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Vu de la place Victor-Hugo - Page 1345

  • SOMMES NOUS EPIES OU FICHES PAR L’ETAT ?

     

    SOMMES NOUS EPIES OU FICHES PAR L’ETAT ?
        Le projet EDWIGE, appelé à remplacer l’ancien fichier des Renseignements Généraux (RG) français, disparus pour cause de fusion avec d’autres services, mobilise beaucoup de gens contre lui. Des associations ayant réuni près de 110. 000 signatures expriment bruyamment leur opposition face à ce quelles considèrent «un fichage dangereux des citoyens». Madame Michèle Alliot-Marie, ministre française de l’intérieur, s’est étonné des inquiétudes exprimées publiquement par son collègue de la défense, Hervé Morin… C’est dire que le débat promet d’être chaud.
        Personnellement, j’opte pour une liberté totale des citoyens et ne préconise aucune mise en fiche. Ceci est clair. Mais cette liberté que je revendique, cette liberté de mouvement et de circulation, auxquelles nous tenons tant, doivent être garanties par une autorité, c’est-à-dire protégées. Et comment le faire concrètement sinon en repérant et en signalant les délinquants et les criminels. Pensons au 11 septembre 2001 dont nous commémorer dans deux jours le triste souvenir : si les Américains avaient fait preuve de la même vigilance qu’aujourd’hui (et ceux qui, depuis, sont allés aux USA, ont pu en avoir une petite idée) cette catastrophe aurait pu être évitée.
        En revanche, les citoyens ont raison de demander à l’Etat de s’entourer de garanties sérieuses pour préserver la vie privée et les libertés publiques. Certains s’insurgent contre le fait  que des enfants encore mineurs (mais déjà pris pour de multiples actes de délinquance !) soient fichés et signalés aux services de police.  Mais comment faire autrement ? D’autres dénoncent le fait que l’on répertorie les orientations sexuelles de certaines personnes. Je partage leur émoi, mais que l’on nous dise ce qu’il faut faire pour éviter que des délinquants tuent des enfants après les avoir violés… On oublie facilement qu’il y a tout juste quelques années des violeurs ont tué un certain nombre de pauvres femmes, qu’ils ont suivies chez elles pour leur faire subir les derniers outrages …
        Il y a enfin la lutte contre le grand banditisme et le terrorisme international. Ces deux branches de la délinquance se sont tellement modernisées et sophistiquées que les services de police d’Europe ne parvenaient plus à suivre ;… Songez que certains délinquants franchissaient les frontières sans s’arrêter, à bord de voitures hyper puissantes et ni la plolice ni la douane ne parvenaient à les rattraper…
        Une mesure, pourtant, pourrait aider à surmonter les difficultés et garantir la sécurité : c’est que les fiches soient révisables, qu’elles ne suivent un être humain toute sa vie et que l’individu concerné puisse, dans un certain cadre, avoir accès à sa fiche. Pour cela, l’administration doit devenir transparente. Ce n’est pas la mer à boire.
        Mais il faut cesser de se leurrer : si l’on veut que l’Etat nous protège, il convient de lui en donner les moyens. Ni plus ni moins.
     

  • L’INTANGIBILITE DES FRONTIERES EN EUROPE A-T-ELLE ENCORE UN SENS ?

     

    L’INTANGIBILITE DES FRONTIERES EN EUROPE A-T-ELLE ENCORE UN SENS ?
        Avant d’écrire cet article sur le conflit armé entre la Géorgie et la Russie, j’ai écouté un éminent commentateur de la télévision française s’interroger sur ce que l’avenir nous réserve avec cette Russie qui reprend des habitudes de l’ex URSS : après avoir commenté les résultats du marathon du président Sarkozy, président des 27 de l’UE, à savoir l’engagement enfin réitéré mais jamais appliqué par la Russie de retirer ses troupes du territoire géorgien, et l’envoi de 200 observateurs européens sur place, le journaliste se posait la question suivante : que se serait-il passé si cela avait à la petite Tchéquie de présider l’Europe (ce qui sera effectivement le cas à partir de janvier 2009), lors de l’agression russe ?
        Comment une si petite république, satellisée par l’URSS après la seconde guerre mondiale et envahie par les chars soviétiques en 1968, aurait-elle û être prise au sérieux par son ancien oppresseur ?
        J’avoue que cette réflexion qui ne m’était pas venue à l’esprit m’a fait froid dans le dos…
        Non seulement on doit supplier le président russe de respecter son engagement en six points, mais encore faut-il lui donner le temps de le faire quand bon lui semble et enfin, admettre que son oukase sur l’Ossétie du sud et l’Abkhazie est définitif…
        Nous assistons en direct à une violation caractérisée des frontières internationalement reconnues d’un état souverain.
        Que l’on nous comprenne bien et que l’on n’y voie guère je ne sais quelle russophobie imaginaire ou virtuelle. On peut défendre les droits d’une minorité opprimée. L’ONU est là pour cela Les Russes arguent du cas du Kosovo pour justifier ce qu’ils font en Géorgie. Pour ma part, je crois que le dépeçage soit bon, pas plus que celui de la Géorgie.
        Nous le répétons sur tous les tons et de la manière la plus courtoise mais aussi la plus ferme : les Russes, ou plutôt leur gouvernement, commet une grossière erreur en agissant comme il agit. Les conséquences pour lui seront gravissimes. Aujourd’hui, il peut compter sur des ressources optimum provenant de la vent d’hydrocarbures, mais ce marché est versatile et d’autres énergies, notamment renouvelables, sont en train de voir le jour. Les réserves se tariront et l(économie russe est dépendante de capitaux étrangers… Et qui peut prévoir la réaction des oligarques dont les fonds sont sérieusement imbriqués dans ceux des Européens ? Qui choisiront-ils en cas de choix ? Il convient d’y réfléchir et d’opter pour le camp de la paix et du consensus. 
    Il n’est pas trop tard. Que le bon sens l’emporte.
     

