement de terre qui secoue le Japon et notamment Tokyo. C’est la dure loi de l’actualité.

    Mais revenons à la Libye et au drame qui s’y déroule présentement et sous nos yeux. la situation est extrémement complexe et dangereuse. Comment intervenir alors que nous sommes des Occidentaux, donc des non arabes et des non musulmans dans un pays qui est à la fois arabe et musulman ? La Ligue arabe ne vas pas tarder à condamner l’Otan et les USA tout en appelant secrétement de ses vœux une violente réaction contre le régime de Muammar Khadafi.

    IL faut avoir entendu et vu à la télévision les plaintes de ces jeunes rebelles qui se lamentent, déplorent leurs morts et s’indignent de ce que personne ne leur vienne en aide. Ils sont mal équipés, mal ou pas commandés du tout et leur armement est hétéroclite. Face à eux, le pouvoir se ressaisit et frappe durement. Il dispose d’un seul avantage qui se révèle déterminant : la force aérienne contre laquelle les insurgés ne peuvent rien.

    Si l’OTAN et la VIe flotte US n’interviennent pas rapidement, le scénario est simple : les rebelles seront confinés à Benghazi où ils seront encerclés et Khadafi, ivre de pouvoir et de vengeance, les réduira à tout jamais. Cette version des faits enverra un très mauvais message au reste du monde arabe et donnera du courage aux dictateurs en place. Il faut absolument que les Occidentaux interviennent.

    La démocratie est une exeigence des pays occidentaux. Et quand on a des convictions, on se mobilise pour les défendre.

  • Marine Le Pen, les sondages et la radio juive

    Marine Le Pen, les sondages et la radio juive

    Fallait-il «désinviter» Marine Le Pen ? Je viens d’écouter Michel Rocard dire sur BFM Tv qu’il n’aurait pas agi ainsi s’il avait été journaliste. Il n’a pas tort. Moi aussi, je n’aime pas la censure et je pense que cette femme, âgée de 42 ans, n’a jamais fait de déclarations antisémites comme d’autres et que son élection va, en tout état de cause, changer la structure (à défaut de la nature) du F.N. ce qui n’implique nullement que ses idéaux se rapprochent des miens. Cela posé, plus d’un Français sur cinq s’intéresse à ce qu’elle dit, sans nécessairement s’identifier à son programme politique ni en reprendre la totalité. Enfin, cette femme se cherche, elle vise à redéployer le parti de son géniteur après avoir pris ses distances avec un legs paternel plutôt embarrassant.

    Mais il faut considérer les choses dans l’ordre ; voyons en tout premier lieu le fameux sondage qui, visiblement, n’a pas été présenté avec les précisions requises. Quelles furent les questions précisément posées aux personnes sondées concernant la présidente du FN ? Nous voulons en connaître l’intitulé exact.

    Tout parti protestataire, en France comme ailleurs, a le vent en poupe lorsque la situation économique n’est pas bonne et que les autorités politiques du pays se cherchent au lieu de fixer intelligemment le cap. En France, spécifiquement, ce malaise s’accompagne d’un problème qui est loin d’être imaginaire, l’immigration.

    En soi, ce flux migratoire n’a rien d’exceptionnel ni de dangereux. Michel Rocard vient de rappeler que ce fut Georges Pompidou qui autorisa, en son temps, la venue globale d’environ 3 millions de travailleurs, jeunes, robustes et célibataires, dont notre industrie avait bien besoin. En ces temps là, la croissance était vigoureuse. L’ancien Premier Ministre a insisté sur les carences de cet appel d’air : aucune mesure d’accompagnement (ni logement, ni structure d’accueil, ni apprentissage de la langue, ni socialisation à la française)…

    Ce qui rend ce flux migratoire inquiétant, voire même menaçant aux yeux d’une grande partie de la population, c’est la dissimilitude culturelle, l’absence de valeurs communes et la montée en puissance d’un islamisme, version dévoyée de l’islam originel. Les gens se posent la question suivante : toute religion a au moins deux aspects, le premier, populaire, accessible à tous mais banal, est acceptable et présent dans toutes les confessions. Et le second, empreint de pure spiritualité, et, par là même, réservé à une élite restreinte, comme le préconisaient au Moyen Age des penseurs comme Averroès et Maimonide. Ces deux penseurs avaient mis sur pied ce que l’on pourrait appeler la religion des élites. Et les gens se demandent, de bonne foi, mais où est donc cet aspect normal de la religion musulmane ? Ils ne le trouvent pas et pensent qu’il n’existe pas..

