Dieu, l’Eglise catholique et le libre arbitre…
Depuis hier, toutes les télévisions, tous les medias de France et de Navarre annoncent la nouvelle : l’église catholique procède à une modification de l’intitulé de la plus vieille prière de sa liturgie, le fameux Pater noster (en hébreu ; Avinou). La modification ou plutôt la rectification est minime, vue de l’extérieur, mais au plan théologique et doctrinal, c’est une véritable petite révolution.
Procédons par ordre et examinons succinctement l’origine de cette vénérable prière qui exprime la foi naïve mais Ô combien profonde des croyants. Ce «Notre Père» se veut l’adaptation d’une oraison encore plus ancienne et qui lui servit de moule morphogénétique, le Qaddish hébraïque et juif qui occupe, depuis des temps immémoriaux, une place centrale dans la liturgie juive. Comme les premiers Apôtres et tous les premiers chrétiens ou judéo-chrétiens étaient tous des juifs, ils connaissaient, comme Jésus d’ailleurs, cette forme antique d’oraison et la récitaient sous ses différentes formes. Tous les spécialistes sérieux, hormis ceux qui, à l’instar de Marcion, refusaient de reconnaître la moindre racine commune entre le judaïsme rabbinique et le christianisme naissant, admettent cette filiation qui n’a rien de blessant ni de déshonorant. Après tout, les nouveaux adeptes du christianisme primitif n’avaient pas d’autre modèle, ils se saisirent de ce qui existait déjà et qui leur était familier.