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  • le mur de séparation entre Israël et les Palestiniens

    le mur de séparation entre Israël et les Palestiniens

     

    Hier ou avant-hier, je crois, cela faisait dix ans que l’Etat d’Israël, pour se protéger des attentats, a décidé d’ériger un mur de séparation entre lui et ses voisins. Cela paraît effectivement assez désolant, voire même contraire à la vocation universaliste du message spirituel dont Israël se veut le porteur. Mais nécessité faisant loi, il fallut se résoudre à ce pis aller. Depuis l’érection de cette barrière de sécurité, les attentats ont, selon les experts, considérablement baissé au point de se situer à un niveau résiduel.

     

    Comment juger cette situation après une décennie ? Le mur ou la barrière, appelez cette séparation comme vous voudrez, signifie un peu un constat d’échec. Que l’on me comprenne bien : il n y a pas l’ombre d’un doute sur la légitimité des juifs à vivre dans leur patrie ancestrale. Et ce n’est pas la longueur de l’exil (deux interminables millénaires) qui pourra remettre en cause cette légitimité. Mais il faut adopter une attitude moins dogmatique de part et d’autre pour aboutir enfin à un règlement. Chaque partie doit traduire en termes rationnels sa propre mythologie, notamment d’essence religieuse, afin de dégager l’horizon. Envisager l’avenir sans s’en référer constamment au passé

     

    Mais imaginer un Etat juif entouré d’implacables ennemis et devant se replier sur lui-même pour ne pas être détruit, voilà une situation qui conduit à s’interroger non pas sur l’essence du sionisme mais sur la culture des pays environnants qui n’ont pas vraiment renoncé à leur projet initial : ne jamais accepter une entité politique autre qu’arabo-musulmane dans cette région du monde. L’exemple tragique des chrétiens d’Orient est hélas très instructif à cet égard.

     

    Rendez vous compte : les secousses qui ont balayé une bonne partie des régimes arabes, depuis Saddam Hussein (pour d’autres raisons) jusqu’à Ben Ali, n’ont pas vraiment donné lieu à un printemps, symbole d’une nature en pleine floraison et en paix avec elle-même. Ces secousses ont, au contraire, précipité tous ces pays dans l’incertitude la plus préoccupante. Et concernant le mur, la situation de l’Egypte conduit Israël a instaurer une nouvelle barrière, longue de plus de 200 km pour interdire les infiltrations à partir de la péninsule du Sinaï.

     

    Est ce que cette situation peut perdurer ? Evidemment, elle perdurera aussi longtemps qu’il faudra, mais elle met à mal les idéaux les plus sacrés d’Israël, la nature universaliste de son message éthique, la voix puissante des prophètes bibliques qui envoyaient leurs oracles jusqu’aux confins de la terre, eux qui inventèrent l’humanité historique, mettant à bas toutes les barrières (j’ai bien dit toutes les barrières)… Et voilà que leurs descendants, pour se protéger et survivre, doivent se couper , non pas du reste du monde, mais de leurs voisins immédiats, mus par une haine recuite qui paraît inexpiable….

     

    Alors, devons nous dire que la sécurité d’Israël, condition de sa survie, est devenue incompatible avec la vocation bimillénaire de ce même état d’Israël ? Ce serait terrible car cela signifierait que, pour exister, Israël doit renier les valeurs justifiant sa venue au monde et sa persistance dans l’Histoire. Dans son Histoire d’Israël Renan attirait déjà l’attention sur ce douloureux dilemme : quand on a été choisi pour écrire l’humanité dans son ensemble, on doit se sacrifier soi-même. C’est peut-être un peu excessif mais c’est bien vu…

     

    Relisez les premiers chapitres du livre d’Isaïe (VIIIe siècle avant JC), mon prophète préféré, et vous serez saisi par son humanisme illimité (le contraire des barrières), sa foi en D- et en l’homme et son enthousiasme débordant… Ce même Isaïe qui rêvait d’une montagne de Sion, où afflueraient les peuples, épris de paix et désireux de rendre hommage au Créateur dans la concorde et la fraternité.

