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  • IL Y A QUARANTE-QUATRE ANS, DEBUTAIT LA GUERRE DES SIX JOURS…

    IL Y A QUARANTE-QUATRE ANS, DEBUTAIT LA GUERRE DES SIX JOURS…

    Hier encore, on traitait ici même des souffrances du peuple syrien, vivant depuis 1963 sous la botte d’une dictature militaire qui ne cède devant rien pour réprimer les velléités d’indépendance d’un peuple désireux de regagner sa liberté. Et voici qu’hier, en milieu d’après-midi, le gouvernement de  Bachar el-Assad, désireux de desserrer l’étau qui l’étrangle, permet à des Syriens et à des Palestiniens de manifester sur les hauteurs du Golan et de forcer les barrières qui marquent les lignes du cessez le feu… Résultat : 20 victimes et près de 200 blessés !

    Mais cela ne suffit pas pour dévier l’attention internationale ni faire renoncer les masses syriennes à leurs objectifs qui tiennent en quelques mots : faire partir à tout prix el-Assad et instaurer un Etat démocratique. Ce n’est pas les échauffourées, certes, sanglantes d’hier, qui mofidieront grandement la ligne. Mais cette provocation donne une indication inquiétante sur la détermination des autorités syriennes : elles sont prêtés à tout, même à faire couler plus de sang (on a dépassé le cap des 1100 morts et des 15.000 arrestations) pour se maintenir au pouvoir.

    En juin 1967, l’aviation israélienne avait en quelques heures anéanti les aérodromes égyptiens et syriens, décidant en quelques heures du sort de la confrontation imposée au peuple d’Israël par des armées arabes coalisées : Egypte, Jordanie et Syrie. En quelques jours, Tsahal donna à ses ennemis une leçon mémorable, étudiée depuis dans toutes les académies militaires du monde.  Mais Israël a gagné la guerre sans gagner la paix avec l’ensemble du monde arabe.

    Toutefois, l’Egypte, harassée par tant de décennies de luttes infructueuses et attirée par les prébendes américaines, a fini par signer une paix avec Israël, suivie par la Jordanie du roi Hussein. Les autres pays arabesn la Syrie en tout premier lieu, n’ont pas avancé d’un pouce. Ce qui explique qu’ils soient rattrapés par la crise actuelle : le pouvoir d’el-Assad croyait pouvoir se maintenir ad vitam aeternam en arguant du conflit avec l’Etat juif. Ce prétexte ne fonctionne plus. Et que fait-on ? On envoie de pauvres gens se faire tirer dessus dans l’une des zones les plus dangereuses du Proche Orient. C’est triste et surtout peu glorieux.

  • QUI ARRETERA ENFIN LES MASSACRES EN SYRIE ?

    QUI ARRETERA ENFIN LES MASSACRES EN SYRIE ?

    Toutes les révolutions arabes, selon l’expression retenue, ne se ressemblent guère : alors qu’en Tunisie les morts se comptaient par dizaines et en Egypte par centaines, en Syrie ils se comptent désormais par milliers. Je crains fort que les autorités syriennes, habituées à massacrer leur peuple, ne reculent que face à une intervention étrangère ou à un soutien armé des populations luttant pour leur survie et leur liberté enfin retrouvée.

    Hier seulement, les victimes seraient au nombre de 60 ; on n’est sûr de rien puisque les autorités refoulent toujours les journalistes et ont, de surcroît, arrêté les connexions internet. Ce qui frappe dans le drame syrien, c’est l’exaspération inouïe des masses que rien n’arrête plus, pas même les centaines de mort, les tortures et les arrestations. Pourtant, l’ONU est impuissante, les USA et l’UE condamnés à laisser faire tandis que la Chine et la Russie assument le triste rôle de suppôt de la répression, devenue de plus en plus sanglante.

    Comment s’explique une telle impunité de la dictature syrienne ? Paradoxalement, ce régime a su organiser son immunité et sa survie en pratiquant une politique étrangère qui est une véritable assurance-vie ! Songez que même Israël, ennemi juré de la Syrie, ne fait rien pour faire chuter ce régime, lequel, malgré des rodomontades verbales, tient une frontière calme et ne lutte contre l’Etat hébreu que par l’intermédiaire du Hezbollah et du Hamas… En clair, la chute de la Syrie  signifierait une immense déflagration de l’ensemble de la région… Même les USA, pourtant excédés par le régime d’el Assad, n’osent pas trop lui donner l’etocade, alors que ce serait le bon moment pour une opération militaire combinée israélo-américaine. L’armée est empêtrée dans la répression, elle assiège la plupart des villes où a éclaté la révolte tandis que les forces de sécurité sont sur le qui-vive. Et pourtant, rien ne se passe.

