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  • Les insurgés syriens vont -ils gagner contre Bachar?

    Les insurgés syriens gagneront ils la partie contre Bachar el Assad ?

     

    La question commence à se poser et même le ministre français des affaires étrangères qui promettait moult défections dans le haut commandement syrien et des départs du gouvernement semble avoir surestimé la situation. Or, depuis quelques jours, le pouvoir n’hésite même plus à lâcher des scuds sur des zones habitées par des civils afin de terroriser la population er montrer que la phraséologie des insurgés ne convainc personne et qu’en tout état de cause elle ne correspond pas au rapport de forces sur le terrain.

     

    Depuis quelques jours déjà, on sent une résurgences des forces syriennes qui combattent la rébellion comme si Bachar avait repris confiance en lui-même et ne doutait plus de la victoire finale. Certains commentateurs attribuent cette vivacité à la poursuite de l’aide des Russes et des Iraniens, ces derniers ayant même été surpris à combattre sur le terrain et aidant les forces du pouvoir (kuwwat al-niddam) à avoir un réseau de communications protégées.

     

    Quant aux Russes, ils continuent à fournir armes et munitions tout en faisant semblant de tenter d’apporter une issue pacifique à la crise. Or on dépasse le 70.000 morts sans compter les disparus, les blessés et les prisonniers…

     

    En fait l’opposition n’est pas unifiée. ON raconte même que des bandes de délinquants auraient vendu leur équipement militaire au plus offrant, parfois même aux forces du régime. Grande question : comment Bachar paie t il ses armes et surtout ses soldats ? On dit qu’il a exfiltré de grandes quantités d’argent vers des paradis fiscaux (Dubaï et autres)… Mais cela reste un mystère.

     

    En tout état de cause, depuis quelques jours on se demande si les insurgés vont avoir raison de Bachar dont les troupes regagnent du terrain. On comprend aussi les Occidentaux qui se refusent à fournir des armes sophistiquées craignant qu’elle n’aboutissent  en de très mauvaises mains..

  • Stéphane Hessel, un personnage controversé

    Stéphane Hessel, un personnage controversé.

     

    Lorsqu’on a reçu une éducation éthico-religieuse dès son plus jeune âge, et que cet enseignement nous a été rappelé chaque jour que D- fait, une fois qu’on a atteint l’âge de raison, on ne peut plus s’en défaire ni, simplement se refaire. J’ai donc longuement pesé le pour et le contre avant de prendre la plume pour parler d’un homme qui n’est plus et qui a autant d’admirateurs inconditionnels que d’implacables censeurs.

    Les règles biblico-talmudiques concernant la manière de parler d’un défunt sont très claires : deux péricopes lues le samedi matin à la synagogue sont parfois réunies et connaissent une lecture continue alors qu’en principes, les deux textes en question sont lus successivement. La première péricope commence par les mots Aharé mot (après la mort) et la seconde par Qedoshim (saints). Comme il n y a pas de copule en hébreu, on lit ainsi la phrase obtenue : aharé mot qedoshim : une fois qu’on est mort on est saint, c’est-à-dire on devient intouchable, quels que soient les controverses et les agissements de sa vie terrestre…

    Or, Stéphane Hessel est, comme chacun sait, né dans une famille juive originaire d’Allemagne. Raison de plus pour lui appliquer la règle, même s’il n’a pas toujours fait preuve d’un grand discernement et d’une certaine mesure dans ses jugements à l’emporte-pièce et ses condamnations péremptoires dans certains sujets. nous pensons notamment à Israël qu’il accablait de ses critiques tout en couvrant d’éloges les Palestiniens. Certes, je ne suis pas de ceux qui accablent les uns et trouvent toujours des excuses aux autres, et je pense que comme tout pays, Israël peut être critiqué, à condition, toutefois, de tenir la balance égale entre les deux parties.

    Pour rester fidèle aux principes évoqués plus haut, je n’en dirai guère plus et entends me concentrer sur le livret qui a fait son quart d’heure de gloire, le fameux pamphlet Indignez vous. Tout le monde en a parlé, même un de mes amis, un éminent représentant du corps diplomatique allemand a jugé bon d’attirer mon attention sur ce texte de 32 pages qui a fait le tour du monde.

