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  • Texte de Franz ROSENZWEIG, présenté sommairement par MR Hayoun

     

    Présentation du texte de Franz Rosenzweig, intitulé Trop de livres……

    Le texte de Rosenzweig dont nous offrons la première traduction en langue française, fut écrit en 1920 par son auteur, trois ans après son cri d’alarme, présentée en guise de lettre ouverte à Hermann Cohen, rédigé en 1917, Il est grand temps…

    Comme dans les autres textes que j’ai traduits de l’allemand et publiés ici même, Rosenzweig prend comme point de départ un passage biblique, en l’occurrence Ecclésiaste 12 ;12 qui déplore l’abondance insensée de livres..

    Dans les premières lignes du présent texte, Rosenzweig signale que ce premier texte, adressé à Cohen, n’a pas abouti, que Cohen est mort l’année suivante et que les buts que les deux hommes s’étaient assignés avaient pris la mauvaise direction.

    Partant, Rosenzweig se livre à une critique de ce qui ne va pas dans l’ancienne Science du judaïsme qui s’occupe plus de l’érudition que de la vie. En d’autres termes, on multiplie les études et les livres sur le judaïsme, sans se préoccuper de savoir si celui-ci est encore vivant. Et delà, Rosenzweig en vient à exposer ses propres idées sur la situation : il faut réinsérer de la vie, de la vitalité dans le judaïsme. La science du judaïsme ne peut être dispensatrice de vie et vivifiante que si le judaïsme n’est pas mort.

    Rosenzweig veut faire naître un homme juif qui soit à la fois un homme comme les autres, et un juif conscient de ses origines et de ses obligations spécifiques. N’oublions pas que moins de deux ans après ce texte, Rosenzweig va fonder son Institut libre d’études Juives (Freies jüdisches Lehrhaus) à Francfort sur le Main.

    Ce petit texte de Rosenzweig est presque séminal, on y trouve des idées développées dans l’Etoile de la rédemption qui ne sera publiée qu’en 1921. L’œuvre de cet auteur se présente de manière assez curieuse : il y a l’œuvre maîtresse, l’Etoile de la rédemption, écrite dans les tranchées des Balkans en près de six mois dans un élan de fièvre géniale et à côté une série de textes plus courts mais tout aussi vigoureux, comme ceux que les lecteurs de JForum ont pu lire ici même.

    Rosenzweig suit une voie qui lui est propre : juif pratiquant, il ne se reconnaît pas dans l’orthodoxie ni la néo orthodoxie qui ont séparé le juif d’un autre juif. Attaché à Erets Israël, il critique l’idéologie sioniste qui mise tout sur l’aspect politique. Il se veut juif et allemand ( il dit que le et, en allemand und n’a pas trop d’importance…) sans croire en la symbiose judéo-allemande . Enfin, il se reconnaît dans la philosophie de Hermann Cohen sans adhérer à son idéalisme.

    Enfin, Rosenzweig se présente ici comme un véritable éducateur, un pédagogue de son peuple. Le drame est que cet homme a été, dès 1922, victime d’une grave maladie neuro-dégénérative qui le priva de l’usage de la parole après avoir paralysé tous ses muscles. Et pourtant, que n’a t il écrit malgré son mal, avec l’aide de sa dévouée épouse.

    Il quitta ce monde en décembre 1929, laissant une veuve éplorée et un enfant de 7 ans. A ses obsèques, ce furent trois de ses amis qui récitèrent le kaddish tandis que Martin Buber, l’ami et le confident, récita le Psaume 74.

  • L'OTAN doit absolument contrecarrer les menées de Poutine en Ukraine

    L’OTAN doit absolument contrecarrer les menées de Poutine en Ukraine

    Ce qui se passe aujourd’hui dans l’est de l’Ukraine ne présage rien de bon. Vladimir Poutine, acculé au plan intérieur, avec une économie en pleine régression, veut terroriser les anciens satellites de la défunte URSS pour reconstituer un glacis, comparable à celui qui a ruiné l’Europe dans son ensemble pendant 70 ans. Ce qui se passe en Ukraine est inacceptable et le secrétaire général de l’OTAN, mieux que celui de l’ONU qui devrait tout de même quitter son poste un jour prochain, a raison de dire qu’il s’opposer aux menées terroristes de V. Poutine, les armes à la main.

