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  • Les karaïtes prennent enfin la parole…

    Les karaïtes prennent enfin la parole…

     

    Lorsque j’ai visionné le beau film de Monsieur Vladimir ELI sur les karaïtes de San Francisco, qui dure une bonne heure, l’envie m’a pris d’en parler ici. Mais, tout d’abord, quelques généralités sur cette secte juive dissidente, qui vit à l’état schismatique depuis les VIII-IXe siècles  

     

    Le nom qu’elle porte définit bien son programme : contrairement à leurs frères ennemis rabbanites, ils ne reconnaissent pas la loi orale, c’est-à-dire tout le grand corpus du talmud et du midrash qui ont pourtant, au fil des siècles, façonné la religion juive actuelle connue sous le nom de judaïsme rabbinique. Le mot karaïsme vient du verbe ou du substantif hébraïque KARAH qui signifie lire. Karah et son dérivé Miqrah connotent l’idée de lire ce qui est écrit et rien d’autre. Les karaïtes se fient exclusivement à la Bible hébraïque et à ses vingt-quatre livres, reconnus  comme faisant partie de la Tora écrite, la seule qui soit contraignante pour l’orant juif d’obédience karaïte. D’où le schisme puisque, faute de concordance documentaire entre les deux traditions, les deux partis ne manqueront pas de se séparer l’un de l’autre sur des questions pratiques ; la détermination des fêtes religieuses, le mode d’abattage des animaux consommables, les interdits sabbatiques, la circoncision, l’hygiène familiale, et tant d’autres pommes de discorde qui rendaient impossible toute vie religieuse commune. Et je ne parle pas de leur prosternements durant la prière, leur déchaussement, le dépouillement strict de leurs lieux de culte, etc

     

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  • ean-Eric Boulin , Les hontes, Fayard, 2021

    Jean-Eric Boulin , Les hontes, Fayard, 2021

     

    C’est un roman remarquablement bien écrit  qui développe une double histoire, deux récits qui s’imbriquent harmonieusement l’un dans l’autre et qui finissent par fusionner. L’histoire-cadre relate une relation amoureuse qui connait les vicissitudes de ce genre d’histoire : démarrage en trombe, intense dépendance l’un de l’autre dans un couple et au fil des jours, l’épuisement du désir amoureux, l’évolution parallèle des membres du couple, qui changent et pas nécessairement dans le même sens. Mais parallèlement au délitement de ce couple, on voit émerger une amitié entre un Français de souche et un jeune maghrébin, natif de Marseille puisque c’est cette cité phocéenne qui sert de toile de fond à l’intrigue… C’est là que tout commence et c’est vers cette ville que tout revient. Cela, d’ailleurs, explique ce titre assez curieux, énigmatique : le jeune Maghrébin qui cache soigneusement ses origines dont il a honte et qu’il considère comme étant invalidantes, voire pénalisantes, change de prénom : de Réda il devient Jean-Réda, un changement qui favorise effectivement son ascension sociale, sans hélas lui apporter la paix intérieure et la joie de vivre tranquillement dont il a tant besoin, sans le savoir…

     

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