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  • Quand l’islamiste turc fait la leçon à son ex ami le dictateur syrien…

    Quand l’islamiste turc fait la leçon à son ex ami le dictateur syrien…

     

    Les USA exultent, Israël est soulagé : Damas se retrouve enfin seule, lâchée par son allié improbable turc. Un mot réusume toute cette rupture, clamée hier par Erdogan sur les télévision et les radios du monde entier : Wahchiya, en arabe atroce, horrible. Par cette épithète, le Turc qualifiait le type de répression à laquelle le gouvernement de Bachar el-Assad se livre contre son propres peuple. Les Turcs ont reçu à l’heure actuelle plusieurs milliers de réfugiés syriens qui ont tout perdu et n’ont plus que leurs yeux pour pleurer. Ils font fui leur pays en direction de la frontière septentrionale, la Turquie. Erdogan qui adore faire la leçon aux autres et se prend souvent pour Soliman le magnifique du temps où la sublime porte (el-Bab el ali) représentait vraiment quelque chose, avant que la Turquie ne sombre dans une décadence abyssale…

    Que doit penser le Premier Ministre turc depuis hier après-midi en apprenant que les Syriens ont lancé des hélicoptères de combat contre les manifestants ? Plus de 28 morts, selon des estimations très inférieures à la réalité.

    On se souvient encore des déclarations enflammées de M. Erdogan lorsque Tsahal avait intercepté la flottille turque et fait usage des armes : bilan, environ 10 ou 11 morts qu’ils faut déplorer, mais qui ne sont pas comparables aux 1500 morts causés par son ex allié syrien qui ne peut se prévaloir désormais que de deux amis restants : la dictature iranienne et les terroristes du Hezbollah. Bien entendu, le régime syrien ne reste pas muet face à ces attaques verbales et remet en cause l’attitude turque durant les émeutes : selon Damas, les armes des insurgés sont passées par la frontière turque, donc avec une certaine complicité ottomane !

    Je n’en sais rien, mais je me demande tout de même comment une telle révolte a pu prendre de court les autorités de Damas qui ont de redoutables services de sécurité, capables d’étouffer tout mouvement de contestation dans l’œuf ? Et voici que les insurgés sont soudain capables de défier l’armée syrienne qui pourrait avoir à combattre sur plusieurs fronts à la fois ; l’intérieur et peut-être à l’extérieur s’il venait à Israël l’envie de lui asséner un grand coup. Je ne le souhaite pas mais les Etats ne font pas de sentiments…

    En conclusion, Washington se réjouit de ce retrait turc, aussi brutal qu’inattendu. Mais M. Erdogan nous a habitués à cela : souvenez vous de ce que disait cet homme à propos d’Israël… Il est vrai que la situation a changé et que le Turc n’a pas obtenu des Arabes la récompense qu’il attendait. Alors, attendons, car souvent Erdogan varie, bien fou qui s’y fie.

  • la bible et sa signification aujourd’hui Quel avenir dans un monde sécularisé ?

    conférence-débat entre

    Jacques ATTALI et Maurice-Ruben HAYOUN

     

    la bible et sa signification aujourd’hui

    Quel avenir dans un monde sécularisé ?

    Introduction :

    La Bible est une vaste littérature, une véritable bibliothèque qui rassemble des pièces de longueur, d’intérêt, d’époques et de provenances très variés.

    La Bible est un document d’histoire sainte, d’histoire du salut et non pas une chronique historique fiable.

    Cependant, la foi ne saurait subsister sans un enracinement historique, faute de quoi tous les événements qui y sont relatés seraient fictifs, donc dénués de sens. Si l’on nie l’historicité de la sortie d’Egypte, de la Révélation, de l’installation en terre de Canaan, de la naissance et la mort du Christ, comment pourrait-on y croire ? Si les événements fondateurs n’ont jamais existé, comment faire pour asseoir notre foi ?

    En fait, la réponse à cette difficile question tient en une substitution : d’événements fondateurs on passe à la notion de mythes fondateurs. Mais même cette expression est un véritable oxymore : car, comment bâtir quelque chose de pérenne, de métaphysique sur des mythes ?

    C’est le paradoxe dans lequel chaque croyant est contraint de vivre. C’est le prix à payer pour sa foi. La foi n’est pas la science, l’ecclésiastique ne doit pas être un ignare, mais il ne doit pas confondre sa chaire avec une chaire d’histoire des religions au Collège de Franc

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  • La fête de chavouaoth, la Pentecôte juive.

    La fête de chavouaoth, la Pentecôte juive.

     

    Les juifs du monde entier fêtent depuis hier et aujourd’hui encore (hormis Israël où l’on ne commémore qu’une seule journée) la fête de chavouoth. Ce terme hébraïque, utilisé au pluriel, signifie les semaines, en référence au sept semaines, 49 jours qui nous séparent de Pessah, la sortie d’Egypte. Le cinquantième jour, c’est la Pentecôte.

    Pour la tradition juive, c’est le jour de la remise des tables de la Loi à Moïse, donc du don de la Tora. Dans le rite synagogal on récite les passages de l’Exode (chapitre XX) parlant de la Révélation, donc du Décalogue. L’exégèse midrachique établit une nette différence entre la sortie d’Egypte et le don de la Tora. Le premier événement fondateur établit une libération tandis que le second marque la liberté. Pour la tradition juive, la Loi donne à l’homme la possibilité d’être libre, donc de ne pas être le jouet de ses sens. De s’élever. Pour vivre libre, il faut obéir à une loi divine qui vous fait sortir de l’animalité pour vous élever vers l’humanité. Se donner à une loi à soi-même et vivre en conformité avec elle, c’est presque imiter le fonction divine. En devenant son propre législateur, l’homme, obéissant à la loi de Dieu, transcende sa condition humaine. C’est ce que nous enseigne le grand philosophe juif néo-kantien, Hermann Cohen (ob. 1918).

    La Tora est censée nous aider à établir un ordre éthique sur terre. Pour cela, il fallut aider l’homme à se gouverner lui-même. A cet effet, l’assistance divine était indispensable. Mais qu’en est-il aujourd’hui, où les lois civiles régissent toutes les sociétés du monde civilisé et où la notion même de fait religieux est contestée ?

    La croyance a droit à notre respect, mais on peut dire aussi que la foi religieuse correspondait à un degré de connaissance de l’humanité. D’ailleurs, le juriste allemand du début du XXe siècle, Carl Schmitt avait expliqué dans son ouvrage Politische Theologie que tous les idéaux des sociétés laïques dérivaient de thèmes théologiques sécularisés. Cet éminent juriste qui avait flirté au début de sa carrière avec les Nazis était un partisan de la révolution conservatrice. Mais on oublie deux petites choses qui montrent que les choses ne sont pas toujours si évidentes : c’est ce même Carl Schmitt qui remarqua le jeune Léo Strauss, brillantissime philosophe juif allemand qu’il recommanda pour une bourse d’études au Royaume Uni, lui évitant ainsi une mort certaine en déportation s’il avait dû revenir dans l’Allemagne national-socialiste… Lorsque l’Etat d’Israël fut fondé, il y eut une certaine effervescence dans les bibliothèques universitaires spécalisées : on cherchait désespérément un exemplaire d’un livre du juriste Carl Schmitt (Théorie de la constitution, 1928) pour s’en inspirer dans l’écriture de la loi fondamentale du jeune Etat…