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  • La crise de la Ligue arabe : un torunant ?

    La crise de la Ligue arabe : un torunant ?

    Le secrétaire de la Ligue arabe dont le siège se trouve au Caire vient d’annoncer qu’il ne solliciterait pas le renouvellement de son mandat au mois de juillet. En soi, ce n’est pas si grave mais cela pose un problème qui l’est : à quoi sert cette Ligue qui connut de belles heures il y plusieurs décennies et qui dictait la politique des Arabes à l’égard d’Israël ?

    La décision de l’actuel secrétaire général démissionnaire est le résultat d’une situation catastrophique, la ligue est en lambeaux, ses membres se font la guerre ou s’entredéchirent dans des confrontations régionales particulièrement sanguinaires. Faisons un bref récapitulatif : l’Arabie saoudite, principal bailleur de fonds pilonne le Yémen chaque jour que Dieu fait et soutient par ailleurs certains groupes armés en Syrie qui ont juré de destituer Bachar. Cette même Arabie est intervenue massivement contre Bahreïn où elle suspectait la main de Téhéran qui, certes, n’est pas arabe mais demeure proche du giron de l’islam. On apprend aussi que Riyad qui voulait redonner des couleurs à l’armée libanaise suspend, voire annule, un contrat d’armes de plusieurs milliards avec la France au motif que le Hezbollah, milice libanaise pro iranienne, pèse trop lourdement sur la politique intérieure du pays du Cèdre…

    On comprend mieux le désarroi des dirigeants de la Ligue arabe qui n’arrive même plus à faire entendre raison à ses propres membres…

    Et ce n’est pas fini : regardez ce qui se passe en Tunisie où le marasme économique fit des ravages et où le terrorisme prospère sur un humus particulièrement nourrissant.

    Devons nous reparler de la Syrie qui est un immense champ de ruines avec près de 300.000 morts ? Et l’Egypte où les attentats ne cessent pas, tant au Caire que dans le Sinaï… Et la Libye où l’Etat Islamique tente de prendre pied, ce qui pousse les USA, la Grande Bretagne et la France à agir en envoyant des éléments des forces spéciales… A Gaza, le Hamas contrôle avec une poigne de fer plus d’un million de Palestiniens qui vivent dans des conditions difficiles en raison de la corruption des dirigeants et du chômage du peuple.

    Est ce que les choses se présentent mieux en Irak ? Non point. La seconde ville du pays est toujours occupée par l’EI, Mossoul, et elle ne sera jamais reconquise sans le concours décisif des puissances occidentales !

    On comprend que le poste de secrétaire général de la Ligue arabe soit intenable puisqu’il a échoué dans sa mission. Mais comment s’explique cette déchirure du monde arabo-musulman ?

    En plus de multiples petits facteurs, il en est un qui fournit un très bon principe explicatif : c’est la faute fatale d’appréciation de cette Ligue qui a promu l’Etat d’Israël au sommet de ses préoccupations majeures. Un exemple parlant : les «quatre nons» de Khartoum… On connaît la suite.

    Au lieu de veiller au développement économique et démocratique de l’état de leurs sociétés, au lieu de lutter contre la maladie, l’ignorance et la corruption, les Arabes se sont acharnés à voir en Israël la cause de tous leurs soucis. Le résultat était prévisible : face à un Etat juif prospère, hyper puissant et surtout une démocratie exemplaire, la Ligue a poursuivi sa politique chimérique. Elle a fait croire aux masses arabes qu’Israël devait être chargé de tous les péchés du monde et qu’une fois ce problème réglé, eh bien tout irait mieux pour elles…… Quelle erreur !

    Israël, servant d’exutoire, a aussi servi de paravent à la dictature tyrannique des dirigeants arabes qui ont opprimé leurs peuples, usant jusqu’à la corde de cet argument fallacieux : Israël est un danger pour eux, un danger pour la paix dans la région.

    Un enfant ferait preuve d’une plus grande lucidité ! Mais ne soyons pas pessimiste, comment la Ligue arabe pourrait elle sortir de la crise qui secoue ses fondements ?

