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  • D’un drame à l’autre

     

     

    D’un drame à l’autre

    Précédemment je voulais parler de l’attaque inouïe dont furent victimes en plein centre de Paris deux policiers, âgées de moins de trente ans. Et voici que le terrorisme international fait de nouveau parler de lui puisque la disparition de l’Airbus d’Egyptair est sûrement due à un acte de malveillance. Nous prions simplement, après  une pensée intime et émue pour les victimes et leurs pauvres familles, pour que la bombe n’ait pas été introduite dans l’avion lors de son escale à Roissy !

    Il faut donc parler de ces deux événements en même temps. Et je commencerai dans l’ordre chronologique : comment deux policiers circulant dans un véhicule marqué de la police nationale ont il pu être victimes d’une agression risquant de mettre leur vie en péril ? Comment des manifestants français de souche ont il pu s’en prendre si sauvagement à deux policiers qui ne les menaçaient ni ne le gênaient le moins du monde ? Les policiers qui ont manifesté pour se plaindre de ce racisme, de cette haine anti-policiers, voient à juste titre dans cette agression une parfaite illustration de leurs craintes.

    Ce qui personnellement me trouble au plus profond de moi-même, ce sont les moyens employés pour terroriser ces deux policiers qui, à aucun moment, n’ont songé à faire usage de leurs armes : après tout, leur vie étant mise en danger, c’eût été de la légitime défense. Des vidéos sont apparues plus tard car aujourd’hui tout est filmé, même les choses les plus abjectes ! On voit des gens équipés de barres de fer, casqués et bottés, oserai-je dire, s’acharnant dans le véhicule des deux fonctionnaires qu’ils rouent de coups après avoir mis le feu à leur voiture: c’est la première fois que je vois un tel spectacle à Paris, sur la voie publique, alors que je vis dans la capitale depuis plus d’un demi siècle ! A l’heure qu’il est, les suspects ont été appréhendés et on découvre que ce sont de jeunes Français sans problèmes particuliers, des jeunes fanatisés contre les représentants de l’ordre public.

    Le gouvernement craint une bavure, il a tort, il devrait sévir plus fortement, d’ailleurs les forces de sécurité se plaignent de la retenue dont font preuve les gouvernants.

    Venons en à la tragédie de l’avion d’Egyptair. Les implications sont innombrables. Là aussi, les nations civilisées, le monde occidental n’ont pas compris, ou font semblant de ne pas comprendre que c’est la guerre qui prend des formes nouvelles, mais une guerre totale, tout de même. Les nations ont peur d’affronter l’Etat Islamique sur le terrain et préfèrent l’affronter à distance. En réponse, les terroristes développent leurs ramifications dans ces mêmes états européens et y commettent des attentats sanglants comme à Madrid, Londres, Paris et Bruxelles.. A côté de l’EI Ben Laden fait figure d’enfant de Chœur…

    Il faut changer de stratégie, il faut changer beaucoup de choses. Il faut même réfléchir sur le maintien ou non de l’Euro cette année. Il y va de la sécurité nationale. On a laissé les choses filer, on a accordé la nationalité française à des gens qu’on a oublié, volontairement ou involontairement, d’intégrer valablement. L’Etat et ses agents n’ont pas été à la hauteur, ils ne sont pas allés jusqu’au bout de leur tâche. Tant la France que la Belgique ont laissé se constituer des ghetti où l’EI est venu faire son marché sans trop de problèmes.

    Est il trop tard ? Ne peut on plus inverser la tendance ? Faut il que Marine arrive au pouvoir pour faire le ménage ? C’est ce que pensent de plus en plus de Français qui ne se sentent plus chez eux. Il faut renforcer la coopération sécuritaire avec les pays concernés et reconnus pour leur efficacité dans ce domaine.

    Il n’est pas trop tard si l’on réagit vite et fort. Seules l’Amérique et l’Asutralie semblent sanctuarisées, le reste du monde est menacé.

    Alors ?

  • Les chrétiens d’Orient ont ils encore un avenir?

    Les chrétiens d’Orient ont ils encore un avenir?

    On peut même se demander s’ils vont simplement survivre physiquement. C’est l’impression que nous a laissée l’émission thema d’hier sur Arte. Il est difficile d’avoir un point de vue tranché sur la question, je veux dire sur l’attitude des armées et des gouvernements occidentaux face à l’arabisme et à l’islamisme. On oublie souvent que les chrétiens orientaux sont aussi des Arabes mais ne sont pas des musulmans. D’où l’existence de chrétiens arabes, une espèce en voie de disparition. Ils sont une poignée de millions au milieu de 320 millions de musulmans, de plus en plus gagnés par l’intégrisme et des sentiments anti-chrétiens. Même l’Egypte qui compte quelques millions de coptes penche dangereusement vers l’intolérance et le fanatisme.. On fait tout pour bloquer ou simplement entraver le développement naturel de ces communautés qui se réduisent comme une peau de chagrin.

