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  • Egypye, enterrement de la démocratie

    Egypte, l’enterrement de la démocratie… sans tambour ni trompette

    C’est fait, l’Egypte a un nouveau président ou un nouveau pharaon, car si son élection rappelle celle des anciens membres de la nomenlkatura soviétique, ses propres déclarations laissent mal augurer de la suite. En effet, si je résume les propos du nouvel élu rapportés par la presse,  le maréchal-président a dit good-bye à la démocratie, renvoyée, c’est le cas de le dire, ad calendas graecas : au moins vingt-cinq ans, a dit le nouvel élu.

    On peut en tirer de nombreux enseignements. Et en tout premier lieu un constat : tous les peuples, en fonction justement de leur culture et de leur évolution politique, ne peuvent pas prétendre à une part d’adhésion égale aux idéaux démocratiques.. Durant de longues années, une idéologie de gauche a empêché les gens de faire ce constat publiquement au risque d’être traité de réactionnaire. Je me souviens d’un séjour du regretté Philippe Séguin en Tunisie, pays où l’ancien ministre avait vu le jour. Il avait alors dit que le régime jadis en place avait raison de ne pas accorder toutes les libertés généralement en vigueur dans les démocraties occidentales. Il avait alors plaidé pour une adaptation locale des choses. Cette prise de position lui valut de sérieuses prises à parti dès son retour en France. Pourtant, il avait raison.

    Voulez vous d’autres exemples ? Regardez les élections présidentielles en Syrie et en Algérie ! L’Egypte n’a fait que leur emboîter le pas. Regardez ce qui se passe en Libye où la partition menace et où la Cyrénaïque vit sa vie sans se soucier de ce qui se passe ailleurs dans le pays…

    Mais la question qui se pose est la suivante : que devons faire avec l’Egypte ? Quelle attitude adopter à son égard ? Il faut tenir compte de la valeur et du poids stratégiques de ce pays, le plus important du monde arabo-musulman. Et là encore les USA se trompent en malmenant le pouvoir actuel et en ayant parlé de coup d’état militaire contre Mohammed Morsi. Les Egyptiens l’ont très mal vécu. Ils se sont alors tournés vers d’autres alliés des USA, les plus arriérés, les plus conservateurs, l’Arabie Saoudite, mais aussi les plus riches qui leur ont généreusement accordé leur aide en milliards de dollars.

    Pour la stabilité et la paix dans la région, l’apport de l’Egypte n’est pas crucial, il est vital. Tant que le pays du Nil se range du côté de la paix et de la stabilité, il n y a pas d’inquiétude à se faire, mais si la situation venait à changer, le pire serait à craindre. Il nous faut ménager le régime actuel, travailler avec lui et l’aider à surmonter ses difficultés.

    Le seul problème et il est de taille est le risque d’instabilité intérieure. Le président Al-Sissi a lancé une lutte à mort contre les Frères musulmans qu’il accuse, à tort ou à raison, d’avoir cherché à l’assassiner. Et depuis des mois, on constate de nombreux attentats contre les forces de l’ordre.

    Pourquoi donc le peuple d’Egypte a t il accordé sa confiance à un parti islamiste dès que la liberté de s’exprimer lui fut donnée ? C’est tout le problème. Et le maréchal-président l’a très compris.

  • Au centre de notre vie; le ballon rond ou la prière?

    Que trouve-t-on au centre de notre vie, le ballon rond ou la prière ?

    L’approche de l’été, la commémoration du Débarquement, l’imminence de la coupe du monde du football et la belle prière des trois grands monothéismes au Vatican nous permettent de nous interroger sur la marche de notre monde et le sens qu’il entend donner à notre vie : où allons nous ? Que faisons nous ? Qui contrôle ce qui se passe, ou devrais-je dire, ce que nous faisons, si cela a encore du sens…

    Au cours des trois derniers jours, on a l’impression d’avoir vécu une parenthèse savamment orchestrée et subtilement mise en scène : une noble dame, plus très jeunes, avançant à petits pas dans les rues de Paris ou prononçant un savoureux discours dans la langue de Molière alors qu’elle avait dit ses tout premiers mots dans la langue de Shakespeare, des vétérans de la dernière guerre évoquant leurs souvenirs d’une voix chevrotante, et dès demain le brusque retour à la retour, sans amortisseur ni remède anti-choc : ai je besoin d’en donner la liste détaillée ? Non point.

    Ce qui m’a incité à partager avec vous ses sombres considérations, n’est autre que le constat suivant : la grande disparité de traitement, à la télévision et à la radio, entre l’absence de deux joueurs français à la coupe du monde de football, et la grande prière qui aura lieu au Vatican ce soir ! On a certes parlé de cette rencontre au grand caractère spirituel mais les minutes qui lui sont consacrées sont sans commune mesure avec les heures cumulées des reportages portant sur des hommes dont l’unique mérite est de marquer des buts sur un terrain de foot et que le vide sidéral de notre vie morale et culturelle a propulsé vers les sommets : quels sont les idoles des jeunes, de nos enfants, aujourd’hui ? Ce ne sont ni Spinoza, ni Levinas, ni Sartre, ni Heidegger ni Socrate, ni même Platon, mais des gens qu’une ancienne ministre de la jeunesse et des sports avait jadis justement qualifiés de «caïds immatures des cités…» Il n’est pas exagéré de parler d’une véritable déchéance morale .

