Les méfaits des intermittents du spectacle…
Je connais quelques membres de cette corporation qui ne m’en voudront pas, je l’espère, d’écrire ce papier. Ce qui me déplaît chez eux, même si je reconnais un peu de légitimité à leur lutte, c’est d’empêcher les autres de vivre et de travailler, de perturber les spectacles, d’occuper des théâtres dont celui de l’Odéon ou la Comédie française, bref c’est d’exaspérer la mentalité française des conflits du travail.
Leur situation professionnelle accentue, c’est vrai, la précarité de leur existence. Mais ce statut ne peut pas durer éternellement au motif qu’il coûte trop cher à la collectivité nationale. Je comprends bien qu’ils doivent faire face à des dépenses quotidiennes mais en quoi cela les aide t il d’empêcher des gens d’aller au théâtre ou de fréquenter les manifestations du festival d’Avignon ?
C’est cette mentalité typiquement française qui me déplaît souverainement. En quoi cela leur fait il du bien d’empêcher des gens d’aller voir Phèdre à l’Odéon ? Mais le phénomène est général en France ; dès qu’une catégorie socio-professionnelle veut obtenir quelque chose et n’y arrive pas, elle bloque les routes, bloque les métros et les trains, érige des barrages sur les routes et quand on leur demande pourquoi elles agissent ainsi, provoquant des problèmes pour des gens qui n’y sont pour rien, ces gens répondent que c’est l’unique façon d’obtenir satisfaction. Un PDG US dont les cadres en France avaient été pris en otage par des grévistes menacés de perdre leur emploi avait rétorqué qu’en Amérique ces preneurs d’otages seraient condamnés à de lourdes peines de prison.
Et je trouve qu’il a raison.
Les méthodes des intermittents du spectacle ne sont pas recommandables. Tout le monde a des problèmes. Mais ce n’est pas une raison de tout chambouler afin de sauvegarder ses propres objectifs.
Le régime des intermittents doit changer, chacun sait qu’il ne peut pas perdurer. Et ce ne sont pas quelques occupations de théâtres qui y changeront quelques chose.. La culture est comme la santé, elle n’a pas de prix, mais elle a un coût.
Enfin, il faut changer de logiciel. Il faut bannir les grèves, les occupations et les prises d’otages. Ce n’est plus possible. Il faut négocier, encore et toujours, même si la mentalité française ne s’y prête guère…
Encore un effort Mesdames et Messieurs les intermittents