Mais pourquoi donc Israël laisse sans réponse les avances du président turc ?
L’actuel gouvernement israélien a sûrement ses raisons ; et pourtant, quelles qu’elles soient, elles sont entachées d’une grande erreur de jugement. Je ne me fais aucune illusion sur la sincérité et le bien-fondé des raisons qui poussent le président Erdogan à faire des appels du pied à Israël. Mais vu la capacité de nuisance de ce président turc, le comparatif bénéfice / risque, reste, en dépit de tout, largement favorable à Israël.
Reprenons les choses dès le début : le président Erdogan a traité l’État d’Israël de tous les noms sur la scène internationale. Il a même accusé les soldats de Tsahal de tuer des nouveau-nés (they kill babies) ; lors de son passage à Davos, il eut un échange très vif avec l’ancien président de l’État, Shim’on Péres… Cela a laissé des traces. Et puis, il y eut l’épisode du navire qui a tenté de forcer le barrage maritime qui entoure la bande de Gaza. Et je ne cite pas tout, notamment le gel des échanges politiques jadis si vivants entre la Turquie et l’État juif. Mais en politique, les choses changent, les gens bougent.