    J’ai noté le détail suivant : pour tout ce qui touche aux lieux de culte chrétien il faut un véritable décret présidentiel en Egypte, qu’il s’agisse de réparer des latrines, renforcer un mur ou des fondations. Et chacun connaît l’ingéniosité, l’inventivité satanique de l’administration égyptienne.

    J’ai été ému par ces jeunes mamans coptes conduisant leurs enfants au catéchisme plusieurs heures par semaine car elle redoutent, disent elles, des influences venues de l’extérieur et ayant pour objectif de convertir de gré ou de force les enfants ! Cela m’a rappelé la situation des juifs dans les pays arabes au début des années cinquante ou même bien avant. On a aussi évoqué la mise en scène macabre de Daesh en Libye où une vingtaine de coptes, travailleurs émigrés, ont été égorgés devant les caméras.

    Mais on trouve la même volonté d’entraver la vie chrétienne en Turquie. On a entendu des témoignages émouvants d’hommes et de femmes, issus de communautés antiques, syro-chaldéennes, revenant dans des églises fort anciennes où ils furent baptisés ou y célébrèrent leur mariage, mais qui sont, aujourd’hui, fermées, dégradées, vandalisées .

    Alors que les Arabo-musulmans, présents en Europe, continent chrétien, réclament à cor et à cri des mosquées qu’ils finissent par obtenir, quelle que soit la vive opposition des riverains, craignant pour leur sécurité et pour celle de leurs enfants . Vivrons nous le jour où le fanatisme acceptera de se modérer, tolérera ceux qui pensent, croient et prient autrement qu’eux ?

    Il y aurait tant à dire, et notamment sur l’indifférence des puissances occidentales, plus attirées par le pétrole et les ventes d’armes que par la défense de pauvres gens, issus d’un christianisme si ancien : tous ces territoires où les chrétiens ne sont plus les bienvenus furent pourtant ceux où les adeptes du Christ firent leurs premiers pas. On a tendance à l’oublier mais le christianisme comme les deux autres religions monothéistes sont nées en Orient. Et Jésus n’était pas un jeune homme aux yeux bleus et aux belles boucles blondes mais plutôt un beau brun ténébreux… On va vivre la création d’un nouveau terme allemand : ce n’est plus judenrein (sans juifs) mais christenrein ‘sans chrétien)

    Les racines de ce mal antichrétien sont profondément enfouies dans la mentalité d’une religion intégriste : qu’est ce qui sépare un Arabe musulman d’un Arabe chrétien ? Tous deux croient en Dieu mais chacun le fait à sa manière. Un verset des Psaumes fait allusion à cette situation en ces termes : Une chose a dit l’Eternel mais nous en avons entendu deux… En clair, pour reprendre une exégèse de Paul Claudel, l’infinie plénitude de sens, la polysémie incomparable du verbe divin ne peut pas être cernée par l’homme, son intellect n’est pas à la hauteur.

    Je me demande comment nous devons nous y prendre pour convaincre un certain islam que l’essence divine est profondément amour et n’a strictement rien à voir avec la contrainte en matière religieuse. Certes, Averroès l’a dit au Moyen Age, il a quitté cette terre en 1198 et n’a guère eu d’héritiers dans sa propre communauté religieuse. Lo ikraha fi al din : pas de contrainte en matière de foi… C’est pourtant très clair.

    J’avoue que cette émission, si riche, si documentée, si tragique, m’a bouleversé. Il est loin le temps où la France, protectrice des chrétiens d’Orient, envoyait un corps expéditionnaire sur place, comme du temps d’Ernest Renan qui se trouvait au Liban vers 1860, pour défendre une minorité menacée et rétablir l’ordre. Par un surprenant raccourci aux conséquences tragiques, certains musulmans identifient leurs concitoyens chrétiens avec je ne sais quels descendants de croisés, donc avec une sorte de cinquième colonne qu’il convient de neutraliser.

    On comprend mieux, à présent, l’attitude d’Israël et son aspiration à la paix dans l’une des régions les plus dangereuses du monde.

