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Vu de la place Victor-Hugo - Page 1421

  • Que penser du jeu syrien ?

     

    Que penser du jeu syrien ?
        Les agences de presse se sont fait l’écho, ces derniers jours, de curieuses initiatives diplomatiques, non sans quelque embarras, tant elles leur paraissaient étranges et ambiguës. Elles ont pris connaissance, grâce à une communication du Premier Ministre turc Erdogan, de discrets pourparlers israélo-syriens visant à instaurer enfin une paix négociée entre deux pays en guerre depuis des décennies.
        Ce qui frappe, c’est l’incongruité du puzzle quand on tente de le reconstituer :  comment peut-on annoncer officiellement des pourparlers alors que le jour même, le Pentagone confirme le plus officiellement du monde, et photos aériennes à l’appui, l’attaque par Israël d’un site nucléaire syrien, construit à l’est du pays par les Nord-Coréens ? Comment expliquer le silence des Iraniens, ces nouveaux alliés de la Syrie alors que celle-ci s’apprête à négocier avec Israël ? Comment l’Etat juif exigera certainement en échange de retraits territoriaux du Golan une dénonciation de l’accord avec l’Iran et surtout avec le Hezbollah libanais, comment s’explique le mutisme de ce dernier ? Or, le passage syrien est le poumon de ce mouvement terroriste pour s’approvisionner en armes et en munitions…  Et si l’on ajoute à cela la mort violente du terroriste Immad Moghniyeh en plein Damas, la perplexité atteint son paroxysme
        De la à penser que la Syrie, lasse de son isolement et inquiète des menaces pesant sur son régime, s’apprête à changer de camp, il n’ y a qu’un pas que d’aucuns franchissent allégrement, tant la configuration est incompréhensible  si l’on ne suppose un changement en cours…
        En revanche, ce qui m’inquiète, ce sont les concessions faites à la Syrie pour qu’elle change de camp : comme ce qui compte le plus pour elle, c’est d’avoir les mains libres dans le pays du Cèdre, il serait immoral de lui offrir le Liban sur un plateau, nos amis libanais ayant déjà suffisamment souffert de l’occupation syrienne…
        Qui disait donc que les Etats sont des monstres froids  qui renversent les alliances, dénoncent les traits quand cela les arrange. Mais, de grâce, le Liban a assez souffert !
     

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  • Le renchérissement du coût de la vie : comment y obvier ?

     

     

      Le renchérissement du coût de la vie : comment y obvier ?
        J’écoutais, tout à l’heure la radio (France-Info) qui donnait une curieuse information : la correspondante en Israël affirmait que des supermarchés imposaient aux consommateurs des restrictions d’achat de riz… A la caisse des supermarchés les plus drastiques, on permettait l’achat de deux sacs de riz de 5 kg, et dans d’autres, plus compréhensifs, on pouvait aller jusqu’à cinq sacs… Curieuse démarche dans un pays où tous mangent à leur faim et où les biens de consommation n’ont jamais manqué ni ne se sont jamais raréfiés !
        La semaine dernière, c’était déjà l’Inde qui suspendait les exportations du précieux aliment, toujours le riz, au motif que la raréfaction de cette denrée commandait une certaine prudence afin de continuer à assurer l’auto-suffisance alimentaire du sous continent… Etrange !
        Depuis que les prix des hydrocarbures se sont envolés, c’est, en Occident, un autre type de pénurie qui menace, celle de l’argent, autrement dit la sempiternelle question du pouvoir d’achat. Il est vrai qu’une certaine presse (pas la bonne ni la sérieuse) saute à pieds joints sur toute nouvelle sensationnelle et la monte en épingle : c’est ainsi et nous n’y changerons rien. Par exemple, cette émission de télévision nous montrant des automobilistes ne mettant que 15€ dans leur réservoir…
        Il est indéniable que la vie devient dure et que les pays concernés comme les nôtres, optent largement pour le libéralisme (ce qui est bien), donc pour un système économique qui bannit tout contrôle ou réglementation des prix. Que faire ?
        Est-il interdit d’imaginer des industriels et des patrons patriotes et solidaires ? Des hommes et des femmes qui comprennent enfin qu’ils n’auront rien à gagner à affamer ou à priver les modestes gens, qui sont les plus nombreux et donc les plus fort consommateurs, à l’avenir ?
        Je ne nommerai aucune compagnie pétrolière, d’autant que celle à laquelle je pense est française, mais tout de même : avoir réalisé des milliards d’Euros de bénéfices (et c’est bien, je suis pour) et profiter du moindre mouvement de la bourse des hydrocarbures pour augmenter le prix de l’essence, laquelle se trouvait déjà dans les cuves depuis longtemps et fut donc achetée à un prix inférieur… C’est inadmissible. Et si cela devait se produire, personne ne pourrait suivre. Les gouvernants seraient alors contraints (je dis bien : contraints) de réagir. Alors, un peu de bon sens.
        Il ne sera pas dit que nous aurons attendu le début du troisième millénaire pour subir toutes sortes de pénuries.

     

  • Mémoire juiv et mémoire polonaise:mémoires croisées

     

        Il y eut, la semaine dernière, d'importantes et très émouvantes commémorations à Varsovie et à Cracovie, en présence, dans la capitale polonaise du Président israélien Shim'on Péres. Un récent éditorial du Figaro s'en faisait l'écho, en renseignant sur les timides tentatives de recréer une vie juive dans ce pays d'Europe qui abritait avant 1939 une population juive qui comptait pratiquement 10% de la population générale. A savoir entre trois millions et demi et trois millions neuf cents mille âmes… A la fin de la guerre il n'en restait plus que quelques milliers.

        Mais ce n'est pas tout, lorsque de rares survivants s'en revinrent dans leur pays natal, ils furent très mal accueillis. Certains polonais qui s'étaient appropriés les biens des Juifs leur dirent: Mais on nous avait dit que vous étiez tous morts… Le pire était à venir: peu d'années après la libération et la chute du régime hitlérien, il y eut des pogroms, suscités par des forces catholiques rétrogrades qui mirent en circulation des accusations de meurtre rituel auxquelles les paysans polonais, fortement pétris d'antisémitisme, crurent opportunément…

        Aujourd'hui, nous espérons avoir définitivement tourné le dos à cette mentalité; certes, il y a toujours cette radio nationaliste et réputée antiosémite qui diffuse des programmes d'un autre âge, mais les parties saines du corps social polonais prendront le dessus.

        Je saisis cette opportunité pour évoquer des mémoires d'un génie juif né au XVIIIe siècle en Pologne-Lithuanie, Salomon ben Josué Maîmon (1752-1800). Mémoires que j'ai traduites de l'allemand en 1983 et parues chez Berg International (129 Bd Saint-Michel 75005). Ses souvenris se lisent comme un roman picraresque mais l'auteur a tout de même commenté Maimonide et Kant; ce dernier échangea avec lui quelques correspondances et reconnut que de tous les lecteurs de ses Critiques, «Monsieur Maimon a le mieux compris mon criticisme.»

        Espérons que la Pologne rebrillera de mille feux car en s'amputant si bêtement de ses juifs, elle a rejeté la plus géniale partie de sa propre culture. 

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