     

    Sans vouloir le moins du monde critiquer nos amis israéliens, il faut bien dire que sur ces points précis, le sionisme trouve ici ses limites. Est ce la faute d’Israël ? Non point. C’est surtout l’héritage pluriséculaire d’un enseignement injuste, de siècles de haine religieuse.

     

    Si je traduisais le message d’Isaïe en langage de notre temps, je dirais qu’Israël est une chance, un espoir pour les pays arabes qui l’entourent. L’hébreu est une langue sœur de l’arabe, deux idiomes majeurs du groupe sémitique nord… La religion musulmane doit beaucoup à la révélation du Sinaï. Quant au développement économique et culturel à la fois, Israël a fait ses preuves, même loin de ses frontières, notamment en Afrique et en Amérique du sud. Pourquoi ne pas faire profiter les Arabes de la technologie israélienne ? Dessaler l’eau de mer, lutter contre la maladie, l’ignorance et la misère. Faire refleurir le désert, irriguer les cultures, former les jeunes aux métiers d’avenir au lieu de dépenser des sommes colossales dans un armement nécessaire à la survie…

     

    C’est ce même prophète Isaïe (dont Renan disait qu’il avait inventé le christianisme huit siècles avant Jésus) qui affirmait que, pour Israël, rien ne vaut la paix.

     

    Mais un autre prophète lui répondra, comme en écho, la phrase suivante : la paix, la paix, oui, mais elle n’est pas au rendez vous… (shalom, shalom we-eyn shalom)

  • Allons nous vers un gouvernement d’union nationale en France ?

    Allons nous vers un gouvernement d’union nationale en France ?

     

    La question se pose effectivement puisque les deux candidats qui seront présents au second tour s’intéressent tout particulièrement à un troisième homme, au point de lui proposer même le poste de futur Premier Ministre ! Tout le monde aura compris qu’il s’agit de François Bayrou, l’homme qui rêve de devenir un jour président et qui, pour faire monter les enchères ( ?) décoche des flèches aérées tous azimuts.

    Je me demande sérieusement où va le pays… Certes, avec tout le respect et la considération pour le candidat du PS, il me semble que Nicolas Sarkozy est plus aguerri en raison des crises déjà affrontées et de l’expérience acquise au cours de ces dernières années. Mais une chose continue de m’étonner et de m’inquiéter : pourquoi cette incroyable dureté des uns envers les autres, cette virulence qui nous présente la politique comme un véritable jeu du stade où il y a forcément un vainqueur, mais à l’arraché, à la mode barbare, et où le candidat moins heureux gît inanimé à terre, les moustaches en croix ?

    D’aucuns s’étonneront de mon propre étonnement. Pourtant, l’une des raisons qui conduit les meilleurs parmi nous à refuser de s’engager politiquement tout en remplissant leurs devoirs de citoyens touche précisément à cette incroyable cruauté.

    Evidemment, je ne suis pas un naïf, les enjeux sont colossaux, tant au plan personnel que national. Mais tout de même ! Je viens d’écouter J-L Mélenchon chez J-J- Bourdin et l’empoignade était telle que j’ai préféré me lever… Et je ne parle même pas des déclarations incroyablement agressives de la candidate écologiste qui entend, en serrant les dents, chasser Nicolas Sarkozy de l’Elysée… A l’entendre, on en oublierait presque que NS a été élu régulièrement et avec une confortable avance sur sa concurrente ; On penserait que c’est un usurpateur qui nous gouverne depuis cinq ans !

    Alors, pourquoi donc François Bayrou, qui n’est pas en reste, s’acharne-t-il à attaquer ceux avec lesquels il a gouverné, il n’y a pas si longtemps ? Veut-il, par frustration, faire perdre son camp ? Là encore, c’est la dureté du jeu politique qui est en cause. Les hommes politiques sont trop cyniques. Si je leur disais la phrase suivante : il y a des victoires qui discréditent ceux qui les remportent et des défaites qui honorent (malgré tout) ceux qui les subissent… Ils ne me riraient pas au nez, mais me conseilleraient vivement de consulter un bon psychiatre.

