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  • Adam Biro,  Dictionnaire amoureux de l’humour juif. Plon,( L’abeille) 2022

    Adam Biro,  Dictionnaire amoureux de l’humour juif. Plon,( L’abeille) 2022

     

    Ce livre, consacré au jüdischer Witz (mots d’esprit juifs), couvre pratiquement huit cents pages. De quoi décourager les volontaires mais celui qui fournira l’effort nécessaire, sera largement récompensé, Il aura accès à un aspect peu étudié de l’essence juive. Et comme le hasard fait bien les choses, je découvre dans ma bibliothèque que l’éditeur allemand de Munich C.H.Beck avait édité, en 2020, un livre sur le même sujet mais dans un volume nettement plus réduit,  Jakob Hessing Der iddische Witz, eine verunglückliche Geschichte (L’esprit yiddish. Une histoire malheureuse.) Ici, l’enquête ne vise que les seuls mots d’esprit en langue yiddish.

     

    Que les juifs aient la réputation d’être des adeptes de la satire, de la moquerie et des blagues ne laisse pas d’étonner, quand on réfléchit sur leur histoire, à la fois en tant qu’individus et aussi en tant que peuple. Comme le suggère le sous titre allemand du livre de Hessing, cette histoire n’est pas très amusante et pourtant les membres de ce peuple ont toujours eu un goût prononcé pour l’autodérision. Ce qui n’était, au fond,  qu’un  exercice de survie. Confronté à l’incertitude du lendemain, rejeté par tous, devenu un véritable peuple-paria, les juifs ont tenté de dépasser ce triste situation, un peu comme la signification du verbe allemand, aufheben, on supprime l’adversité par le dépassement…

     

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  • Danièle Hervieu-Léger et Jean-Louis Schlegel : Vers l’implosion ? Entretiens sur le présent et l’avenir du catholicisme. Le Seuil, 2022

    Derrière ce titre un peu tapageur se trouvent pourtant deux solides connaisseurs du fait religieux. Deux excellents sociologues des religions. Chez Monsieur Schlegel cette distinction se double d’une qualité supplémentaire, celle d’être un excellent germaniste, traducteur de l’Etoile de la rédemption de Franz Rosenzweig. C’est dire que nous sommes en de très bonnes mains, de part et d’autre.

     

    Mais avant de commencer à discuter du contenu de cet imposant ouvrage, je dois confesser mon très profond respect pour la foi chrétienne en général, et la foi catholique en particulier. Et comme il s’agit d’analyser les ingrédients d’une crise, je me dois en tant qu’adepte d’une autre religion, de faire très attention à ce que j’écris. Certes, comme le disait jadis Renan, je ne dois pas sacrifier la critique au respect ou à la crainte révérencielle. Il faut dire les choses et les deux auteurs nous en offrent l’exemple.

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  •       Proust et le judaïsme. , (Suite et fin)

      

                                                            Proust et le judaïsme. , (Suite et fin)

     

    On a vu dans un précédent article qu’il y avait un problème à résoudre concernant la judéité réelle ou supposée de Proust. Je résume succinctement le chapitre fort intéressant intitulé le style du rabbin dans ce livre du professeur Antoine Compagnon. C’est vrai, les règles herméneutiques  de l’exégèse rabbinique de la Tora, remontent à l’antiquité talmudique : les sept premières règles, élargies aux treize de rabbi Ishmhel  qui en dérivent ne suivent pas toujours un enchainement propre aux Analytiques premiers d’Aristote, mais elles ne tournent pas non plus le dos entièrement à la logique universelle. Les commentateurs qui croient déceler dans la syntaxe proustienne une imitation consciente ou inconsciente des discisions talmudiques entendent pousser l’herbe. La même appréciation peut être portée sur une hypothétique connaissance des textes classiques de la mystique juive, par Proust. Certes, le professeur Adolphe Franck a étudié à l’époque de larges pans de cette littérature ésotérique et Jean de Pauly (qui peut bien se cacher derrière ce patronyme ?) a donné du Zohar une belle traduction qui ne respecte pas toujours les règles philologiqes. Il a sacrifié la fidélité au texte à des  considérations relevant de l’esthétique. En fait, IL faut vraiment aller chercher très loin une quelconque influence sur celui qu’on considère comme le meilleur romancier français de notre temps, comparable à Stendhal  et à Balzac…

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