L’ECHEC DE LA MISSION DE KOFI ANAN A DAMAS
C’était prévisible : Kofi Anan a bel et bien échoué, il a même reçu un violent camouflet de la part du pouvoir syrien puisque même durant son séjour, que dis-je ? ses pourparlers avec el Assad, l’armée a donné l’assaut à une ville rebelle proche de la Turquie… Bilan : près de 70 morts !
Cela semble assez incroyable, c’est comme si celui que l’on voudrait présenter comme un éminent diplomate découvrait soudain la vraie nature du régime syrien, un clan prêt à tout, tous les massacres et toutes les destructions, pour se maintenir et conserver le pouvoir.
Anan a commis une lourde erreur pour laquelle il devra rendre des comptes : il a refusé de militariser la résistance, redoutant la survenue d’une guerre civile. Mais la guerre civile est déjà là et bien là ! En revanche, les pauvres insurgés sont encore plus vulnérables face à une armée que la Russie et l’Iran continuent d’approvisionner en armes et en munitions.
Cet émissaire devrait rentrer chez lui et les pays arabes ainsi que la CIA et Israël devraient infiltrer des armes et des engins anti chars à travers le Golan ou à travers la Turquie, car la stratégie du clan au pouvoir en Syrie est très claire : reprendre par la force un à un les foyers de l’insurrection et rétablir l’ordre, le même qui règne depuis plus d’un demi siècle en Syrie.
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DSK A L’UNIVERSITE DE CAMBRIDGE, LE RETOUR.
DSK A L’UNIVERSITE DE CAMBRIDGE, LE RETOUR.
Existe-t)il dans ce bas monde la possibilité d’un rachat, d’une repentance, d’une régénération, surtout lorsqu’on a été blanchi par la justice d’un pays qui ne plaisante pas avec les affaires de mœurs ? A voir les vociférations des quelques dizaines de manifestants devant les portes de l’université de Cambridge, on peut légitimement s’interroger.
Ainsi que le prévoyais il y a quelques semaines, DSK sera de plus en plus souvent invité à donner des conférences sur l’état de l’économie mondiale et sur les finances internationales pour la bonne raison qu’il est l’un des rares hommes sur cette planète à pouvoir le faire.
Je ne minimise guère sa lourde responsabilité morale dans l’affaire Diallo, mais quel que soit le blâme inséparable de cet acte inqualifiable, le procureur a abandonné toutes les charges et des enqu^tes plus poussées laissent espérer un déplacement de l’accusation vers d’autres. En termes plus clairs, il ne semble plus si évident que DSK soit l’accusé principal…
Mais revenons à des choses plus consistantes : DSK, régénéré, assume sa faiblesse passagère et remonte la pente. Ses compétences en matière économique et financière sont reconnues par tous. On murmure même que les grands de ce monde continuent de solliciter ses avis et conseils en toute discrétion. Et même dans la crise grecque, on lui aurait discrètement demandé son avis.
Un problème reste entier : DSK pourra-t-il un jour, proche ou lointain, revenir sur la scène publique ? C’est plus compliqué à prévoir, même si l’homme, encore relativement jeune, a de beaux jours devant lui. Chaque jour que D- fait, DSK médite sur ce qu’il a fait et sur sa propension à rechercher le sexe.
Mais fallait-il vraiment venir hurler sous les fenêtres de l’amphithéâtre de Cambridge ? Est-ce qu’un ancien professeur peut être banni ad vitam aeternam de l’alma mater qu’il a longtemps servi avant d’embrasser une carrière ministérielle ? Ce serait injuste et ce ne serait pas servir l’équité.
Je relève avec tristesse que pas un mot n’a encore été dit ni écrit sur le contenu même de la conférence. Alors que cela reste l’essentiel. L’information spectacle bannit les faits et se concentre toujours sur le parfum du scandale.
Que je sache, plus aucune charge ne pèse sur DSK dans l’affaire du Sofitel. L’homme se déplace librement, jouit de tous ses droits civiques, se rend où bon lui semble.
Les portes du repentir, largement ouvertes, lui seraient-elles obstinément fermées ? Quelle injustice, même si elle se veut juste et équitable !
Laissons cet homme se reconstruire. -
Les souffrances indicibles du peuple syrien
Les souffrances indicibles du peuple syrien
En Syrie, les jours se suivent et se ressemblent ; un lot de morts, de blessés et de réfugiés scandent le quotidien de ce pays, un quotidien sanglant auquel le monde assiste sans broncher. Même si la Ligue arabe qui avait commencé par réagir énergiquement, semble se fourvoyer en confiant une mission à l’ancien secrétaire général de l’ONU, comme s’il restait encore quelque chose à négocier. Le départ d’un homme qui est le boucher de son propre peuple ne se discute pas, il s’impose.
Le problème avec ces anciens, ces ex qui ne veulent pas partir une fois pour toutes est qu’ils retardent les solutions et ne prennent pas le chemin qui mène en droite ligne vers une solution : comment voulez vous que s’instaure un dialogue dit national entre un gouvernant que séparent de son peuple une montagne de cadavres, près de 8000, au moment où nous écrivons ? Or, que dit l’ancien diplomate ghanéen ? Il met en garde contre la militarisation de l’insurrection et l’armement de ses membres ? En somme, ceux ci doivent tendre leur gorge vers les lames de leurs bourreaux et ainsi, en très peu de temps, la question sera réglée par un véritable bain de sang (hammama al-dam).
Dans cette affaire, le Qatar et l’Arabie Saoudite sont du bon côté, qui pensent que l’insurrection doit recevoir argent, armes et munitions. On ne voit pas comment la crise syrienne pourrait être résolue autrement. Enfin, la chute inéluctable de ce régime syrien nettoiera le Proche Orient où le Hezbollah et l’Iran sont des ferments de discorde et de facteurs de déstabilisation. Certains rescapés des massacres de Homs et de Deraa affirment avoir été victimes d’exactions conduites par des membres du Hezbollah libanais et des Iraniens… Il faut le vérifier.
En traînant les pieds, en multipliant des manœuvres dilatoires, comme l’inutile et pernicieuse mission Anan, on permet à Bachar de tuer encore plus de gens. J’ai souvent vu Kofi Anan se promener seul dans les rues de Genève, suivi à distance par son unique garde du corps, je comprends qu’il ait voulu rompre la monotonie de son existence sur les rives du lac Léman.
Mais il ne devrait pas se mêler d’une grave conflit qui le dépasse. Il y va du bien être et de l’avenir de tout un peuple qui souffre.