    Pourtant, des changements se font jour : hier, pour la première fois, les manifestants ont brûlé des drapeaux iraniens et russes, montrant ainsi qu’ils identifient clairement leurs ennemis et les alliés de ces derniers. Ce qui veut dire aussi que l’axe Téhéran-Damas n’a pas de beaux jours devant lui… et qu’après la victoire finale du peuple, celui-ci rejettera l’Iran et son affidé local, le Hezbollah. Mais entre-temps, nous déplorons tant de morts ! On a depuis quelques jours dépasse le cap des mille : quand donc la coupe de sang sera-t)elle enfin pleine ?

    Le peuple de Syrie qui lutte pour sa liberté et sa dignité mérite notre soutien et notre admiration.

  • L’ENGAGEMENT EUROPÉEN DE L’ALLEMAGNE : DES CRAINTES JUSTIFIÉES ?

    L’ENGAGEMENT EUROPÉEN DE L’ALLEMAGNE : DES CRAINTES JUSTIFIÉES ?

    Ces derniers mois on a vu refleurir dans la presse française des doutes sur le sérieux de l’engagement de l’Allemagne au sein de l’Europe. Ces soupçons ont été renforcés par l’attitude de nos voisins d’outre-Rhin lors du vote à l’ONU concernant le soutien de l’OTAN aux populations civiles de Libye. On a aussi entendu des voix discordantes à propos de l’aide à apporter à une Grèce dont la défaillance éventuelle pourrait menacer la zone euro dans son ensemble. Et enfin, bien que la présente liste ne soit pas exhaustive, il y a l’abandon soudain et unilatéral du nucléaire (que les Allemands appellent Ausstieg aus der Kernenergie sans la moindre concertation avec la France…
    Qu’en est-il au juste ? Ces craintes ou ces simples soupçons sont-ils justifiés ? En ma qualité d’observateur de ce qui se passe outre-Rhin, je ne le crois pas. IL y a surtout deux approches, deux attitudes différentes face aux problèmes qui se posent au sein de l’Union Européenne et aussi la disparité des moyens pour y faire face.
    Ceux qui adoptent une attitude plus soupçonneuse à l’égard de l’Allemagne ignorent en fait la spécificité de sa culture et la nature des valeurs que ce pays, si différent du nôtre, met en avant : le travail, la discipline, le respect des règles, bref le rejet de tout laisser-aller, de toute nonchalance. Est-ce un défaut ? Nullement.
    Mais les commentateurs se souviennent des hésitations, certes anciennes et aujourd’hui absolument surmontées de l’Allemagne qui, jadis, mettait en avant la fameuse Ostpolitik et une sorte de Sonderweg (voie spéciale, particulière) pour dire que l’intérêt bien compris de la patrie de Goethe et de Schiller n’était pas nécessairement dans une Union européenne réduite.  Il est indéniable que l’Allemagne a, depuis toujours, en Europe centrale et orientale, des intérêts économiques et politiques, voire culturels, dont aucun autre pays européen ne peut se prévaloir. Le génie de la diplomatie allemande a consisté à favoriser l’entrée de tous ces pays dans l’UE. Lors de son passage à Paris aux côtés de l’ancien Ministre-Président Stoiber, le Dr Walter Schön, secrétaire général du gouvernement bavarois, m’avait confié que des Etats comme la France et la RFA pouvaient réaliser tous leurs projets à travers l’Europe.  La remarque, non dénuée d’arrière-pensées sur un certain «vibrionnisme» parisien jugé un peu agaçant outre-Rhin, était bien vue…
    Si l’on appréhende la situation de l’UE du côté allemand, on peut comprendre les réticences allemandes à payer pour les autres et notamment les pays (PIGS : Portugal, Italien, Griechenland, Spanien) que la chancelière est un peu sévèrement qualifié de pays du Club-Med… alors qu’elle passe elle-même ses vacances en Italie. Jadis, un dirigeant du parti libéral, le comte Lambsdorf (si je ne me trompe) avait dressé une comparaison peu flatteuse pour les Européens du sud, comparant les Italiens à des cueilleurs d’olives et les Allemands à des ingénieurs… C’est, certes, vrai mais il ne fallait pas le dire !
    En conclusion, l’Allemagne se refuse à devenir le banquier d’une Europe surendettée, une sorte de FMI, à elle seule, du monde civilisé…  L’Allemagne avait pourtant donné l’exemple, même sous un  gouvernement socialiste de Gerhard Schröder,  en mettant de l’ordre dans les comptes de la nation. Et on sait ce que veut dire l’expression allemande Ordnung schaffen…
    Un exemple qui ne fut pas suivi par les autres nations européennes que nous sommes. D’où la situation actuelle.