    Comment expliquer cette désaffection de la jeunesse pour les vraies valeurs ? Comment en parler sans ennuyer, sans passer pour un ringard, un pisse-vinaigre (pardon pour cet égard de langage, faute d’équivalent à la charge évocatrice comparable), un décalé, un paumé ? On ne peut pas rejeter la faute exclusivement sur la presse même si sa responsabilité dans cette affaire est très lourde. En fait, c’est une crise civilisationnelle contre laquelle les armes de la religion, de la philosophie et de la littérature s’avèrent impuissantes.  Quelle est la personne aujourd’hui que vous pourriez citer en exemple à vos enfants et qui ne soit ni un acteur, ni un sportif, ni une danseuse ? Regardez comment ces gens qui gagnent des millions et souvent s’expatrient afin de ne pas payer d’impôts, s’expriment à la télévision ? Et pourtant ce sont eux qui toujours font recette…

    Je comprends fort bien que les gens aient besoin de s’amuser et de se détendre. On ne peut pas s’abîmer constamment dans le travail, la recherche et la méditation. Mais il faut un équilibre que nous avons perdu depuis longtemps. Cela ne sert à rien de stigmatiser cette course désordonnée vers le bonheur économique et matériel alors que les chômeurs se comptent par millions et que des ministres, français notamment, parlent de réduire ou de supprimer certaines aides et minima sociaux… La crise économique a dégénéré en crise morale. C’est la une chose bien plus grave. Plus personne ne croit en la politique ni aux politiques, pourtant dans la vie d’aujourd’hui, ce sont eux qui déterminent tout. C’est-à-dire notre vie quotidienne.

    J’ignore la bonne solution, je crois, cependant, que l’ancien moule s’est brisé, qu’il faut réfléchir autrement et songer à des solutions absolument nouvelles. De plus en plus de gens vont passer du régime actif à celui de la retraite, tout en étant en bonne santé et en regorgeant d’énergie. Que faire pour assurer à ces futurs dizaines de millions d’inactifs une vie normale et décente, alors qu’ils peuvent encore travailler, quand ils le souhaitent, encore au moins une bonne quinzaine d’années ?

    Je ne crois pas à la pertinence de la fameuse phrase attribuée à André Malraux et répétée en tout lieu ad nauseam : la religion et la spiritualité ne réussiront pas à s’imposer d’elles-mêmes. Y croire, c’est s’imaginer qu’on reviendra un jour sur la libéralisation des mœurs et la permissivité. C’est trop tard, les robes longues ne sortent aujourd’hui des penderies que pour les grandes soirées de gala…

    Comment voulez vous que les gens s’intéressent à une prière collective des monothéistes ce soir alors qu’au même moment, ou peu après, se déroulera ce match de football que des millions de gens attendent avec impatience ? On signale qu’il ne reste plus aucune place dans le stade Pierre Mauroy de Lille…

    Cela se passe de commentaire.

  • La France entre le déni et le rêve

    La France entre le déni et le rêve………

    Les peuples ont une psychologie bien à eux. Ils ne veulent pas connaître la vérité, surtout lorsqu’elle est plutôt désespérante. C’est le cas de la France d’aujourd’hui dans l’espoir que celle de demain saura se sortir d ‘affaire et réaliser de vraies performances économiques.

    Prenons quelques exemples pour caractériser ce désarroi que même un été chaud et ensoleillé ne saura dissiper, hélas : la défection d’un joueur au football, certes remarquable au plan professionnel, même s’il n’a pas toujours irréprochable sur le reste, occupe la plume de tous les commentateurs ! Rendez vous compte alors que des problèmes graves se présentent, voilà de quoi on parle ! A cause d’une lombalgie d’un joueur qui a mal supporté son éviction d’un prix mondial de football (on lui souhaite du fond du cœur un prompt rétablissement) la France risque de faire une mauvaise performance au Brésil ! Et j’en passe : la plupart des manchettes des journaux titrent là-dessus. Que faire ? Rien car c’est ainsi.

    Mais ce qui est encore plus frappant, c’est la façon dont on détourne l’attention des gens des vrais problèmes. On met en avant la percée diplomatique et les quelques mots échangés entre le président US et son homologue russe. Mais en réalité, la France ne sera nullement associée à quelque règlement que ce soit, et, de plus, on ne voit pas comment les choses pourraient s’arranger, puisque Poutine a annexé la Crimée et Obama parle de nouvelles sanctions encore plus dures contre la Russie.

    Que reste –t-il à la France ? La reine Elizabeth II qui n’a pas vraiment l’intention de céder sa place à son fils le prince Charles et qui effectue une interminable visite à Paris. C’est très bien mais dans l’intervalle, les décisions à prendre peinent à venir. Les problèmes de la première banque française avec la justice US, la situation à l’UMP et au PS, la crise du chômage, le fronde des députés de la majorité, etc…

    Je comprends que l’on parle de la finale de la coupe de tennis à Roland Garros, de la coupe du monde du football au Brésil, du 14 juillet et du tour de France.

    Mais la France et les Français, on en parle quand ?