Jean-Michel Blanquer, École ouverte. Gallimard
J’ai lu cet opuscule avec bien du plaisir, je redoutais d’avoir affaire à une prose ministérielle fade d’un homme politique avide de lancer, comme tous ses prédécesseurs, une énième réforme de l’éducation nationale. Or, il n’en est rien, le ton est lucide, sans être passionné ni obsédé par ses propres vérités. En outre, JMB peut se prévaloir d’une exceptionnelle longévité à la tête d’un ministère, jadis comparé à l’Armée Rouge en raison de ses effectifs jugés pléthoriques ou à un «mammouth qu’il fallait dégraisser»… Et aussi, un département ministériel connu pour ses turbulences coutumières et ses grèves à répétition. Enfin, le profil même de JMB a joué dans le bon sens : issu, comme nous, du corps des professeurs d’université, passionné par les questions d’éducation au point d’avoir nommé recteur d’une académie non dénuée de problèmes, il a fini par gagner naturellement ses galons de ministre. Enfin, un homme, issu de nos rangs et qui connait de l’intérieur les problèmes et les questions qu’il convient de traiter en urgence. Il faut rendre hommage à un homme qui a eu le courage d’affirmer ses opinions, même quand l’opinion publique optait pour d’autres solutions. Je pense évidemment à la fermeture ou, au contraire, à la réouverture des établissements d’enseignement. JMB a fait de l’éducation nationale et de l’École ( qu‘il écrit avec un E majuscule) un élément central des institutions républicaines.