Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Sylvie Thénault, Les ratonnades d’Alger, 1956. Une histoire de racisme colonial. Le Seuil, 2022  

    Sylvie Thénault, Les ratonnades d’Alger, 1956. Une histoire de racisme colonial. Le Seuil, 2022

     

    Décidément, la colonisation et son corollaire la décolonisation, sont à l’honneur, ces jours-ci. Est-ce dans l’air du temps ? Est-ce le travail de mémoire qui se fait avec plus ou moins de fracas ou, plutôt à bas bruit ? Il y a sûrement une grande diversité de facteurs qui sont à l’œuvre ici. Et quand on lit attentivement ces pages écrites par une chercheuse confirmée du CNRS, on continue de s’interroger : comment des hommes et des femmes dont les aïeux s’étaient installés sur cette terre d’Algérie depuis le milieu du XIXe siècle ont-ils pu faire preuve d’une si grande cécité politique ? Comment le déséquilibre démographique ne s’est il pas imposé à eux dès le début ? A savoir, partager le pouvoir avec la majorité indigène ( comme on disait jadis), injustement confinée sur son propre territoire et réduite à la portion congrue… Ce déséquilibre démographique accordait aux autochtones arabes la majorité, sauf à pratiquer une politique de ségrégation avérée et proclamée, à la face du monde entier… De la part de la patrie des droits de l’homme,  cela serait assez inattendu.

    Lire la suite

  • Jean-Christophe Cassard, 1180-1328. L’âge d’or capétien. Gallimard.

    Jean-Christophe Cassard, 1180-1328. L’âge d’or capétien. Gallimard.

     

    Voici une collection consacrée, je crois, à toute l’histoire de France et qui commence par le commencement. En l’occurrence, les premiers  pas de la dynastie capétienne qui durera près de mille ans. On ne se représente pas aisément le passage  de la féodalité à la royauté, la constitution en un État avec ses organismes fondés sur deux choses, la fiscalité et la guerre. Il faut des couches supérieures du pays, généralement désignées par la classe aristocratique et des masses laborieuses qui travaillent la terre pour nourrir les dirigeants, comme l’énonce clairement un poème médiéval cité par le préfacier de cet ouvrage si volumineux. En gros, on est passé de la suzeraineté à la souveraineté, du régime féodal au régime royal. Et cela n’a pas suffi, puisqu’un constitutionnel (Mirabeau) parlera, bien des siècles plus tard, en évoquant la France et ses habitants, d’un agrégat in constitué de peuples désunis. C’est dire combien l’émergence du royaume de France dans sa forme actuelle a mobilisé bien des énergies et consenti de très gros efforts.

    Lire la suite

  • Maxime Reynaud, La  Première Guerre Mondiale dans le Pacifique. De la colonisation à Pearl  Harbor. Passés / Composés

    Maxime Reynaud, La  Première Guerre Mondiale dans le Pacifique. De la colonisation à Pearl  Harbor. Passés / Composés

     

    C’est une guerre qui a coûté des milliers de victimes dont on ne parle presque jamais, ou très peu. Pourtant, ceux qui suivent les évolutions politiques en profondeur notent, selon la formule de l’auteur, que 1914 portait en germe 1941. Le constat est  bien vu puisque les mêmes pays qui s’épient et se soupçonnent ne vont pas tarder à s’empoigner même dans leurs empires d’Outre-Mer. L’auteur de ce livre a commencé par dresser un tableau très fouillé de la situation  en Europe à la veille de la Grande Guerre. Ne pas oublier les séquelles de la guerre de 1870, à l’issue de laquelle la France a perdu deux provinces. Après cette victoire-éclair, le chancelier Otto von Bismarck opte pour une politique extérieure calme ; il se dit saturé en Europe, il ne menace directement aucun autre pays, ne lui importe qu’une chose : tailler pour son pays une place au soleil et dominer la scène politique et militaire en Europe. Dans ce contexte là, il se trouve opposé directement ou indirectement par la Grande Bretagne.

    Lire la suite