    Il lui faut trouver les moyens politiques de promouvoir la démocratie dans tous les états membres. Et ce n’est pas gagné d’avance.

    Mais il existe encore un autre facteur, certes, d’une autre nature mais non négligeable : c’est l’argent, les pétro dollars. Ceux qui avaient, durant des décennies, une conduite arrogante tant ils étaient assis sur un tas d’or, voient leurs rentrées financières fondre comme neige au soleil. L’Algérie en souffre, l’Arabe aussi, qui a dû adopter un budget en déficit, jusques et y compris les Emirats arabes unis. Or, tous ces états achetaient la paix sociale par des redistributions de nature sociale : que va t il se passer à présent que la manne pétrolière s’est tarie, et ne va pas reprendre demain ?

    Vous savez, au début du XXe siècle, le philosophe allemand Franz Rosenzweig (1886-1929) prônait le Nouveau Penser (Das neue Denken) : instiller une dose de théologie dans la spéculation philosophique. Les Arabes devraient prôner enfin une Nouvelle Politique : instiller un dose de démocratie dans la politique des états membres..

    Ce serait alors l’époque messianique.

    Maurice-Ruben HAYOUN

  • François Hollande, sifflé, hué, appelé à démissionner au salon de l’agriculture : le debut de la fin ?

    François Hollande, sifflé, hué, appelé à démissionner au salon de l’agriculture : le debut de la fin ?

    Quel désolant spectacle ! Un président de la République, tout juste revenu d’un long séjour à l’autre bout du monde, qui est presque conspué par des jeunes agriculteurs en colère, lui tournant le dos, revêtus d’un tee-shirt avec l’avertissement suivant : je meurs..

    Les affiches suspendues au-dessus des stands appellent à la démission du président. Un président qui avance entouré d’une nuée de gardes du corps, inaccessible, protégé par des policiers qui le coupent de ceux auxquels il est justement venu rendre visite. Et cela ne fait que commencer puisqu’à neuf heures le public sera admis dans l’enceinte et là le pire est à craindre… Le mieux serait que François Hollande rentre sagement à l’Elysée et abandonne enfin cette technique mitterrandienne consistant à tenter de passer entre les gouttes.

    Sans faire preuve de partialité, j’ai vraiment l’impression que ce n’est plus une manœuvre de journaliste, Fr Hollande a battu des records d’impopularité, il est certain que sa côte de popularité, ou ce qui en reste, va en prendre un coup après ce que nous avons vu sur tous les écrans de télévision…

    Ces scènes ont produit un effet désastreux dont le principal intéressé devrait tirer la leçon. J’exclus un départ immédiat, mais une nouvelle candidature serait suicidaire. En moins de 13 mois, jamais il ne pourra remonter la pente. De tous côtés la colère gronde : l’aéroport des Landes, le mécontentement agricole, le monde salarié dans sa totalité vent debout contre la loi dite El Komry, le chômage, les retraites, les déficits, et je ne parle même plus de la sortie violente et virulente de Martine Aubry…

    Certains vont jusqu’à dire que le bilan destructif de Fr Hollande bat tous les records, il est allé bien au-delà de tous ses prédécesseurs ; hier soir, je suivais une émission politique à la télévision et j’ai entendu de vieux militants socialistes dire que le quinquennat a commencé avec un slogan (mon ennemi c’est la finance) et s’achève avec une loi anti-salarié, digne du XIXe siècle… Et ces vieux militants disaient qu’ils avaient rendu leur carte et ne voteraient plus jamais pour Hollande.

    Il y a donc le feu à l’intérieur et à l’extérieur. Certains instituts envisagent même l’implosion du PS.

