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  • Ni droite ni gauche, retour au paradigme platonicien?

    Ni droite, ni gauche, les dessous de la crise brésilienne. Retour vers l’idéal platonicien du philosophe-homme s’Etat ?

     

    La crise brésilienne qui n’est pas prête de s’arrêter ne manquera pas d’être riche en enseignements. Les manifestants, tous étudiants ou membres de la classe moyenne éduquée et cultivée, auxquels se sont hélas mêlés des bandes de casseurs et de pilleurs, viennent de dénoncer le régime politique quel qu’il soit, de droite ou de gauche. C’est bien la première fois qu’un pays qui compte parmi les plus prometteurs aujourd’hui et qu’on nomme les pays émergents, remet en question de manière globale le régime politique en général. C’est rarissime et cela vaut la peine d’être souligné.

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  • Le Président Hollande au Qatar

    Le président François Hollande au Qatar

    Depuis quelques années on assiste à un développement sans cesse accru de l’intérêt de la petite monarchie gazière et pétrolière qu’est le Qatar pour la France. On se souvient de l’amitié de l’ancien président Sarkozy pour cette petite enclave de stabilité relative au sein d’un Proche Orient très mouvementé. L’émir fut l’invité d’honneur du 14 juillet, il a aussi contribué puissamment à la libération des infirmières bulgares et du médecin palestinien. Il a aussi été l’une des chevilles ouvrières arabes lors de l’élimination du régime de Mouammar Kadhafi. Enfin, il est à la pointe du combat contre le régime syrien pro iranien et pro Hezbollah. Quelle carte de visite pour un pays qui compte une infime portion d’habitants, un tout petit territoire mais une immense fortune qui semble inépuisable.. Au plan politique, on peut suivre les actions du Qatar : monarchie alignée sur la politique des USA qui assurent sa sécurité au sein même du pays, il a tout intérêt à neutraliser le régime syrien et son affidé libanais qui menacent la paix régionale et constituent un obstacle tenace sur la voie de la pacification des relations avec Israël. Mais pour le reste, même si l’on est un fin talmudiste, on a du mal à suivre les méandres de cette politique tous azimuts.  … Et quand je parle de toutes ces acquisitions sur place, je n’omets pas le PSG et la coupable mansuétude des pouvoirs publics qui ont permis la fête du PSG sur l’esplanade du Trocadéro, qui a d’ailleurs conduit à d’incroyables émeutes suivies de terribles dévastations sur les plus belles avenues de Paris… Le tout, tout en connaissant les risques mais en redoutant de dire non à un ami puissant mais devenu embarrassant. Et voilà que le président Hollande se rend dans ce pays et y reste deux jours entiers ! Certes, il y a des marchés financiers à conclure, des ventes à promouvoir. Mais tout de même… La seule justification diplomatique que j’entrevois dans ce voyage est la rencontre à Doha des ministres des affaires étrangères pour discuter de la Syrie. Cela pourrait déboucher sur des progrès, surtout si l’on alimente en armes modernes et en munitions les insurgés syriens. Après il faudra scruter à la loupe les relations avec ce petit pays dont le chef à trois épouses et pas moins de vingt-quatre descendants.

    Maurice-Ruben Hayoun

    In Tribune de Genève du 22 juin 2013

  • Que se passe-t-il au Brésil?

    Que se passe-t-il au Brésil ?

    Depuis quelques jours rien ne va plus au Brésil pourtant gouverné depuis plus de dix ans par le parti des travailleurs. Ce pays émergent qui dispose de grandes richesses et de grandes réservés d’énergie fossile s’est lancé de manière inconsidéré dans une course désordonné vers le développement, oubliant au passage les revendications légitimes du peuple et misant tout sur une illusoire grandeur de leur pays sur la scène internationale. Les autorités du pays se vantaient d’avoir su attirer vers le Brésil de grandes compétitions internationales et voici que ces projets pharaoniques obèrent gravement les finances publiques. Parallèlement à cela, les classes moyennes constatent avec fureur que leur pouvoir d’achat baisse, que les dépenses sociales sont rabotées au profit de grands investissements de prestige. Les gens n’ont pas tort mais ils ne sont pas organisés et je ne parierai pas beaucoup sur leur longévité. A cela, les manifestants répondent qu’ile ne font plus confiance aux partis politiques qui privilégient le bien-être de leurs cadres par rapport au reste lé population, à savoir l’écrasante majorité des Brésiliens. Et il y aussi la corruption, des gares qui ne sont pas achevées, des équipements sociaux qui restent en plan, etc. Mais ce qui est à la fois étonnant et inquiétant, c’est cette génération spontanée des manifestations qui dépassent désormais le million et viennent d’enregistrer leur première victime. La petit augmentation du prix des transport, suspendue depuis, n’explique pas tout, elle n’est que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Le mal est fait, cela n’a fait que catalysé le mécontentement qui grondait depuis fort longtemps. La socio-culture des manifestants n’a rien à voir avec des casseurs ni avec des déclassés. Il s’agit d’étudiants, d’ouvriers et même de cadres, plutôt bien intégrés. La crise brésilienne fera école : elle montre que les classes politiques n’ont plus prise sur les masses et que le mécontentement peut éclater comme un orage dans un ciel bleu.