    Et que dit l’auteur dans ce texte ? Pas grand chose, en vérité, il rappelle dans une langue sobre et accessible à tous que les êtres humains que nous sommes ne devraient pas tout accepter ni abdiquer devant des forces apparemment imbattables et indéfrisables.  Ce fut surtout un formidable déploiement de la communication stratégique qui a fait vendre ce livret comme des petits pains… Il est intéressant de voir si l’on se souviendra du livre et de son auteur dans moins d’un an.

    Le seul hommage à rendre à la mémoire de cet homme doit l’être au résistant qu’il fut.

    Pour le reste, comme le recommande un principe talmudique, on ne débat pas avec un lion mort. Pour quelle raison ? Mais parce qu’il ne peut plus se défendre et que la mort conduit à l’extinction de toutes les critiques. Même les plus fondées.

     

    Maurice-Ruben Hayoun

    In Tribune de Genève du  8 mars 2013

  • Le film sur les gardiens d'Israël, le Shin Beth, diffusé par ARTE.

    Le film  sur les gardiens d’Israël, le Shin Beth, diffusé par Arte

     

    Le documentaire diffusé hier soir par Arte à une heure de grande écouté et annoncé depuis des jours et des jours à grand renfort de publicité (dans la presse écrite et télévisuelle et même à la radio) est instructif à au moins deux égards :

     

    a)   il montre combien la communication peut peser sur les choix des gens : je connais des personnes qui ont déplacé des réunions ou des invitations entre amis à la seule fin de suivre ce documentaire chez eux. Et de pouvoir s’en imprégner, pensant qu’il adoptait une position impartiale entre les différents protagonistes.

    b)   Il montre aussi que certains cinéastes ou écrivains ou vidéastes israéliens sont prêts à orienter leurs productions dans un sens nettement hostile à la politique de leur pays afin de recueillir la faveur de l’opinion internationale.  Un grand écrivain israélien, nobélisable et dont j’apprécie les ouvrages, s’est tout récemment livré à cet exercice à Paris. On peut les comprendre sans nécessairement les approuver car, à leurs yeux, c’est l’unique façon de paraître et de rompre le douloureux isolement sont souffre (injustement) leur pays.

     

    Venons en à présent à l’analyse la plus objective possible du contenu de ce film et décryptons le message qu’il véhicule  de manière manifeste ou de façon insinuante.

     

    Il faut d’abord reconnaître que c’est l’une des premières tentatives de rendre compte d’un sujet plutôt opaque, le maintien de la sécurité de tout un pays dont l’existence est menacée à chaque instant depuis le jour de sa naissance et qui ne peut compter que sur l’aide de D- et sur ses propres forces.

     

    C’était donc une idée intéressante d’interviewer quatre anciens chefs des services de sécurité intérieure, le fameux Shin Beth (les initiales de Shéruté Bittahon : services de sécurité), une sorte de FBI israélien aux compétences largement étendues puisque la survie de tout le pays en dépend. Mais le choix même des personnalités interrogées, quatre anciens chefs du Shin Beth dont certains étaient de véritables gauchistes  (du propre aveu de l’un d’eux) laisse planer quelque doute sur l’impartialité de ce documentaire… On a eu droit à de véritables introspections d’hommes qui se penchaient sur leur passé, ressassé ce qu’il faut bien appeler des remords, bref porté leur cœur en bandoulière… C’est tout à leur honneur, mais est ce bien ce qui est attendu de ces maîtres-espions ?

     

    Les interrogations, les regrets, voire les remords de certains de ces anciens maîtres-espions laissent pantois : que viennent faire ici des considérations d’ordre philosophique sur le droit ou non de mettre des terroristes menaçants hors d’état de nuire ? Si l’on n’est pas fait pour ce genre de travail, on n’accepte pas le poste. Si l’on n’a pas réussi à prévenir un attentat sanglant (et je ne lance la pierre à personne) et que votre conscience vous incite à présenter votre démission, c’est tout à votre honneur d’avoir de tels états d’âme, des scrupules, bref d’être une personne sensible, mais alors êtes vous fait pour ce job ? Sans même rappeler que les terroristes ne se posent pas de telles questions… Et qu’Israël est contraint de défendre.

