FAUT-IL TAXER LA SOCIETE TOTAL ?
Les prix des hydrocarbures étant devenus ce qu’ils sont aujourd’hui, on ne parle plus que de cela… Et c’est légitime. Certains, en France, notamment, songent à taxer les bénéfices des majors pétroliers et suggèrent fortement de ponctionner Total qui a fait récemment des bénéfices record. Je crois, d’ailleurs, avoir déjà évoqué cet aspect des choses. J’y reviens aujourd’hui car l’actualité se fait pressante.
Je suis un libéral. Mais ce n’est pas une religion, c’est-à-dire que le cas échéant, je peux me démarquer de mes convictions et examiner la situation telle qu’elle se présente. Qu’en est-il, au juste ?
Les Français, et au-delà les Européens, sont étranglés par le prix des carburants. Même les simples citoyens comme nous tous qui faisons notre marc hé, allons à notre travail et partons en vacances, éprouvons des difficultés.
Quelles sont les raisons susceptibles de nous pousser à demander à Total de faire un geste ? D’abord, le patriotisme économique, ensuite la solidarité avec les gens qui ont des difficultés et pour finir, la reconnaissance à l’Etat français des efforts diplomatiques qu’ils a déployés en vue d’aider Total à obtenir des droits de forage et de prospection dans tant de pays… Et je ne parle pas d’autres conditions sans lesquelles la société aurait pu se trouver en bien pire posture qu’elle ne l’est aujourd’hui…
Quelles sont les raisons qui peuvent pousser l’Etat à passer par la voie réglementaire ? Presque les mêmes : La hausse excessive du prix des carburants, les mouvements de protestations, les grèves, les blocages des centres villes etc…
Je signale, cependant, qu’en un laps de temps très court, Total pourrait délocaliser et partir… Ce ne serait pas sage mais la société pourrait le faire. C’est pour cela qu’il vaut mieux s’entendre. Avant d’achever, je rappelle que les bénéfices sont généralement destinés à la recherche et aux investissements. Les dividendes des actionnaires ne prennent pas tout.
Vu de la place Victor-Hugo - Page 1400
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PPDA : SALUT L’ARTISTE !
PPDA : SALUT L’ARTISTE !
En France, c’est un fait bien établi, on n’aime pas ceux qui réussissent. Et Patrick Poivre d’Arvor fait partie de cette catégorie. Il fut si souvent brocardé, jalousé, envié. Mais rien n’est jamais venu démentir son talent de présentateur. Nous venons d’apprendre qu’il quittait ses fonctions de présentateur vedette à TF1 et nous sommes un peu tristes, même si nul n’est éternel, pas même les Immortels de l’Académie Française.
Nous ne nous faisons pas d’inquiétude pour lui et lui souhaitons bonne chance. C’est une nouvelle vie qui commence et ses talents lui permettront de prendre d’autres engagements, d’envisager d’autres défis.
Sur un tout autre registre, quoique par le même medium télévisuel, on peut l’apparenter à Bernard Pivot qui, pendant si longtemps, nous a donné le goût de lire et d’apprécier la bonne littérature. Et qui n’a toujours pas été remplacé. Il eut la sagesse de partir au moment, où, aujourd’hui encore, tout le monde le regrette.
Pour PPDA et pour nous, c’est une page qui se tourne. Nous ne l’oublierons pas. Nous lui souhaitons beaucoup de bonheur.
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Emmanuel TODD : un reflux de l’islam ?
Emmanuel TODD : un reflux de l’islam ?
Dans l’édition du 20 mai 2008 (pp 24-25) nos confrères de la Neue Zürcher Zeitung font une intéressante interview du démographe et historien français Emmanuel Todd. Celui-ci développe des thèses subtiles mais peu convaincantes, selon moi.
Il commence par répondre à l’intervieweur qu’il n’existe pas d’éléments tangibles prouvant le choc des cultures. Sa thèse tient en les éléments suivants : le monde islamique est, comme le reste des civilisations et des religions, pris dans un processus de modernisation dont il ne peut faire abstraction, quelles que soient les résistances qu’il entend lui opposer…Ensuite, cette modernisation ou cette mondialisation apporte avec elle –inéluctablement- une alphabétisation accrue qui, en contre coup, réduira la natalité et donc le nombre de musulmans… Les femmes ne laissant plus enfermer dans un rôle de cuisinière et de simple reproductrice. Pour conforter ses thèses, il s’en réfère à des statistiques comparées qui mettent en vis à vis le nombre d’enfants par femme musulmane sur une trentaine d’années. Il semblerait que le taux de fécondité des femmes musulmanes en Algérie ou en Indonésie se rapproche de celui des femmes européennes… Ce n’est pas si sûr ! Mais lorsque le journaliste lui fait remarquer que les Musulmans sont à présent aussi nombreux que les catholiques, il répond qu’il y a toutes sortes de chrétiens et qu’en outre, ce n’est pas le chiffre de la population mais le taux de natalité qui importe…
Donc modernisation, alphabétisation, baisse de la natalité ont pour corollaire le reflux de l’islam… Voire ! Selon E. Todd, cette désislamisation a été précédée au cours du XXe siècle par une déschristianisation. Selon l’auteur, les deux phénomènes se superposent puisqu’ils correspondent à la même évolution qui semble inéluctable. En somme, les religions seraient en perte de vitesse et risquent tout simplement de perdre leur importance au sein de la société. On sent ici des relents d’analyses marxistes que l’on croyait révolues à tout jamais.
L’auteur a, en revanche, raison de relever que dans un pays comme l’Iran, les filles, malgré le régime des Mollahs sont plus nombreuses à étudier à l’université que les garçons. C’est exact, mais voyez comme on les habille.
L’analyse de Todd est séduisante mais manque de rigueur : d’abord, l’alphabétisation peut conduire à un double enfermement quand on voit l’endoctrinement des enfants des medersas du Pakistan ou d’Afghanistan. Ensuite, on ne relève pas avec tant de netteté cette baisse de la natalité et enfin le processus de laïcisation n’opère pas de manière similaire selon qu’il est à l’œuvre dans une société judéo-chrétienne ou musulmane. Ce n’est pas du tout la même chose.
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