    Aujourd’hui, la Russie ne se cache même plus. Ses commando parachutistes opèrent au grand jour en Ukraine et les chars russes ont été filmés par des satellites espions de l’OTAN. Il faut réagir. Certes, les sanctions commencent à produire leur effet, mais il faut aller plus vite et plus loin. On peut espérer que les oligarques russes, voyant que Poutine ne défend plus leurs intérêts, finissent par se liguer contre lui pour le renverser. C’est possible mais reste très aléatoire car Poutine connaît son monde et a dû prendre ses précautions. Et puis il sait pincer la corde bien tendue du nationalisme russe. Il y a quelques jours, il a osé une comparaison avec le siège de Leningrad pour les troupes nazies… C’est dire que cet homme ne reculera devant rien.

    Il faut dire qu’il est confronté à un défi de taille. En Europe, on a un peu oublié ce que représentait l’Ukraine pour l’ancienne URS et, partant, pour la Russie d’aujourd’hui. En plus de la Crimée, désormais annexée, et qui représente le port utilisable durant toute l’année, Kiev a toujours été le grenier à blé de la Russie. Voir cet ancien allié rejoindre le camp européen et en fin de compte, les rangs de l’OTAN, représente aux yeux de Poutine un danger inacceptable. C’est toute la géostratégie du pays qui est remise en question. M. Poutine avait déjà puni la Géorgie pour ses choix pro-occidentaux : il y a encouragé des visées séparatistes, et il en fait de même avec l’Ukraine. La menace est claire : vous rejoignez le camp adverse, eh bien, vous le paierez très cher. Mais ce qui est nouveau dans le cas de l’Ukraine, ce sont les milliers de morts qui s’accumulent chaque jour et la destruction de villes entières.

    Livrés à eux mêmes, les séparatistes n’auraient jamais réussi à faire reculer l’armée ukrainienne.

    Cette situation exige une riposte armée de l’OTAN. Je ne puis réprimer un sourire quand j’entends l’actuel secrétaire général de l’ONU dire qu’il faut régler ce conflit par la voie diplomatique : un agresseur rentre chez vous, casse tout, provoque des milliers de morts… et vous, vous acceptez de parler avec lui… Incroyable !

    Dans ce cas, est il étonnant que les contingents de l’ONU sur le Golan aient détalé comme des lapins devant l’avancée des assaillants de l’Etat islamique et d’al Nosra ? Ces soi disant soldats se sont laissés encercler alors qu’ils avaient de quoi se défendre. Il a fallu en exfiltrer un certain nombre nuitamment… Comment voulez vous qu’on fasse encore confiance à l’ONU ? Il y a eu un peu plus de 2000 morts à Gaza et l’on parle de crimes de guerre et de cours de justice pénale internationale, alors qu’en Syrie on en dénombre plus de 200.000… Sans même parler de ce que fait l’Etat Islamique dans cette même Syrie et en Irak où les minorités chrétienne et yazidi paient un si lourd tribut dans une indifférence quais générale.

    Je n’ose imaginer ce qui arriverait à Israël si, par grand malheur, la fortune devait être défavorable à Tsahal ? Qu’à Dieu ne plaise trois fois. Le monde entier présentera ses condoléances laissant le peuple se retrouver seul à enterrer ses morts.

    Il faut aider l’Ukraine à sauver son intégrité territoriale. Mais comment voulez vous que Poutine recule (alors qu’il est seul contre tous) lorsque le Pr Obama dit urbi et orbi qu’il ne veut pas de confrontation armée ?

  • Franz Rosenzweig, Bildung und kein Ende, traduit et annoté par Maurice Ruben HAYOUN

    Bildung und kein Ende (Franz ROSENZWEIG,1920): Ecrire à l’infini[1]

         Ecclésiaste 12,12: Faire des livres en grand nombre serait sans fin

    Ce que je souhaite pour régler le problème de l’éducation juive actuellement et plus particulièrement pour fonder un institut  d’enseignement populaire

                                                                                                          A Edouard Strauß

                        «Les souhaits sont les messagers de la confiance»:

    Trois années[2] se sont écoulées depuis mon cri d’alarme, adressé à notre grand maître, Hermann Cohen, disparu depuis, pour lui dire qu’il était grand temps de prendre des mesures radicales en faveur de l’éducation juive sur le sol allemand; et je concluais mon appel par ces termes: Le problème de l’éducation juive à tous les niveaux et sous toutes ses formes, telle  est la question vitale du judaïsme de notre temps.  Mais voilà, ce temps-là est passé mais le problème demeure. La situation exige qu’on agisse, elle l’exige plus que jamais. Il ne suffit pas de semer les graines dans l’espoir qu’elles germeront peut-être un jour et donneront des fruits dans un avenir lointain. Aujourd’hui, le besoin se fait sentir de manière pressante et c’est aujourd’hui qu’il faut trouver le remède. Il n’est pas question d’opter pour une thérapie faite de contournements artificiels.

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