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Vu de la place Victor-Hugo - Page 229

  • Martin Heidegger, Réflexions II-VI, Cahiers noirs (1931-1938) (Gallimard)

    Martin Heidegger, Réflexions II-VI, Cahiers noirs (1931-1938) (Gallimard)

    On n’en a jamais vraiment fini avec l’auteur de Sein und Zeit (Être et temps) et c’est bien ainsi car en dépit de sa personnalité très controversée en tant que citoyen (surtout durant l’épisode nazie), il demeure l’un des plus grands penseurs du XXe siècle. Même Emmanuel Levinas, dont la vie a été bouleversée par la Shoah et qui ne lui a jamais pardonné son engagement transitoire ou temporaire auprès des bourreaux du peuple juif, range pourtant son œuvre majeure, citée ci-dessus, parmi les cinq plus grandes œuvres de la philosophie, aux côtés de la Phénoménologie de l’esprit de Hegel, le Phèdre de Platon, les Données immédiates de la conscience de Bergson et la Critique de la raison pure de Kant. Prestigieux voisinage s’il en est…

    J’avoue que la lecture, même attentive de ce livre, m’a demandé beaucoup de travail et d’application. Comme l’indique le titre un peu rébarbatif du livre (deux tomes, au moins), il s’agit de notes ou de notules que l’auteur consignait par écrit lorsqu’il souffrait de nuits d’insomnie… Le traducteur François Fédier signale dans sa lumineuse introduction (mais hélas un peu courte et qui aurait gagné à être bien plus développée), que Heidegger posait de quoi écrire (papier et stylo) sur sa table de nuit afin de garder trace des idées qui lui venaient à l’esprit. Et au lever du jour, il recopiait avec application toutes ces pensées éparses qu’il développait ensuite dans des écrits plus systématiques… D’où l’appellation qu’il a donné à ces cahiers noirs (en raison de la couleur de leur reliure), cahiers de travail

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  • Luc Ferry & Nicolas Bouzou, Sagesse et folie du monde qui vient. (XO éditions)

    Luc Ferry & Nicolas Bouzou, Sagesse et folie du monde qui vient. (XO éditions)

    Tous ceux et toutes celles qui s’interrogent sur l’avenir immédiat ou à plus long terme de l’humanité, devraient lire ce livre qui expose avec des mots simples, faciles à comprendre, ce que le temps qui vient nous réserve, mais avec cette nuance déterminante : cet avenir n’est pas une fatalité, il n’est écrit nulle part ; et c’est à l’humanité qu’il incombe de l’écrire, de faire preuve de sagesse et de choisir la vie et non la mort, le bonheur et non le malheur. C’est un acte du libre arbitre de l’homme.

    Cet aspect est important car les deux auteurs commencent par s’en prendre aux déclinologues, ces partisans de la conscience et de l’identité malheureuses, qui, chaque matin que Dieu fait, sapent le moral de leurs auditeurs et propagent ce qu’il faut bien nommer une dose massive de délectation morose. Et cela remonte à des décennies : jeune étudiant à la Sorbonne,  je me souviens du président Georges Pompidou qui dénonçait déjà cette delectatio morosa dont les citoyens de ce pays semblent s’être fait une spécialité alors qu’ils font partie de cette frange de l’humanité, la mieux traitée, la mieux soignée, la mieux défendue et donc la plus heureuse ? Considérez un petit instant toutes ces aides publiques qui se montent à plusieurs milliards d’Euros ? Voyez simplement, en comparaison, ce que fait la sécurité sociale aux USA, où celui qui perd son emploi perd aussi sa couverture sociale… En France, même le plus libéral de nos hommes politiques ne s’y risquerait pas, tant la chose est taboue .

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