     

    Pas une fois l’auteur de ce documentaire n’a tenté de rétablir l’équilibre entre les diverses opinions. Il n’a fait la part belle qu’à ceux qui se livraient à l’introspection et regrettaient un peu ou beaucoup les ordres donnés. Il y avait aussi, en filigrane, cette idée qu’Israël n’est pas un pays qui a une grande armée et un service de cotre espionnage très efficace, mais l’inverse : une armée et des service qui ont tout un pays, le dominent et n’en font qu’à leur tête… Mais si tel était le cas pourquoi n’ay a at il jamais eu de coup d’état militaire ? Certes, une grande partie des premiers ministres de ce pays sont d’anciens généraux, mais cela s’explique par la conscription et par le caractère populaire de Tsahal qui est une armée de citoyens. Et Israël n’est jamais devenu une nation soldatique.

     

    Il est vrai que la situation de ce pays est unique, c’est le seul pays au monde à voir son existence contestée par tous ses voisins et dont certains soutiennent, depuis des décennies, qu’il a spolié leurs terres, chassé ses habitants alors que la Bible, soutenue par les fouilles archéologiques, prouve le contraire… Je me souviens dun vieux maître en Sorbonne qui me disait que si Israël devait rendre Jérusalem à quelqu’un, ce serait aux… Jébuséens et à nul autre. L’humour de cette phrase ne doit pas occulter la finesse de l’analyse.

     

    Nous sommes pour la liberté d’opinion, de jugement, d’expression et pour l’autonomie de la création artistique et culturelle. Israël est, D- merci, le seul pays de la région où les élections sont libres, où le pouvoir change de mains à chaque élection et où les principes de l’état de droit sont inentamés (medinat hok). Mais c’est aussi un pays extrêmement isolé, en butte aux critiques et aux préjugés alors que ses dirigeants, de droite comme de gauche, sont soumis à un ostracisme unique au monde.

     

    Nul n’est insensible aux souffrances humaines, notamment des Palestiniens et je rappelle que c’est souvent à Tel Aviv que l’on manifeste lorsque ces mêmes régimes arabes ou musulmans martyrisent leurs peuples.

     

    L’auteur de ce documentaire est visiblement allé trop loin lorsqu’il a évoqué les attaques excessives d’un grand scientifique israélien d’origine germanique qui s’est livré à des comparaisons déplacés (unheilige Vergleiche) entre Israël et des régimes honnis. Je rappelle aussi que même un homme de paix comme le Premier Ministre Rabin a menacé de boycotter  la cérémonie de remise du Prix Israël (Pras Israël) si ce chimiste devait en être le lauréat. Une telle réserve de la part d’un homme comme Rabin suffit à mes yeux, même si cet éminent scientifique que j’avais rencontré un jour ç Genève lors d’un colloque, a exposé des vues très intéressantes sur la pensée de Maimonide.

     

    Il y aurait encore tant de choses à dire sur ce documentaire qui a aussi le mérite d’exister et de nous informer, le seule problème est quil eût fallu être moins partiel et surtout moins partial. Emettons le vœu que son auteur puisse approfondir le sujet le traiter de manière plus équilibrée, sans nécessairement mettre en avant ses propres présupposés politiques.

    Depuis au moins le VIIIe siècle avant notre ère, les prophètes d’Israël qui ont été les concepteurs de l’humanité historique (contrairement aux Grecs qui considéraient que l’humanité civilisée s’arrêtait aux portes d’Athènes) ont appelé de leurs vœux et de leurs feux l’instauration de la paix. Et parfois ils ont même dit : shalom, shalom we eyn shalom.  Paix, Paix, mais pas de paix

     

    Mais la paix finira bien par s’imposer un jour que nous espérons proche. C’e fut aussi le vœu du Psalmiste= Que D- donne à son peuple la puissance, que D- bénisse son peuple par la paix (ha-Shem ‘oz le ammo ytten ha-Shem yevarekh et ammo ba shalom.

     

    Maurice)Ruben

    In Tribune de Genève du 6 mars 2013