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  • Le démantèlement de cellules terroristes à Bruxelles : le mirage de l’intégration

    Le démantèlement de cellules terroristes à Bruxelles : le mirage de l’intégration

    Depuis que les polices belge et française ont enfin décidé de joindre leurs forces pour annihiler le terrorisme islamiste, les arrestations de suspects se multiplient et l’étau se resserre autour des auteurs des attentats. Certes, il y eut tant de ratés puisque les enquêteurs parlaient de fugitifs partis très loin alors que les coupables étaient là, cachés sous leur nez, au cœur même de la capitale belge, devenue par la naïveté et l’incompétence de ses dirigeants, une véritable base arrière, une grande pépinière d’islamistes en rupture avec les sociétés qui avaient accueilli leurs parents et leur avaient tout donné, y compris les moyens pour les haïr et les détruire.

    Avant d’entrer dans les détails, voyons tout d’abord le cadre général. L’Europe, puisqu’il s’agit d’elle, doit changer de politique à l’égard de populations non européennes, issues d’autres cultures religieuses ou philosophiques, ne partageant ni ses idéaux ni sa foi. Les pays très catholiques de l’UE comme la Hongrie, la Pologne et la république tchèque l’ont compris et l’appliquent : ils ne veulent pas de migrants chez eux. Mais cette attitude est elle vraiment conforme aux idéaux judéo-chrétiens ?

    La grande difficulté, la seule contradiction apportée à cette politique provient de Madame Merkel et non de la population allemande qui dans son écrasante majorité ne veut pas de ses réfugiés qui ont montré leur vraie nature un fameux soir de la Saint Sylvestre sur la grand place de la ville de Cologne… Un véritable fossé d’incompréhension culturelle, d’inadaptation où un cortège de femmes circulant de nuit était considéré comme des personnes de moralité suspecte, cherchant l’aventure ! Lourde erreur qui duplique ce qui se passe dans les pays arabo-musulmans où il est inconcevable que des femmes, belles et bien habillées, circulent la nuit sans escorte masculine… Il s’agit donc de valeurs qu’on ne partage pas : comment alors s’intégrer ?

    Il ne faut pas oublier que les terroristes du 11 septembre étaient, pour certains d’entre eux, domiciliés à Hambourg où ils poursuivaient prétendument des études ! L’Allemagne de Madame Merkel a essayé de donner à cet accueil d’un surcroît de population le vernis de la générosité et de la solidarité avec les malheureux de la terre, mais en réalité, l’intérêt majeur était de combler un fossé : un déficit de millions de travailleurs dont va bientôt souffrir l’Allemagne, faut de démographie conséquente, ce qui conduira à terme à sa ruine. Il fallait donc agir et agir vite.

    L’Europe doit donc tout faire pour encadrer, quelque temps, la libre circulation des personnes et des biens puisque c’est cela qui a permis aux terroristes tant à Paris qu’à Bruxelles, d’amasser, poudre, armes et munitions partout où ils voulaient perpétrer des attentats. Ouvrir largement les frontières en ces temps incertains serait suicidaire comme l’ont été certaines politiques d’accueil , non suivies d’intégration.

    Ce qui frappe, ce qui n’a pas, à ce jour, reçu de principe explicatif satisfaisant, c’est la question suivante : comment des gens dont on a accueilli les parents, qu’on a socialisés, auxquels on a donné la nationalité, fait bénéficier de tous les bienfaits du système, ont ils pu retourner leurs armes contre des pays d’accueil, massacré sans distinction leurs enfants, leurs amis, en un mot leurs compatriotes ? Certains de ces Arabo-musulmans, mais pas tous, loin de là, qu’on a cru assimiler ou au moins intégrer, pour la plupart nés sur place, ont conservé au fond d’eux-mêmes une haine de l’Occident, du judéo-christianisme. Evidemment, il ne faut pas généraliser, il faut éviter les amalgames mais on aurait aimé voir une lame de fond d’indignation traverser toutes cette communauté musulmane, dire que l’islam des terroristes n’était pas l’islam, que l’islamisme est le pire ennemi de l’islam, que les valeurs religieuses sont subordonnées aux valeurs humanistes, que toute religion vise l’accès à la spiritualité laquelle n’est abordable que dans le respect de la vie humaine. Le Décalogue dit bien : tu ne tueras point…

