Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 10

  • L’Egypte post Moubarak et Israël

    L’Egypte post Moubarak et Israël

     

    Le focus vu ce matin sur France 24 : les inquiétudes exprimées par les habitants du sud d’Israël qui voient avec une appréhension les changements opérés en Egypte par des bouleversements abusivement appelés printemps arabe. Il s’agit d’un kibboutz appelé du nom biblique de Kadesh Barnéa’ : un viticulteur du kibboutz peut parler sans porte voix au soldat égyptien, juché sur un mirador à moins de cent mètres de là…… Il met quelques verres à pied sur le muret et lève son verre à la santé du soldat, un certain Mahmoud avec lequel il entretient des relations de bon voisinage.

    L’interview se déroule normalement lorsque un véhicule blindé israélien survint, rempli de soldats armés jusqu’aux dents qui intiment l’ordre de décamper en raison du danger de la zone frontalière. Mais l’interview se poursuit un peu plus loin avec le responsable de la sécurité du kibboutz qui dit redouter à tout instant des infiltrations en raison du peu d’empressement des nouvelles autorités égyptiennes à contrôler hermétiquement la zone, comme c’était le cas du temps de Hosni Moubarak.

    Que faut il en penser ? D’abord, les nouveaux maîtres de l’Egypte, sont, comme leur prédécesseur, conscients qu’ils ne peuvent se passer des subsides des USA qui leur permettent de vivre. Ensuite, l’armée égyptienne, malgré ses effectifs pléthoriques, est incapable d’affronter l’Etat juif et irait à une catastrophe incommensurable si elle manifestait la moindre velléité belliqueuse.

  • Pas de printemps arabe en Syrie

    Pas de printemps arabe en Syrie

    C’est une lourde responsabilité que la Chine et la Russie porteront devant l’Histoire et la conscience morale universelle : à cause de ces deux pays, les tueries continuent en Syrie. Pas de résolution du Conseil de sécurité, malgré une version très modérée, pour ne pas dire édulcorée de la résolution. Russes et Chinois se disent échaudés par les exploits militaires des Occidentaux et de l’OTAN en Libye et ne veulent pas rééditer le même coup pour un autre pays arabe. C’est une grave erreur. Car les slogans anti russes et anti-chinois commencent à fleurir dans les rues des villes syriennes, indignées de voir que ces deux pays restent indifférents devant les effusions de sang.

    Pourtant, chaque jour qui passe creuse davantage le fossé séparant les insurgés du pouvoir en place. La situation est dramatique : les insurgés ne s’arrêteront pas en raison de tous les martyrs tombés pour la bonne cause, quant au pouvoir en place il s’imagine qu’en cédant, il signerait son arrêt de mort.

    Depuis que des unités entières de l’armée se sont mutinées car elles refusaient de tirer sur le peuple dont elles sont issues, on peut dire, sans risque de se tromper, que la partie est jouée et qu’elle se soldera par la défaite à plus ou moins court terme du pouvoir en place, lâché par ses alliés traditionnels, excepté l’Iran.

    Mais pendant ce temps, chaque semaine, le sang de civils innocents coule. Est-ce normal ?

  • La Turquie et ses Kurdes

    La Turquie et ses Kurdes

     

    Vu ce matin sur France 24, le fameux focus consacré aux Kurdes de Turquie, à leur combat désespéré pour se faire reconnaître et à la répression qui s’exerce contre eux. Le reportage a aussi dénoncé les attentats visant des civils turcs innocents. Bref, nous nous trouvons face à un conflit qui perdure depuis des décennies et qui ne sera pas réglé de sitôt.

    En fait, la Turquie a un rêve depuis l’arrivée du fondateur de la Turquie moderne : rendre le territoire et la population homogènes alors que des pans entiers de cette nation pensent autrement. Il n’ y a pas que les Kurdes, il y a aussi les Arméniens qui continuent à nourrir une vindicte tenace tant en Suisse, en France et en Allemagne contre ce qu’ils jugent une politique injuste à l’égard des minorités non musulmanes dans l’ancien empire ottoman.

    Récemment, l’armée turque a lancé une vaste offensive contre les rebelles turcs du PKK qui semble avoir donné quelques résultats sur le terrain, mais peut-on résoudre militairement un tel conflit où plusieurs millions de Kurdes au sein de la Turquie et en dehors demandent un peu plus d’autonomie politique et culturelle ? Je comprends les autorités turques qui savent bien que l’on commence ainsi et l’on finit par réclamer une indépendance. Mais nous n’en sommes pas encore là. Et puis, si l’on soutient les Palestiniens que rien ne distinguent de jordanien, pourquoi ne pas soutenir les Kurdes ?

    En tenant compte de cet arrière-plan, on est presque étonné de voir un premier Ministre turc sillonner le monde arabo-musulman, proposant à qui mieux mieux ses propres solutions de la crise alors qu’il en a une, bien profonde, chez lui et qui ne réclame pas que des potions cosmétiques. Il y va de l’unité de la Turquie en tant que pays souverain.

    Pourquoi huer une grande chanteuse turque qui chante aussi en langue kurde ? Elle a le droit de le faire, sans faire de vagues. Comment voulez vous qu’un tel pays puisse un jour adhérer à l’UE ? Les autorités ont mis sous les verrous des élus au Parlement … C’est à peine croyable.

    Je vois déjà la vague d’indignation de gens qui liront cet article d’un regard rapide et superficiel, sans supporter que l’on puisse parler des minorités qui souffrent chez eux.

    Que M. Erdogan voit d’un peu plus près ce qui se passe chez lui : charité bien ordonnée commence par soi-même