    Le problème avec l’islam contemporain, c’est qu’on n’en connaît que l’aspect guerrier, militant, invasif et agressif. Si les gens avaient la possibilité de connaître les complaintes spirituelles de grands maîtres mystiques de l’islam médiéval (al-Ghazzali, Ibn Tufayl, Ibn Arabi), ils les placeraient sur pied d’égalité avec des grandes maîtres de la mystique rhénan (maître Eckhart, Suso et Tauler)

    Or, que pensent les petits Français quand ils voient à la télévision des gens priant, agenouillés, dans nos rues et sur nos places du marchés, eux qui sont habitués à associer la prière à la dignité, l’oraison et le décorum des églises romanes ou baroques ? A l’évidence, ils ne considèrent pas cette religion comme les autres…

    Et, bien évidemment, le FN et sa nouvelle présidente ne manquent pas de faire leur profit de cette dissimilitude…

    Fallait-il rejeter Marine Le Pen ? J’en doute, sincèrement. Dans mon précédent billet, paru hier dans la TDG, j’expliquai que ce projet d’émission n’était pas sans risque pour Marine Le Pen elle-même qui aurait eu à supporter la litanie (et elle est longue) de tous les dérapages verbaux de son père que je n’aurai pas la cruauté de rappeler ici. En outre, on ne sait pas ce qu’elle aurait pu dire, peut-être aurait-elle affirmé solennellement que son parti tournerait définitivement le dos à la xénophobie, au rejet de l’autre, etc… Peut-être aurait-elle parlé d’Israël, de sa sécurité, de sa légitimité etc… Mais je rêve, peut-être, moi aussi.

    Cependant, le danger pour la radio juive et même bien au-delà, eût été l’accusation d’une alliance objective entre cette communauté juive française et le FN, ligués contre un ennemi commun (réel ou imaginaire) l’islamisation de la France.. Une telle représentation ne repose sur rien de solide mais chacun connaît les méthodes d’une certaine presse.

    Je pense que la faiblesse des solutions préconisées par le FN est la meilleure arme dont dispose un régime authentiquement démocratique pour les récuser. Mais les questions, elles, demeurent, même si elles sont mal posées. Et pour une majorité de nos compatriotes, elles ont au moins le mérite d’être posées.

  • Faut-il inviter Marine Le Pen à Radio J ?

    Faut-il inviter Marine Le Pen à Radio J ?

     

    C’est la question qui m’est posée de tout côté, oui faut-il ou non inviter la présidente du FN à s’exprimer sur les ondes de la radio juive française ? Je vais d’abord analyser la situation de la manière la plus objective possible, dans l’espoir de ne pas me tromper.

    Il y a en tout premier lieu les risques encourus par la future candidate du FN à l’élection présidentielle : les journalistes présents ne vont pas lui faire de cadeaux, elle ne bénéficiera d’aucune complaisance. Les interrogateurs vont lui rappeler les déclarations criminelles de son père sur le détail de la seconde guerre mondiale, le Durafour Crématoire etc… Je ne saurais en dresser une liste complète. Ensuite, ils vont lui parler de la xénophobie, des solutions simplistes, de la démagogie, du simplisme en matière économique (du style retour au franc, etc…) Donc, l’entreprise est risquée pour Marine Le Pen.

    Mais le risque est tout aussi couru par la radio juive et, à travers elle, par la communauté juive dans son ensemble : en effet, des esprits malveillants pourraient dire que la communauté et le FN sont des alliés objectifs contre un adversaire commun, l’islamisation de la France. En fait, je n’en crois pas un mot, mais vous connaissez les journalistes, tous ne sont pas des commentateurs avertis ni droits. Et si l’on fait émerger cette alliance (même infondée, même peu probable) on risque d’attiser les tensions au sein de la communauté nationale à un moment où l’on entend chaque jour que D fait, des déclarations inouïes. Si une telle idée était exprimée, Marine pourrait se targuer de ne plus faire peur aux juifs, si bien intégrés dans la communauté nationale, mentionner les valeurs humanistes judéo-chrétiennes communes aux deux et faire ressortir par contraste, le hiatus qui nous sépare (ou nous séparerait) d’une autre religion. On dit de Marine que certains conseillers qui ont son oreille ne sont pas très éloignés du judaïsme ni d’Israël et qu’ils seraient en train de lui préparer une visite dans l’Etat hébreu… Pures spéculations.

    Venons en à présent aux bénéfices éventuels que la présidente du FN pourrait engranger de cette rencontre : elle pourrait mettre ces 40 minutes d’émission à profit pour dire qu’elle tourne le dos aux déclarations de son père, que le FN n’a pas ni ne veut avoir de tradition antisémite, que le projet de civilisation qu’elle défend est loin d’être inconciliable avec celui de ses invitants, qu’elle est pour l’existence, la sécurité et la puissance d’Israël etc, etc…

    Un tel tête à queue tourneboulerait le paysage politique de l’Hexagone. Mais il ne faut pas oublier un détail ultime : mais qui va croire Marine si elle tenait un tel discours ?