    L’Occident, pour survivre et assurer sa sécurité, devra poursuivre cette politique d’état d’urgence des décennies durant. Il devra ouvrir l’œil en acceptant sur son sol des gens venus d’ailleurs. Voyez ce petit village bavarois contraint d’accepter plus de deux cents syrien dans un cloître désaffecté et se trouvant désormais en minorité chez lui… L’écrasante majorité de cette petite population ne se sent plus chez elle et a l’impression, en écoutant à la télévision les arrestations à Bruxelles, de réchauffer l’ouf du serpent en son sein…

    Tout ceci ne présage rien de bon. Et je ne parle même pas de cet accord honteux avec les Turcs, ce véritable Munich de la morale et de l’éthique où l’on contraint manu militari les réfugiés parvenus en Grèce à reprendre le bateau pour aller en Turquie et de là, en Syrie. Vu le contexte géographique, on a l’impression de revivre l’Exodus lorsque les rescapés de la Shoah furent contraints de revnir à Chypre…

    L’Europe a délégué à d’autres l’exécution des basses œuvres. Elle a même accepté l’inacceptable, renvoyant à demain et à après demain les problèmes qu’on ne peut résoudre séance tenante.

    La culture européenne, d’inspiration judéo-chrétienne, fait face à l’un de ses pires défis, auxquels le pape François a d’ailleurs fait allusion récemment. Mais ce sympathique Vicaire du Christ ne nous dit pas comment régler les problèmes au quotidien, comment régler le vivre ensemble, comment convertir, au moins à des pratiques démocratiques de base, des populations habituées depuis toujours à des régimes autoritaires, voire totalitaires.

    Comme toute chose sérieuse, l’intégration se prépare, elle se prépare avec beaucoup de soin, elle ne s’improvise pas. Au fond, la France a peut-être fait le bon choix en adoptant une position médiane : trente mille réfugiés, accueillis au compte-goutte, prenant le temps de les installer vraiment. Toute politique doit être accompagnée d’un volet éthique.

    Nous venons de loin. Au fond, depuis le mythe fondateur de la sortie d’Egypte, l’homme sait qu’il est étranger quelque part, que son autochtonie vient d’ailleurs (comme le patriarche Abraham) que ses ancêtres ont, un jour, quitté une Egypte symbolique et imaginaire, creuset de l’esclavage, pour accéder enfin au statut d’un homme libre. La dignité de l’espèce humaine n’est autre que la liberté. Kant nous l’a enseigné.

    C’est une sorte de mythe de la caverne non plus platonicien mais simplement biblique.

    Maurice-Ruben HAYOUN in Tribune de Genève du 8 avril 2016

  • Le cas Macron

    Le cas Macron

    Il semble que la classe politique se soit réveillée à la suite de l’initiative de l’actuel ministre de l’économie. Il y a d’abord la réaction nuancée du premier ministre qui s’est senti bousculé sur sa droite et sur sa gauche. Il y eut enfin le leader du PS qui se demande à quoi il sert puisqu’un ministre emblématique se gausse bien de lui. Enfin, il y des ralliements à droite, comme Jean-Pierre Raffarin, soutien d’Alain Juppé, qui considère que Emmanuel Macron pourrait bien devenir le premier ministre de son poulain… Mais on peut attendre avec une certaine impatience la réaction de Martine Aubry qui n’est pas une chaude partisane du ministre…

    Mais qui est à la manœuvre derrière le ministre ? A moins que tout ne trompe, il semble s’agir de François Hollande qui a pour Macron les yeux de Chimène. La réaction amusée du président face aux questions des journalistes en dit long. Homme politique d’expérience, François Hollande sait qu’il faut parfois secouer le cocotier, sans quoi on n’aboutit à rien. Or, la France doit avancer et la majorité qui soutient le président ne suit plus car la politique du gouvernement n’est pas vraiment celle qu’attendait la population de gauche. Or, Emmanuel Macron est le joker idéal pour guider la majorité actuelle vers un autre horizon.