    Il faut que cela change. Et si cette mentalité évoluait, plus d’hommes et de femmes s’engageraient en politique et il y aurait moins d’abstention. Mais c’est une utopie !

    Un vieux prophétique hébraïque du VIIIe siècle avant JC déplorait, en termes particulièrement amers, l’absence de vérité (wé-ha-émét né’édérét). On en est au même point.

    Je crains fort que quel que soit le futur élu on soit conduit à pratiquer une politique médiane, du juste milieu. Une sorte de consensus politique national.

    Et au fond, même sur un plan éthique, c’est la voie médiane, le juste milieu qui sont recommandés tant par Aristote que par ses commentateurs médiévaux.

    Mais donnez moi le nom de l’homme politique qui se préoccupe de morale…

  • Le coup de maître des généraux égyptiens : la candidature du général Omar Souleymane

    Le coup de maître des généraux égyptiens : la candidature du général Omar Souleymane

     

    Depuis quelques semaines, tous les observateurs attentifs de la situation égyptienne, qui tarde à se stabiliser, se demandaient si les militaires, actuellement au pouvoir, allaient perdre la main au profit des Frères musulmans et des Salafistes qui ont obtenu les suffrages du peuple. On se demandait vraiment ce qui allait se passer et voici que quelques événements inattendus ont fait basculer le rapport de forces : d’une part , le candidat des Frères musulmans a été disqualifié parce qu’il ne remplissait pas certaines conditions et enfin, le plus important, l’homme de confiance du président Hosni Moubarak, le général Omar Souleymane, chef des services secrets, a présenté sa candidature à la présidence. Certes, cette candidature a été refusé par le comité électoral mais il existe une procédure d’appel et le général s’en saisira certainement.

     

    J’ai toujours pensé que l’Egypte constituait une heureuse exception au sein des pays islamiques et que ce pays comprend une classe d’intellectuels et d’hommes de culture qui tranche par rapport aux autres pays de la nation musulmane. D’ailleurs, la presse égyptienne ne souhaite pas qu’on considère les Egyptiens comme des Arabes. A un moment donné, lorsque l’Egypte avait été mise au banc des pays d’islam en raison de son traité de paix avec Israël, la presse stigmatisait les Palestiniens et les Arabes en général, leur reprochant d’avoir précipité le pays dans un conflit qui n’était pas le sien.

     

    Le corps d’Etat le plus organisé, le mieux préparé, le plus avancé dans la société égyptienne n’est autre que l’armée qui a toujours été le facteur économique le plus puissant et le mieux représenté dans tout le pays. Une blague a longtemps amusé les Egyptiens : quel rapport existe-il entre la chemise que vous portez, la voiture que vous conduisez et la télévision que vous regardez ? Les trois sont fabriquées, assemblées ou dirigées par… l’armée ! Dès lors, il est inconcevable que le futur élu ne soit pas issu de ses rangs ou, à tout le moins, ne soit pas d’accord avec elle.

     

    Le général Souleymane présente de nombreux atouts : c’est un homme éduqué et modéré, il a la confiance des USA et d’Israël, il sait tout sur tous car il fut le chef des services secrets, il inspire confiance aux régimes arabes modérés, allies traditionnels de l’Egypte, et surtout il est issu des forces armées. Or qui tien l’Egypte depuis plus de 50 ans ?

     

    Son unique point faible, mais il est considérable, c’est qu’il fut l’éphémère vice-président de Hosni Moubarak. Ce qui le déconsidère aux yeux d’une partie de la population. L’armée va-t-elle l’aider ? C’est probable ? Mais les généraux sont subtils, ils doivent avoir d’autres ressources dans leur gibecière. Ils ne lâcheront sûrement pas la proie pour l’ombre.