Hubert Védrine, Dictionnaire amoureux de la géopolitique (Plon)
C’est un très beau livre que nous offre Hubert Védrine, un homme qui est probablement ce que le Quai d’Orsay a de mieux à nous offrir, même si, dans certains cas, les vues biaisées de ce haut lieu de la diplomatie française réapparaissent avec force. Le Quai a ses traditions bien enracinées et sa vision du monde s’en ressent.
Toutefois, cette remarque ne touche pas que les notices portant sur Israël et le Moyen Orient. Mais que l’on se rassure, ce livre n’a pas que des défauts, bien au contraire, il a aussi de grandes qualités et la fin de sa belle préface prend des accents hégéliens quand il est question de la philosophie de l’Histoire. Hegel parle du rôle de la Raison dans la ruse de l’Histoire, une histoire qui se veut un gigantesque réel en devenir constant et perpétuel. Cela, c’est-à-dire les méandres du cours de l’histoire, m’a fait penser à ce que dit Tocqueville dans on livre De la démocratie en Amérique, surtout lorsqu’il parle des bienfaits de la religion face à la politique (l’homme démocratique) : l’homme simple qui se préoccupe d’assurer sa subsistance quotidienne, forcé de travailler pour subvenir aux besoins de sa famille, se dit rassuré quand il voit que les principes de la religion offrent bien plus de stabilité que les changements inattendus et brutaux de la vie politique nationale ou internationale…