  • LES AVOCATS : UNE PROFESSION EN CRISE ?

     

    LES AVOCATS : UNE PROFESSION EN CRISE ?
        Qui n’a entendu parler de la crise des professions judiciaires ? Qui ne s’est plaint, un jour ou l’autre, ou, au contraire, ne s’est félicité de son conseil juridique ? Et du côté des avocats, quel n’a eu des difficultés à percevoir ses honoraires ou à faire entendre raison à ses clients ? C’est dire combien les avis sont partagés sur cette question si cruciale, la défense de nos libertés et de notre droit, qui incombe à tout l’appareil judiciaire ; juges, avocats, avoués, huissiers etc…
        A intervalles réguliers, on voit apparaître des débuts de réforme qui, généralement, mettent toutes les parties contre elles…
        On a vu récemment que la tendance était à la mise extinction de la profession d’avoués en France… Est-ce que cela suffit pour résoudre le problème ? On peut se poser la question. Certains optent pour un regroupement , un corps unique qui ferait face aux magistrats et qui ferait faire aux justiciables et aussi à l’Etat de substantielles économies…
        La profession d’avocats est, contrairement aux apparences, dotée de contours assez flous. Tant de gens peuvent avoir des équivalences, notamment des juristes de pays étrangers dont le expression française, tant écrite qu’orale, laisse parfois, pas toujours, un peu à désirer. On a même vu, assez récemment des hommes politiques prêter serment… pour devenir avocats… Pour quelle raison précise ? On se le demande.
        On nous dit qu’il y a à Paris un peu moins de 20.000 avocats dont seulement quelques dizaines disposent de gros cabinets et de revenus considérables. On oppose à ces quelques heureux mortels une masse de juristes prolétarisés qui ont du mal à gagner leur vie… C’est vraiment regrettable car ces gens ont fait des études relativement longues et ont investi pour s’installer… Il serait juste qu’il obtiennent satisfaction.
        Est-ce que ce surnombre explique les difficultés économiques ressenties par une grosse fraction de la profession ?  L’époque est révolue où l’on croisait dans les meilleures tables de Paris une quantité d’avocats invités par leurs clients fortunés ou des entreprises prospères. On a changé d’époque.
        Mais il est un problème nouveau et dont la récurrence est assez inquiétante pour nous tous, car cette profession, je le répète, est un rouage essentiels dans nos sociétés démocratiques : ce sont les mauvais payeurs ou les payeurs récalcitrants. Maints avocats font  la queue devant la 2e chambre pour obtenir le paiement de leurs honoraires. Et parfois, les sommes sont si minimes qu’on est gêné de voir ce spectacle.
        N’y a-t-il pas un moyen d’en sortir ? Il faudrait un plus grand respect des règles déontologiques de la part des avocats et de la part des avocats et des justiciables : les premiers ne doivent pas «facturer à la tête du client» (ce n’est pas moi qui le dit) et les seconds doivent, une fois leur accord, donné, respecter leur parole et leur signature…
        Mais il existe aussi un problème interne à la profession et qui signe une contamination de la profession par les confrères américains : lorsque les avocats dénigrent leurs confrères afin de prendre leur clientèle, en disant aux justiciable de ne pas payer, que c’est exorbitant, que c’est inadmissible… Inouï mais vrai.
        Les bâtonniers qui font grand cas de leurs fonctions pourraient peut-être se pencher utilement sur cet aspect des choses.
        Il n’en demeure pas moins que tout bien considéré, la profession d’avocat est inséparable de toute société démocratique. Tout le monde connaît l’allégorie où l’on vit dans un monde où sont absents les avocats et les psychanalystes.
        Oui, mas sans avocats pas de liberté. Qu’on y réfléchisse