    Regardons les choses plus objectivement : il est indéniable que Fr. Hollande pratique une politique en tout point aux antipodes de ce qu’il avait avancé. Il a perdu 4 ans ! Aujourd’hui, il précipite la cadence à des fins personnelles car il songe à se représenter. C’est humain, mais ce serait une erreur lourde de conséquences de sa part car il fera perdre son camp. C’est donc une façon de s’accrocher au pouvoir. Certes, il a fait ce qu’il a pu mais il s’est trompé sur la situation réelle du pays. Il n’a jamais anticipé avant de prendre enfin conscience de l’imminence des problèmes… Dommage.

    Tous les experts dont je ne suis pas sont d’accord pour dire que même au sein de l’exécutif, on se demande qui commande vraiment, qui décide. Valls donne l’impression de s’imposer au président. Cela fait penser à une phrase d’un journaliste US du temps de Nixon et Kissinger. Nixon commande en suggérant tandis que Kissinger suggère en commandant. Or, certains socialistes commencent à se demander s’il ne faudrait pas changer de premier ministre, offert en sacrifice expiatoire à un électorat déçu et en colère. Mais par qui le remplacerait-on ?

    Martien Aubry ? Impossible, elle vient de brûler ses vaisseaux. François Bayrou ? Il refuse de s’embarquer sur le Titanic. Reprendre Jean-Marc Ayrault ? Quel aveu de faiblesse et d’impuissance ?

    La seule alternative est d’envoyer des signaux de non candidature pour 2017. Personne, à l’exception de Dieu (qui ne compte pas en politique), ne pourra recréer des conditions favorables pour les mois qui restent. Le camp présidentiel avait compté sur l’esprit unitaire de janvier où la popularité de Fr Hollande avait repris des couleurs. Hélas, cela n’a pas duré et les vrais problèmes sont toujours là…

    Fr. Hollande devrait cesser de se prendre pour un Mitterrand. Il suffisait de voir les traits crispés de son visage, ce matin même, sa mâchoire serrée et celle de son ministre de l’agriculture pour voir où nous en sommes vraiment.

  • Fin de partie pour François Hollande ?

    Fin de partie pour François Hollande ?

    Cette fois-ci, la guerre est vraiment déclarée. Martine Aubry est sur la ligne de départ, je veux dire sur le sentier de la guerre. Certains socialistes serviles ont cru la contredire en disant qu’elle avait mal digéré sa défaite aux primaires… Du coup, elle exige désormais que François Hollande s’y soumette lui aussi, s’il venait à se présenter pour 2017. Or, précédemment, elle estimait qu’il n’ avait pas, en tant que président sortant, à passer par la case des primaires.

    On s’interroge un peu sur ce couple improbable de l’exécutif : un premier ministre tout en nervosité, réagissant au quart de tour, ne laissant rien passer au point que les frondeurs du PS dénoncent son côté martial, et en face ou à côté un président tout en rondeurs, lent à réagir, arrondissant les angles et laissant retomber les tensions…

    Cette tactique est peut-être bonne quelques fois mais pas en état d’urgence. Le PS est entré dans une phase de décomposition avancée. Fr. Hollande ne s’émeut pas, il n’est pas lié au PS par un mariage catholique, qu’à cela ne tienne, il formera une nouvelle majorité d’idées ou au cas par cas. Mais le problème est que la colère gronde et que certains députés PS menacent même de voter une motion de censure pour faire tomber le gouvernement dont ils abhorrent le chef.

    La goutte d’eau qui a fait déborder le vase et a mis fin à la patience des socialistes n’est autre que cette loi dite Khomri. Des centaines de milliers de personnes ont signé des pétitions contre cette loi.

    Dans certains états majors on pense que Hollande sacrifie les idéaux socialises à son intérêt personnel : comme il veut se représenter à tout prix et qu’il a conditionné sa candidature à la baisse du chômage, il met tout en œuvre pour parvenir à ses fins.

    Le problème est que son départ et sa non-candidature ne sont plus un tabou dans les rangs socialistes ; même le premier secrétaire ne bouge plus. Le PS est vraiment mal en point. Il y a quelques semaines les socialistes se gaussaient des Républicains, aujourd’hui c’est l’inverse.

    Marine Le Pen leur dit merci.