V
La crise entre l’Iran et les Etats Unis d’Amérique
Il semble que ce soit très sérieux. Depuis hier les autorités américaines parlent d’un complot ourdi par l’Iran des Mollahs et qui visait à assassiner l’ambassadeur saoudien à Washington. Si ces informations s’avéraient, ce serait très grave et les USA ont déjà annoncé leur volonté de réclamer des comptes au régime iranien.
Qu’en est-il au juste ? Il est de notoriété publique que l’Iran tente, par tous les moyens, d’affirmer son influence dans une zone stratégique où l’Arabie Saoudite, alliée inconditionnelle des USA, a son mot à dire. Et l’on sait que le régime, fortement contesté à l’intérieur et ne comptant plus sur la Syrie à l’extérieur, se sent menacé : pour faire face, il est prêt à toutes sortes d’actions illégales en vue de se prévaloir d’un certain recul de ses adversaires.
Mais tout ceci n’est pas nouveau : depuis des lustres, nous savons que l’Iran voit d’un très mauvais œil les Occidentaux reprendre pied dans une région qu’elle souhaite placer dans son orbite et en faire une sorte d’arrière-cour qu’elle contrôlerait en y installant des gouvernements à sa dévotion. L’Arabie Saoudite est la seule à pouvoir s’opposer à cela, avec l’Egypte, toujours traversée par un traumatisme post-révolutionnaire.
Ce qui est nouveau, c’est la volonté américaine de réagir fermement et je le crains, de frapper l’Iran. Nous n’en sommes pas encore là, personnellement je ne le souhaite pas, mais l’Iran passe les bornes et il n’est même pas exclu que cette tentative d’assassinat soit le fait d’électrons libres au sein d’un régime, tiraillé entre deux impératifs contradictoires : donner l’impression en interne, pour la consommation intérieure, qu’il n’a rien perdu de sa posture révolutionnaire islamique, et faire très attention dans sa politique internationale car il se sent menacé… Chacun se souvient de la mise hors service de milliers d’ordinateurs de centrales nucléaires d’Iran, et de la mystérieuse destruction d’une base de missiles balistiques, pourtant nichée dans des montagnes réputées inaccessibles. ET cette mesure a accru de manière considérable la vulnérabilité de ce pays, désormais dépourvu de tout instrument de riposte digne de ce nom. Et nous ne parlons même pas des sanctions économiques qui étranglent chaque jour un peu plus l’économie du pays.
Il est peu probable que le citoyen moyen iranien accepte de continuer à vivre avec de telles épées de Damoclès au-dessus de sa tête. Car cette fois-ci, l’épée risque de frapper…