    Même les USA ne considèrent pas que le sauvetage de ces pauvres chrétiens d’Orient a une importance stratégique. Le président Obama fait le calcul suivant : l’Irak est devenu un protectorat iranien, la Syrie voisine n’est maintenue sur pied que grâce (aux Russes) et aux Iraniens… Obama pourrait réduire l’Etat Islamique en deux semaines s’il envoyait une seule division blindée de son armée… Mais s’il le faisait, il ouvrirait un boulevard aux Mollahs de Téhéran qui essuient des pertes de plus en plus lourdes. Alors que fait-on ? On épuise les Iraniens mais parallèlement on permet la mort ou l’exode d’innombrables être humains.

    Avec un tel raisonnement, ces pauvres chrétiens d’Orient ne peuvent plus compter que sur la Grâce et recommander, comme le Psalmiste, leur âme à Dieu.

    Maurice-Ruben HAYOUN in Tribune de Genève du 18 mai 2016

  • Le concert de Black M: les leçons d’une annulation

    Le concert de Black M: les leçons d’une annulation

    Je ne sais pas s’il fallait ou non annuler ce concert à l’occasion de la commémoration des massacres qui eurent lieu à Verdun lors de la Grande guerre, lorsque près de 380.000 soldats français furent sacrifiés. Je ne sais pas si ce chanteur était vraiment la personne la plus qualifiée pour marquer l’événement d’une pierre blanche. Après tout, cela est le centenaire de cette horrible bataille et certains sont enclins à penser qu’un peu de décence eût été de mise. Mais cela parait contestable : ce que je sais, c’est que ce choix de Black M a suscité de violentes réactions dans tout le pays et ce sont justement ces réactions que je voudrais analyser un petit peu, n’étant pas un spécialiste de la sociologie politique.

    Il y a tout d’abord l’inadéquation entre l’artiste et l’événement. Cette discrépance a été superbement ignorée, ce qui illustre bien l’impéritie des édiles et des décideurs en général. Quand on choisit un artiste pour un tel événement, si crucial dans l’histoire nationale et qui a coûté des centaines de milliers de victimes, on s’entoure de sages conseils, on procède à des consultations. Rien de ce travail exploratoire n’a été fait.

    La seconde raison est plus délicate et pose la question de la liberté artistique. Peut-on se moquer de tout ? Peut-on s’emparer de tout sur un ton badin, voire moqueur, voire même méprisant ? C’est douteux. On a reproché à ce chanteur d’origine africaine des tirades anti-juives, anti-homosexuelles et anti-France (sans que je sache ce que cela signifie au juste…) On lui a reproche aussi –et c’est le plus grave en cette période post attentats islamistes- d’avoir traité la France de pays de Kouffar, de mécréants. Et on sait le sort que les islamistes réservent généralement à ceux qui ne partagent pas leurs propres convictions religieuses.

    Mais tout ceci n’est pas aussi important, ni surtout aussi inquiétant que le troisième point qui me semble émerger avec une insistance de plus en plus forte dans le pays : la crispation identitaire, le refus de plus en plus marqué de vivre ensemble avec des gens issus d’autres cultures, adeptes d’un autre credo que celui du corps traditionnel français qui demeure la couleur blanche et l’adhésion au christianisme dont l’histoire se confond avec celle du pays tout entier. Une forte majorité de Français –et les sondages d’opinion le prouvent- commence à s’interroger sur le devenir de leur pays. D’autres, notamment dans le sud et aussi en région parisienne,, s’inquiètent d’une pression démographique de plus en plus forte qui contribue à changer la physionomie de leurs quartiers. Certains penseurs très marqués à droite ont même théorisé ce sentiment en parlant de la doctrine du grand remplacement…

    En termes plus clairs : en cette période où la France a subi deux attaques meurtrières de la part des islamistes, dont la plupart sont nés sur le sol nationale et étaient donc français, les citoyens de ce pays en viennent à appeler de leurs vœux et de leurs feux la résurrection de la France de toujours…

    Cette expression, passablement suggestive et très évocatrice, n’est pas de moi, je l’ai entendue dans le discours d’un grand leader de droite qui a voulu la tester auprès de l’opinion. Elle signifie que la population vit de plus en plus mal non plus l’éloignement de, mais l’arrachement à ses racines, celles de la France éternelle.

    Le bon sens commande de redresser la barre comme l’a fait le président en acceptant de ne recevoir que 30.000 réfugiés alors que l’Allemagne (pour des raisons tout autres) en accueille près d’un million.

    Il faut restaurer l’identité française ; il faut redonner confiance au pays ; il faut faire preuve d’autorité sinon tout va se déliter. Voyez la semaine qui s’annonce : on court vers la grève générale. Est ce le retour des mauvais génies de mai ?