    Et puis, il y a la nécessité de changer même dans un pays comme la France, réputée pour être rétive aux réformes. L’économie de demain n’aura rien à voir avec celle d’aujourd’hui. Les emplois ne seront plus ceux que nous connaissons présentement. Difficile de le dire ouvertement aux Français pour lesquels l’Etat jouait le rôle des parents et d’un Etat-providence (welfare-state). Jusqu’à présent, les Français se tournent vers l’Etat lorsque des usines ferment, lorsque des patrons licencient abusivement, en cas de délocalisation, etc… Pour les voisins européens, ces conceptions sont incompréhensibles.

    Et c’est justement ce changement de mentalité que M. Macron est chargé de réaliser. Par sa jeunesse, sa liberté de jugement et d’action, ce ministre incarne bien le changement sans inspirer la moindre crainte à quiconque.

    Mais une inconnue subsiste : quels sont ses projets dans l’immédiat ? En principe, et à moins que tout ne trompe, le président devrait être candidat à sa propre succession, même si les sondages ne sont pas encourageants. Certains sont d’avis que le président pourrait ne pas y aller et dans ce cas il aurait un poulain à placer. Mais dans ce cas que fera l’actuel premier ministre ?

    J’ai l’impression qu’il faut attendre pour voir. Mais ce qui est sûr c’est que les électeurs regarderont le programme bien plus que le candidat. Ce qui va changer bien des choses…

  • Mais que cherche donc Emmanuel Macron ?

     

     

    Mais que cherche donc Emmanuel Macron ?

    Mon père me disait souvent ce proverbe français, reflet du solide bon sens paysan: il faut se méfier de l’eau qui dort… L’initiative du ministre de l ’économie, prise dans sa ville natale, d’Amiens, hier soir, peut être interprétée de diverses manières. Que nous allons passer en revue.

    La première chose, la première idée qui vient à l’esprit est que le jeune ministre prend date. Il tient compte de tout ce qui pourrait se produire et se met sur les rangs : en politique, tous les coups de théâtres, tous les revirements sont possibles, un homme politique n’est fini que lorsqu’il est cliniquement mort. Donc, eu égard à la situation économique et sociale du pays, M. Macron s’est bien rendu compte, surtout au poste où il est, que droite et gauche ne réussiront pas à redresser le pays, car elles sont engluées dans des postures idéologiques paralysantes. Il tente donc d’occuper un terrain qui se situe ailleurs. Mais c’est une vieille ficelle : il ne le sait peut-être pas, en raison de sa jeunesse mais jadis, Jacques Duclos avait traité Jean-Jacques Servan-Schreiber de parachutiste suspendu entre ciel et terre car l’auteur du Défi américain tournait le dos à toute la classe politique.. Il y eut aussi le cas, bien plus sérieux de Raymond Barre qui se situait ailleurs, ce qui fit dire à ses détracteurs que son ailleurs ne se trouvait nulle part…

    Il est donc important pour le ministre de savoir où il va et de préciser ce qu’il entend faire. Mais comme le projet vient de naître, il serait prématuré d’en demander plus.

    Passons à la seconde question, la plus importante, peut-être : comment se situe le ministre par rapport au président Hollande qui l’avait choisi comme conseiller puis l’avait nommé à un poste très important, lui donnant la chance de sa vie. Il me semble exclu qu’il puisse y avoir la moindre déloyauté à l’égard de François Hollande, même si le monde politique ignore tout de l’amitié et de la gratitude.

    Cela me semble vraiment relever du tiers exclu. Et ce, pour une simple rai son : s’il y avait de noires arrière-pensées là-derrière, M. Macron aurait quitté le gouvernement où se serait vu prier de le faire sur le champ. J’opte donc pour une action concertée avec le président. Et l’incertitude vient plutôt de là. Il faut donc attendre pour voir et ne pas substituer ses propres hypothèses à la réalité.

    En revanche, une certaine pénombre vient d’un autre côté et qui est loin d’être secondaire. C’est Manuel Valls qui se dit très intéressé par une candidature en 2022. Et là, forcément, il y aura Emmanuel Macron. Comment va se passer cette échéance ? Certes, d’ici là, beaucoup d’eau aura coulé sous les ponts de la Seine.