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Il faut soutenir l’armée égyptienne, libératrice du joug de l’islamisme
Je viens d’entendre Mohammed el Barada’i dire que si l ‘armée est intervenue, c’est au nom du peuple. Pour nous autres Suisses, Français et Européens en général, cela est difficile à comprendre, à voir dans la garde prétorienne du régime un rempart de la démocratie, mais dans certains , c’est ainsi. Et vous savez lesquels : on ne peut pas leur imposer notre type de démocratie.
Pour nous, la place de l’armée est dans les casernes et aux frontières, elle n’intervient pas dans le jeu politique, c’est la grande muette, on n’a pas le droit de faire grève et elle obéit aux ordres. Dans un pays comme l’Egypte, le président est toujours issu des rangs des forces armées, seul corps organisé et discipliné du pays. Voyez l’Algérie, la Tunisie de Ben Ali, l’Egypte, le Syrie, l’Irak, pas d’exception à cette règle, même les émirats du golfe ont une ossature militaire.
Donc, il ne faut pas s’étonner que la démocratie dans certains pays doive s’accommoder d’autres pouvoirs qui lui sont intrinsèquement étrangers. Il n’y a pas dans ces pays une réelle culture démocratique remontant à des temps anciens. Aucun autre corps social n’aurait pu faire barrage à l’accaparement de tous les pouvoirs par M. Morsi. Il n y avait que l’armée ; cetes, celle-ci a défendu ses intérêts car elle est le premier facteur économique dans le pays. Connaissez vous la blague (nokta) de la rue égyptienne : quel est le point commun entre votre chemise, votre voiture et votre téléviseur en Egypte ? Tous sont fabriqués dans usines appartenant à l’armée…
Une réserve, toutefois : M. El Barad’i a des sentiments mêlés à l’égard d’Israël et tout le monde n’a pas gardé d’excellents souvenirs du temps où il dirigeait l’AIEA dans le cadre de la crise iranienne… Gageons que ses nouveaux maîtres sauront lui expliquer la feuille de route du pays : paix à l’extérieur et assainissement de l’économie à l’intérieur. Le reste est superflu : l’Egypte doit d’abord songer à nourrir ses enfants.