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  • Entre Rosh ha-Shana et Kippour

    Entre Rosh ha-Shana et Kippour

     

    La tradition juive nomme les solennités du mois de tichri, les journées formidables ou redoutables : yamim nora’im. Allusion à la crainte de Dieu qui doit inspirer tous nos actes Ce sont des fêtes au cours desquelles l’homme juif procède à un examen de conscience plutôt approfondi. Il fait une sorte de bilan de l’année écoulée. Comme la nature humaine est pécheresse sans être inéluctablement mauvaise, on trouve forcément des choses à améliorer.

     

    Entre le Nouvel An et Kippour s’écoule une dizaine de jours. C’est une sorte de session de rattrapage. Au cours de ces dix jours, dits la décade de la repentance (assérét yemé teshouva), les cas tangents sont examinés favorablement par le tribunal céleste. C’est donc, en termes philosophiques ou théologiques, une invitation à s’amender en bout de course. Cet esprit est d’ailleurs incarné par le livre du prophète Jonas qui montre que, contrairement à l’homme qui ne se laisse pas fléchir, Dieu est sensible aux prières des humains et annule les funestes décrets qui menacent l’avenir de cités entières.

     

    C’est donc, en principe, au lendemain de kippour, une humanité régénérée qui émerge de la rigueur des actes de contrition et de repentance. Ensuite intervient, quelques jours plus tard, la joie de soukkot, ce symbole de la fragilité du destin juif, un destin que les lois du devenir historique auraient conduit à la destruction et à la disparition, n’était la bonté divine qui a étendu sa main protectrice sur ce peuple persécuté. La soukka, la cabane sous laquelle l’Eternel a abrité son peuple lors de la traversée du désert.

     

    En fait, ces rites sacrés portent en eux le germe d’une conduite éthique. Il est bon que l’homme, quelle que soit sa dénomination religieuse, se livre à une introspection et à un examen de conscience. Sa nature hybride l’expose aux risques de la tentation d’être injuste ou même parfaitement inique.

     

    Mais les principes éthiques restent partout les mêmes, que l’on croie au ciel ou que ‘on n’y croie point…

  • Titre de la noteBachar finira t il par l’emporter en Syrie ?

    Bachar finira t il par l’emporter en Syrie ?

     

    C’est bien la question que l’on est conduit à se poser ces derniers jours pour deux raisons : d’abord l’exceptionnelle durée du conflit (plus de 18 mois) et l’indifférence croissante de l’opinion publique devant ce désastre humain (près de 30.000 morts).

     

    Dans de telles conditions, Bachar et son régime en sortiront affaiblis, mais bien droits dans leurs bottes. L’indifférence est particulièrement inquiétante : on s’est habitué aux annonces presque rituelles du nombre de tués en raison des bombardements. De leur côté, Russes et Chinois  ne se laissent pas démonter dans leur refus granitique de ne pas céder : leur véto est toujours là.

     

    Comment faire évoluer la situation et accélérer le mouvement historique ? Par une intervention extérieure, ou au moins par l’armement des insurgés. Ceci passe aussi par l’instauration d’une zone tampon allant de la frontière turque à la ville d’Alep. : chaque fois que les rebelles conquièrent une nouvelle position, les forces du régime la reprennent grâce à leur incomparable puissance de feu.

     

    Enfin, les désertions ont été stoppées, elles se sont taries et même les rangs politiques ne se vident plus : Bachar n’est plus aussi seul qu’on le disait.. Si les Occidentaux et la CIA n’envoient pas plus d’officiers de renseignements et ses soldats des forces spéciales, l’affaire sera irrémédiablement perdue.

     

    On ne combat pas des chars et des Migs 23 avec des AK 47.

  • Rosh ha-Shana, le Nouvel An juifRosh ha-Shana, le Nouvel An juifTitre de la noteRosh ha-Shana, le Nouvel An juif

    Rosh ha-Shana, le Nouvel An juif

    Depuis avant-hier, depuis dimanche soir, les juifs du monde entier célèbrent la nouvelle année religieuse. Elle dure quarante-huit heures et l’on y célèbre l’entrée dans une nouvelle aventure en invoquant sur Israël et sur le monde entier les bénédictions et la clémence divines. La tradition juive associe cette fête, réputée austère comme le jour du grand pardon, à une solennité où les gens ne font pas bombance, ne boivent pas plus que de raison ni ne se réjouissent trop. Au contraire, on doit passer de longues heures à suivre les offices religieux à la synagogue.

     

    Le Nouvel Aa juif est aussi centré autour de deux chapitres du livre de la Genèse, le 21 et le 22 qui parlent de la naissance miraculeuse du patriarche Isaac puisque son père avait cent ans et sa mère Sarah quatre vingt-dix ! Les chantres synagogaux ont d’ailleurs immortalisé cet événement par une magnifique composition liturgique qui commence par ces termes : ‘Et sha’aré ratson le-hippatéyah (le moment au cours duquel les portes de la Volonté [divine] s’ouvrent), c’est-à-dire l’instant propice à l’exaucement des prières..

     

    Aujourd’hui, par exemple, on lit le chapitre 22 au cours duquel est décrite la ligature d’Isaac, son père Abraham voulant montrer par là que rien , pas même l’amour paternel, ne peut se placer entre le Seigneur et son adorateur. Je vous renvoie à mon livre sur Abraham : un patriarche dans l’Histoire (Paris, Perrin, 2010) où j’expose mes réserves sur cette façon d’adorer Dieu. Mais le chapitre est composite et on peut dire qu’au fond, toute cette mise en scène n’était qu’une façon d’annoncer un tournant dans le culte divin : la substitution du culte sacrificiel au sacrifice humain. On n’immole plus les hommes à la divinité, celle-ci devient la garante suprême d’un ordre éthique universel. Et c’est Abraham, le découvreur du monothéisme éthique qui incarne ce tournant. Abraham a fait que le monothéisme soit aussi important que l’éthique. C’est l’éon (l’âge du monde) de l’universalité de la loi morale pour laquelle la vie est sacro-sainte.

     

    Par un savant mouvement de balancier dont la tradition juive semble avoir le secret, les sages du talmud ont imaginé tout un rituel (un séder) de la soirée de Rish ha-Shana au cours de laquelle tous les mets sont doux et sucrés fin de se souhaiter réellement une année de douceur…  On peut dire que ce ces deux soirs là le miel coule à flot ! On consomme même des fruits exotiques afin de pouvoir réciter les bénédictions appropriées.  Suivant une habitude hassidique, même la satisfaction de besoins primaire, se nourrir, sont élevés au rang d’une obligation d’ordre supérieur. Il s’agit de la ha’ala’a, (élévation) l’action d’exalter, de ramener les choses à leurs racines dans le monde supérieur…

     

    Hommage soit rendu à cette pédagogie d’hommes réputés sévères et austères. Dans une soirée assez grave (puisque Dieu y décide l’avenir de toute l’humanité) il ont instillé une dose de douceur et de bien-être.

     

    Mais c’est durant la journée de kippour que culmine la spiritualité juive : on y récite alors les prières concernant l’humanité messianique. Les orants implorent Dieu de nous accorder une année au cours de laquelle nulle femme ne perdra le fruit de ses entrailles et D accorder des semences au semeur et du pain au mangeur…