Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 2

  • Il faut intervenir au Mali

    Il faut intervenir au Mali

     

    Certes, les pays africains ne peuvent toujours pas assurer seuls  leur sécurité intérieure ou extérieur ; certes, ils ne peuvent toujours pas pourvoir à leurs besoins économiques et parfois pas même alimentaires. Portant, il faut les aider, car même s’ils n’assument toujours pas leur indépendance, il n’est pas question de les replacer sous la coupe d’une autre souveraineté.

     

    Ce qui se passe ou s’est passé au Mali est paradigmatique. Voici un pays dont l’armée est composée de putschistes, qui a tenté de renverser un gouvernement démocratique et qui, désavouée par le monde entier, se voit confier la tache de libérer le nord de la patrie occupé par des islamistes. Comment voulez vous aider une telle armée, voire lui adjoindre des troupes étrangères , même si elles opèrent sous le chapitre 7 de la charte des Nations Unies.

     

    La France est pour une intervention qui finira bien par se produire, mais il faut bien savoir que le fer de lance que la reconquête ne sera pas l’armée malienne mais un groupe de soldats d’Afrique noire et d’Afrique du nord, vertébrés par les Occidentaux. Tout le monde est d’accord sur un point : on ne peut pas laisser un foyer d’intégrisme se développer dans cette région du monde. Le seul pays capable de pallier ce manque d’argent et de matériel n’est autre que l’Algérie.

     

    Se laissera t elle entraîner dans cette intervention, elle qui refuse que des forces étrangères se mêlent de ses affaires ? Portant ni la Mauritanie ni le Niger, ni le Burkina Fasso, ni le Tchad ne sont en mesure de faire face.

     

    C’est de nouveau l’Europe et les USA qui devront suppléer à ces carences.

  • Kippour, le jour de grâce de l’humanité messianique…

    Kippour, le jour de grâce de l’humanité messianique…

     

    Cette phrase n’est pas de moi mais de Hermann Cohen, un éminent philosophe judéo-allemand qui fonda l’école néo kantienne de Marbourg. Je l’avais lu lorsque je traduisais un florilège de ses Ecrits juifs pour les éditions du Cerf sous le titre L’éthique du judaïsme.

    Hermann Cohen, mort en 1918, rêvait d’unir en sa personne la germanité et la judéité. Il eut la chance de quitter ce monde en 1918 car sa femme, qui lui survécut, fut déportée et tuée par les Nazis alors qu’elle avait plus de 85 ans !

    Kippour veut dire propitiation et yom ha-kippourim signifie donc jour des propitiations, mot qui a aussi donné le propitiatoire, en hébreu kapporét..

    En ce jour où culmine la spiritualité juive, Dieu est censé accorder à l’humanité la rémission de ses péchés. Par rapport à rosh ha shana, c’est une sorte de cour d’appel ou de cassation : qui n’a pas obtenu sa grâce à kippour, n’aura plus de séance de rattrapage. C’est une élection à deux tours : si vous manquez votre but dix jours avant, il faut que yom kippour vous sauve, sinon adieu !

    Le jour de kippour, cette année le 26 septembre, on lira vers 15-16 heures le passage du livre du Lévitique qui énumère les unions charnelles illicites. Le judaïsme ne plaisante pas avec ces choses là. Selon la Bible il existe un certain nombre de nudités qu’il est interdit de découvrir : c’est la formulation même des textes.

    Au plus fort de la journée consacrée à des prières et à des confessions publiques et privées, on répète le rituel du Grand prêtre dans le Saint des Saints : je dois dire que cette prière m’a toujours fortement impressionné car au moins quatre fois nous nous prosternons face contre terre et nous ne nous relevons qu’une fois que le Grand Nom du Dieu d’Israël est invoqué : je dis invoqué et non prononcé car le Nom divin est invocable mais imprononçable…

    Au cours de l’après-midi on lit le livre de Jonas, ce prophète colérique mais naïf qui avait oublié que le Dieu qu’il aime est avant tout un Dieu miséricordieux, amoureux du genre humain, prompt non pas à la colère mais au pardon. C’est un magnifique plaidoyer en faveur de la miséricorde divine qui se substitue à la rigueur et aux forces implacables du jugement. Ninive ne sera pas détruite, ses milliers d’habitants ne seront exterminés car tous, le monarque en tête, ont fait acte de repentir. Et leur repentance a été agréée.

    Kippour, c’est la journée du repentir réussi.

    Sigmund Freud, qui, quoique né juif, a toujours été insensible au sens de la prière et du culte religieux a stigmatisé cette adresse des orants à Dieu comme on s’adresse à un père. Et quel mal y a t il à cela ?

    Dans la prière on dit bien : à l’instar d’un père qui a pitié de ses enfants, préserve nous, Seigneur !

    Contrairement à Franz Rosenzweig qui alla visiter un petit oratoire polonais dans le quartier juif de Berlin vers 1920, Freud, lui, a totalement ignoré l’héritage de ses pères.

    Ce n’est pas nécessairement un progrès.

     

    Maurice-Ruben HAYOUN

     

    In Tribune de Genève

    Du 26 septembre 2012

  • Titre de la noteQue cherche donc le Qatar en France ?

    Que cherche donc le Qatar en France ?

     

    Depuis quelques jours, toute la presse se pose la question. L’attention de cette dernière s’était portée sur cette question depuis que ce petit pays, pas plus grand que la Corse, coincée entre l’Iran et l’Arabie Saoudite, multipliait les investissements dans le pays de Molière, achetant palais, hôtels et autres châteaux. Depuis, on avait vu l’émir du Qatar siéger  à la tribune officielle lors du défilé du 14 juillet. On avait même noté l’étrange proximité entre l’ancien président et ce même émir dont l’un des fils avait même été admis dans l’une des plus prestigieuses académies militaires de France.

     

    Mais ce qui semble avoir été la dernière goutte d’eau, c’est la création d’un fonds franco-qatari destiné aux banlieues, donc à une certaine population et à une certaine confession.  En théorie, il n’y a là rien d’anormal mais quand on replace cette action dans un contexte plus large, on s’interroge sur le principe qui gît au fondement de cette multitude d’actions.

     

    Tout d’abord, pourquoi la France ? A cette question, les observateurs répondent que les investissements de ce pays riche en gaz sont aussi très présents dans l’ancienne puissance coloniale, la Grande Bretagne. Ils sont aussi présents aux USA qui veillent sur la sécurité du pays, tout comme ils le font sur ce puissant voisin et ami, l’Arabie saoudite. Donc, pas de focalisation particulière sur la France.

     

    Mais ce dernier fonds qui s’occupe presque (je dis bien presque) exclusivement des banlieues où l’islamisme semble devoir s’implanter, suscite des interrogations. Même si les fonds de l’Etat sont aussi présents, cette participation qatari ne laisse pas d’étonner. Comment se fait-il qu’un pays étranger contribue au développement d’un secteur bien précis ? A cette question, les intéressés répondent qu’ils se sont jadis rendus dans ce petit pays et ont soumis une quantité de projets à l’émir lequel aurait été séduit et aurait pris la décision de leur venir en aide.

     

    Mais même dans ce cas une question continue de se poser : pourquoi le Qatar et pourquoi les banlieues ? La réponse selon laquelle d’autres zones, notamment rurales, sont concernées et verront leur développement stimulé ne répond pas entièrement à la question. On en vient même à se demander si le rôle n’est pas réduit à la seule tache de gérer la pénurie tout en donnant l’impression de décider de tout. Quand le carburant manque, la voiture n’avance pas, même si l’avertisseur sonore continue de fonctionner.

     

    Prudence.